Voila un mois jour pour jour que nous sommes arrivés à Toronto, au Canada pour nous y installer.
C'est une nouvelle aventure qui commence et qui n'a pas vraiment sa place sur un blog de voyage.
Pour ceux que cela interesse quand même, vous pouvez nous suivre sur Clem et Stan au Canada ...
Sunday, November 11, 2012
Monday, September 17, 2012
Choses super utiles pour faire un tour du monde ou un long voyage
Dans l’éventualité ou notre expérience pourrait être utile à d’autres personnes prévoyant de faire un long voyage, voici une liste de choses utiles à emmener, ainsi que quelques considérations que nous n’avions pas forcément en tête au départ
Sac
Sac
- un bon sac à dos bien solide
- des sacs poubelles ultra costauds et du scotch de déménageurs, pour empaqueter le sac pour quand il est en soute dans l'avion, pour pas que les lanières s'attrapent dans les tapis roulants, etc
- sac de couchage compact
- une petite tente compacte
- un petit sac à dos costaud, voire même un sac à main (en bandoulière pour ne pas se le faire voler à l'arraché) pour les femmes
- une gourde
- des lunettes de soleil
Santé
- une bonne assurance santé /rapatriement. (nous avons pris l'assurance Marco Polo de AVI et c'était pas mal. Ils n’étaient pas super réactifs quand Stan a eu besoin de trouver un médecin en Australie, mais ont été super efficaces quand on a eu besoin d'eux après notre accident de bus au Mexique)
- des tas de vaccins, selon les pays que l'on compte visiter (s'y prendre 3 mois avant de partir, au centre Air France ou Pasteur, car certains se font en plusieurs fois, et tous ne sont pas compatibles entre eux)
- une trousse à pharmacie et de premiers secours. Ça prend de la place, mais si jamais on en a besoin, on regrettera trop de ne pas l'avoir prise. Garder une micro version de cette trousse à porter de main (c'est à dire pas dans un sac qui partira potentiellement en soute) avec paracétamol, anti-diarrhéiques,
- des pastilles de purification d'eau. En pharmacie on vous proposera du micropur, hors de prix, mais la version générique, hydroclorazone, est aussi efficace et bien moins cher
Hygiène
- de la lessive main
- un bac a lessive qui s'aplatit, pour pouvoir laver son linge même dans les coins où il n'y a pas de bonde à l'évier, ou de seau à disposition
- une serviettes en microfibre qui sèchent vite et prend peu de place
- oublier le gel douche, qui explose dans le sac à chaque changement d'altitude, préférer le savon dans une boite à savon.
- des réserves de déodorant (dans certains pays asiatiques, on en trouve très difficilement)
Pratique
- une banane invisible à mettre à l'intérieur de son pantalon, dans laquelle on garde son passeport, ses grosses coupures, entre 100 et 200 dollars américaines, et sa carte bleue de secours.
- un portefeuille auquel vous ne tenez pas, avec dedans des pièces et petites coupures, votre carte bleue pour retirer au quotidien, une photocopie de votre passeport et de votre visa pour le pays où vous vous trouvez, et un papier citant votre nom, nationalité, numéro de passeport, numéro d'assurance, et personne à prévenir en cas d'urgence.
- permis de conduire français et international (de nombreuses agences de location de voiture veulent l'original)
- un canif qui fait décapsuleur et ouvre boite (attention à bien le ranger dans le sac qui va en soute dans les aéroports)
- une gamelle, en cas de camping imprévu. Et tant qu'on y est, un peu de sel, de café lyophilisé, des sachets de thé, bref, votre indispensable du petit dej.
- une lampe de poche
- une grosse clé USB ou un petit disque dur externe, ainsi que des cartes SD de rechange, qu'on gardera dans la banane cachée. On a croisé de nombreuses personnes qui se sont fait voler le sac dans lequel ils gardaient leur appareil photo ET leurs réserves de photos, et qui ont ainsi perdu 6 mois de souvenirs de voyage. Mieux vaut faire souvent des back-ups sur la clé usb ou le disque dur, et ne pas les stocker au même endroit que l'appareil.
- un petit carnet toujours à portée de main, pour noter un nom, des horaires, une adresse, un email, bref, indispensable. (suggestion : se faire faire des cartes de visite avec nom, email, éventuellement un site web si on en a un: ça permet d'échanger facilement ses coordonnées avec des personnes que l’on rencontrera)
- des bouchons d'oreille et un masque, à garder à portée de main car fort utiles dans les transports
fringues
- des fringues légères et qui sèchent vite (oublier le jean)
- une paire de chaussures de marche et une paire de tongues
- un sac à linge sale
- une trousse de couture d'urgence, des épingles à nourrice
- un manteau léger et imperméable
- une polaire, un bonnet
- une montre pas chère
- une tenue présentable pour au cas où (restaurant, invité chez des gens, on ne sait jamais…)
électronique / informatique
- un petit netbook ou une tablette avec des ports usb, pratique pour tenir un journal de bord, faire un back up de photos, stocker des films à regarder dans les transports un peu longs, voir ses mails dans les auberges de jeunesse qui ont du wifi, skyper la famille et les amis...
- un appareil photo et plusieurs cartes sd, et si possible, plusieurs batteries
- un téléphone portable débloqué (attention, le japon, les pays du sud de l'amérique du sud, les pays d'amérique du nord n'ont pas les mêmes standards d'appareil que l'europe, du coup si votre téléphone n'est pas de toute jeunesse vous risquez de devoir en racheter un, vraisemblablement bloqué, dans ces pays)
- un kindle ou autre liseuse si on aime bien lire, parce que les livres c'est lourd, et même si souvent dans les auberges de jeunesse on peut échanger un livre lu contre un autre, c'est pas gagné qu’ils correspondent à vos goûts ni aux langues que vous lisez. On peut même stocker ses guides de voyage dessus…
- un adaptateur et une multiprise, parce que souvent dans une chambre il n’y a pas 36 prises et qu'avec un ordi, un téléphone, un appareil photo et un kindle, ça fait beaucoup à recharger
Quelques considérations supplémentaires
- Si vous pensez prendre de nombreux vols, vous pouvez opter pour un billet tour-du-monde que propose Air France ainsi que d’autres compagnies aériennes. Toutefois, ce billet présente de nombreuses contraintes, comme le fait de revenir au point de départ en moins d’un an, de ne pas revenir sur ses pas, de prendre tous ses billets à l’avance, etc. Nous avons choisi de ne pas prendre ce billet et de plutôt prendre nos vols au coup par coup. Nous aurions du songer à rejoindre les programmes de fidélité des trois grands réseaux de compagnies aériennes : SkyTeam, OneWorld et StarAlliance, ça nous aurait permis de cumuler plein de miles, dommage…
- Quand on est sur un petit budget et qu’on voyage dans des pays très grands, souvent passer une nuit dans les transports (train/bus) est un moyen d’économiser du temps et aussi une nuit d’hôtel, au prix d’un moindre confort. Toutefois il est bon de garder en tête que passer trop de temps en position assise plusieurs jours d’affiler peut générer des hémorroïdes qui rendent la suite du voyage très très douloureux.
- Certains visas ont une durée de validité limitée une fois émis, comme pour la Chine, qu’il faut demander peu de temps avant d’y voyager. D’autres comme celui de l’Inde sont valables un an après émission. Il vaut mieux se renseigner à l’avance sur ce point afin de ne pas rester bloqué dans une ville inintéressante en attendant son visa qu’on aurait pu faire faire avant de partir.
- En voyage on est souvent tenté de se ramener des souvenirs, mais quand on voyage longtemps, il faut tout porter et ça devient vite lourd. En plus il y a certains pays comme l’Australie ou la Nouvelle Zélande qui ne vous permettent pas de rentrer avec des objets en bois, coquillages, graines etc. Du coup, soit on a une volonté de fer et on ne rapporte que des photos comme souvenirs de voyage, soit on se fait rejoindre souvent par des copains ou de la famille qui rapporteront et stockeront les achats en attendant le grand retour, soit on ne s’achète qu’un tout petit souvenir tout léger (comme une pair de boucles d’oreille par exemple) dans chaque pays.
- Enfin, avant de partir, il est avisé de prendre le temps de scanner son passeport et les pages avec des visas pour les pays que l'on va visiter. Envoyez-les vous par mail, ainsi qu'à vos contacts d'urgence, en cas de vol, vous pourrez y accéder et les imprimer, c'est toujours une première preuve d'identité. Pour les ressortissants français, il existe le programme ARIANE du gouvernement français qui permet, après avoir créé un login, de lister tous vos déplacements à l'étranger. Cela permet, en cas de catastrophe naturelle, attentat, révolution ou autre impondérable, de savoir quels français sont sur place et de prendre contacte avec vous plus facilement.
En espérant que ceci pourra être utile à d'autres voyageurs !
Saturday, September 8, 2012
And the winner is...
Chers amis, chère famille,
C'est décidé, nous partons début octobre vivre au Canada, à Toronto. Nous avons énormément aimé cette ville, qui est la plus cosmopolite au monde (50% des torontois ne sont pas nés au Canada), et sommes ravis d'y poser nos valises à la rentrée.
Nous avons été tellement gentilment été acueillis et hébergés par tant d'entre vous pendant notre voyage que nous aurons obligatoirement une chambre d'amis, et comptons bien sur vos visites (attendez peut-être quelques mois qu'on soit installés d'abord...)
En attendant d'avoir des numéros de téléphone canadiens à vous communiquer, vous pouvez bien entendu continuer à nous écrire des mails ! N'hésitez pas non plus à nous mettre en contact si vous avez des amis ou de la famille sur place !
Dear Friends,
After so many months of travels, we have chosen to settle down in Toronto, Canada, and will be heading back across the Atlantic for good in a few weeks, early October. We have been very generously and warmly welcomed by so many of you during our trip that we will absolutely have to have a guest bedroom, and are counting on you all to come and visit us (give us a few months to settle in though maybe...). Also, please let us know if you have friends or family in Toronto : we'd love to meet them !
Queridos amigos,
Despues de tantos meses de viaje, por fin hemos elegido el lugar donde vamos a vivir : al inicio de octubre, vamos por Toronto, la ciudad canadiense que mas nos gusto. Como hemos sido acogido con tanto calor por tanta gente durante nuestro viaje, claro que tendremos una habitacion para amigos, y contamos con sus visitas (pero por favor, esperen algunos meses, para que nos instalamos primero...) Ademas, si tienen familia o amigos en Toronto, por favor, pongannos en contacto !
Un abrazo grande, y hasta pronto !
See you soon !
A très bientôt !
C'est décidé, nous partons début octobre vivre au Canada, à Toronto. Nous avons énormément aimé cette ville, qui est la plus cosmopolite au monde (50% des torontois ne sont pas nés au Canada), et sommes ravis d'y poser nos valises à la rentrée.
Nous avons été tellement gentilment été acueillis et hébergés par tant d'entre vous pendant notre voyage que nous aurons obligatoirement une chambre d'amis, et comptons bien sur vos visites (attendez peut-être quelques mois qu'on soit installés d'abord...)
En attendant d'avoir des numéros de téléphone canadiens à vous communiquer, vous pouvez bien entendu continuer à nous écrire des mails ! N'hésitez pas non plus à nous mettre en contact si vous avez des amis ou de la famille sur place !
Dear Friends,
After so many months of travels, we have chosen to settle down in Toronto, Canada, and will be heading back across the Atlantic for good in a few weeks, early October. We have been very generously and warmly welcomed by so many of you during our trip that we will absolutely have to have a guest bedroom, and are counting on you all to come and visit us (give us a few months to settle in though maybe...). Also, please let us know if you have friends or family in Toronto : we'd love to meet them !
Queridos amigos,
Despues de tantos meses de viaje, por fin hemos elegido el lugar donde vamos a vivir : al inicio de octubre, vamos por Toronto, la ciudad canadiense que mas nos gusto. Como hemos sido acogido con tanto calor por tanta gente durante nuestro viaje, claro que tendremos una habitacion para amigos, y contamos con sus visitas (pero por favor, esperen algunos meses, para que nos instalamos primero...) Ademas, si tienen familia o amigos en Toronto, por favor, pongannos en contacto !
Un abrazo grande, y hasta pronto !
See you soon !
A très bientôt !
Saturday, September 1, 2012
Quelques reflexions en quittant les Etats-Unis
En arrivant au Etats-Unis par l'Arizona nous avons d'abord eu l'impression d'arriver en territoire connu. Les petites villes aux larges rues pleines de grosses voitures américaines et de pick-up sont exactement comme dans les séries et les films dont nous sommes continuellement abreuvés partout. Mais en parcourant d'autres parties du pays, sa taille et sa diversité nous ont impressionnés. En creusant un peu on découvre encore un “pays-continent” à la mesure de la Chine, de l'Inde ou du Brésil, plus complexe, intéressant et stimulant que l'image rapide qu'on en a depuis l’exterieur.
Immigration
Il y a des gens de toutes les couleurs, de toutes les cultures, de toutes les religions pour composer l'identité américaine : à Philadelphie par exemple, nous avons eu l'impression que les afro-américains, les asiatiques, les italiens, et les mexicains vivaient en très bonne entente, tout comme les francs-maçons, les quakers, les catholiques ou encore les juifs qui hébergent dans leurs synagogue les offices des épiscopaliens dont l'église voisine est en travaux. Toutes les femmes de ménage que nous avons croisé aux Etats-unis étaient hispanophones, et les indications du métro de san francisco sont en anglais, espagnol et chinois. Ce pays a sû se construire avec succès sur l'immigration, en faisant confiance à ceux qui ont sont venus y tenter leur chance, même (surtout !) les pauvres. Si beaucoup de communautés vivent tout de même un peu sur elle-même, elles semblent toutes attachés à l'Amérique, à ses valeurs – la liberté notamment -, son drapeau, et en sont fières. (Quand on dit que l'identité européenne n'est pas facile à construire parce que nous avons des langues, cultures, religions ou taxes différentes, regardons les communautés et les états américains...)
Positifs
Les américains ont une énergie positive, une confiance, un contact facile, une tolérance et une gentillesse dès le premier abord. Depuis serveuses (évidemment intéressées par un bon pourboire), jusqu'aux gens à qui nous avons demandé des indications ou que nous avons simplement rencontré. Même à New York la “ruche trépidante” on nous explique qu'une personne qui se sent seule trouvera toujours son voisin de bar disposé à l'écouter avec bienveillance, là où en France, plus méfiants par principe, nous avons probablement plus de mal à nous laisser aborder, et à dépasser le préjugé que nous collons d'emblée à une personne en fonction de son style vestimentaire ou de langage. Dans un autre registre, le fils d'une amie qui aimerait devenir astronaute est parvenu à trouver le contact d'un type de la NASA : celui-ci a accepté de passer plusieurs fois du temps au téléphone avec lui pour répondre à ses questions, là où en France un enfant de 12 ans n'aurait probablement pas été pris au sérieux. Les américains croient plus en leur destinée, et vont toujours essayer de tourner les choses positivement (un peu trop parfois peut-être). En France nous sommes assez critiques, et nous prenons les critiques de manière personnelle.
Efficacité
Les américains ont un côté efficace et donnent le droit à l'erreur : d'après ce qu'on nous décrit, les américains réfléchissent moins que les français avant d'agir, mais essaient plus vite, plus de choses, ce qui les rendraient, dans l'ensemble, plus optimistes, plus efficaces et moins critiques. On constate par exemple ce phénomène dans le secteur des medias ou d'internet, dans lesquels de nouvelles choses sont sans cesse lancées (des séries à New York ou des start-up à San Francisco), vite arrêtées si elles ne fonctionnent pas, mais avec l'espoir que dans le tas il y aura un ou deux véritables succès. En revanche si ce pli américain permet souvent plus d'efficacité, il génère aussi des aspects négatifs lorsqu'il est excessif : si la nourriture est au Etats-unis par défaut pleine d'antibiotiques, d'OGM, de sucre artificiel à base de maïs, et d'hormones, c'est parce que le principe y est d'autoriser quelque chose jusqu'à ce que l'on prouve qu'il est dangereux, au contraire de notre principe de précaution bien européen.
Inégalités des chances
Malgré les apparences, la vie n'est pas toujours facile pour tous aux Etats-Unis. Nous avons été très étonnés du nombre de clochards que nous avons croisés sur la côte ouest, et on nous a vite précisé que la plupart de ceux que nous croisons avec de belles voitures se sont endettés pour les acquérir (idem pour leurs maisons, leurs études etc) D'ailleurs aux Etats-Unis si on a pas déjà des dettes prouvant qu'on a une capacité de remboursement, on a plus de mal à emprunter. Et plus on achète à crédit avec ses cartes bancaires -qui font des crédit bien plus ambitieux que nos cartes françaises- plus on gagne des points qui permettront d’emprunter encore plus.. Après l'immobilier, on nous prédit une crise à cause des énormes prêts étudiants qui s'accumulent et ne seront pas tous remboursés à temps. Des études récentes expliquent que l'ascension sociale promise par le rêve américain n'est aujourd'hui plus possible, ou en tous cas dans une moindre mesure qu'au Canada ou peut-être même en Europe – bien que les gens croient bien plus à ce rêve aux Etats-Unis qu'ailleurs (ce qui est peut-être le plus important finalement...).
Santé
On nous explique d'ailleurs qu'en l'absence de sécurité sociale, le premier facteur de faillite personnelle dans le pays est le fait d'avoir un problème de santé, ce qui concerne même des gens aisés mal assurés : l'ami qui nous héberge à Washington a eu une crise cardiaque à 35 ans, et il s'est vu refusé toute assurance pendant 4 ans parce que les assureurs fonctionnent comme nos assureurs auto, ils donnent des malus, et refusent même d'assurer les risques les plus importants. Les carrières de médecin sont parmi les plus prometteuses, leurs tarifs sont exorbitants et une majorité de gens se soignent eux-mêmes ou attendent le plus longtemps possible avant de consulter. Un accouchement coûte minimum 20 000 $ à New York si la mère ne reste que 24 h à l'hôpital, et le pays compte une mortalité infantile conséquente, à plus de 6 pour 1000 (35e place mondiale) contre par exemple 3,5 pour 1000 en France (5e place mondiale).
Argent
Un autre aspect qui nous a déplu est l'omniprésence du portefeuille, avec l'argent qui sert d'étalon à tout jugement : là où en France on dit “10 maisons ont brûlé” on dit aux Etats-Unis “il y en a pour 5 millions de dégâts”, un bon film est un film qui rapporte, et un peu comme en Chine un garçon va souvent devoir détailler ses revenus à une fille pour avoir une chance de sortir avec elle et la bague qu'il lui offrira répondra à la question “combien il m'aime” (les américains et les chinois se retrouvent sur le côté pragmatique voire matérialiste, et aussi très tournés vers la consommation, avec des conséquences sur l'environnement, sur la qualité de la nourriture...). On nous dit que beaucoup d'américains ont en quelque sorte la devise “Travailler, avoir, paraître”.
Règles
Il y a aussi chez beaucoup d'américains un certain manque de souplesse et un côté très tatillon avec les règles (que nous avons déja vu chez d'autres anglo-saxon comme en Australie). On nous raconte qu’un employé fera souvent uniquement ce qui sera mentionné dans son contrat, prendra sa pause déjeuner quelles que soient les circonstances, et que s’il cuisine, il suivra a la lettre sa recette, sans penser à éventuellement remplacer un ingrédient qui lui manque par un autre similaire qu’il aurait. On retrouve ce côté à un autre niveau par exemple avec l'interdiction de consommer le moindre alcool avant 21 ans alors que l'on peut conduire dès 16 ans, et acheter des armes à feu à 18 ans (et que de toutes façons tous les jeunes se font faire de fausses pièces d'identité). Peut-être peut-on relier cette manière de fonctionner au système d'éducation public, puisque celui-ci n'utilise quasiment que des QCM pour évaluer les élèves : on encourage peu les enfants à développer leur esprit critique.
Manichéisme
De manière générale cela n'aide pas à sortir de raisonnements ou d'opinions manichéens. Une majorité d'américains sont chrétiens, mais un bon nombre d'entre eux nous ont paru excessifs et catégoriques, ce qui nous dérange. L'Amérique n'est pas un pays vraiment laïc : tous les enfants qui vont à l’école publique prient devant le drapeau tous les matins à l'école, et certains états enseignent le créationnisme (c’est-à-dire que des profésseurs de sciences naturelles enseignent que le monde à été crée par Dieur en 7 jours). D'ailleurs si nous avons été étonnés de si bien nous entendre avec chacun des nombreux prêtres catholiques que nous avons rencontrés pendant notre voyage, c'est aux Etats-Unis que nous avons trouvé un contre-exemple, qui a utilisé son temps de sermon pour descendre Obama et son infâme projet de sécurité sociale menaçant la liberté des catholiques... C'était si violent que nous avons failli partir, préférant finalement lui envoyer un mail après coup. Heureusement les 5 autres prêtres que nous avons rencontrés aux Etats-Unis étaient bien plus fins.
Lobbying
Les défenseurs du port des armes le sont aussi au nom de leur liberté... et nous avons été interloqués de croiser des promos “bière et munitions” en Arizona. Mais à ce sujet il y a un autre aspect qui nous déplaît fortement dans ce pays, c'est le lobbying excessif, qui empêche notamment de limiter le port d'arme. On nous explique aussi que la Cour Suprême – à majorité républicaine – a fait passer en 2010 une règle qui autorise toute entreprise à faire des dons illimités à un parti politique en tout anonymat (ce qui était déjà autorisé aux individus), à mille lieux de nos budgets de campagne limités et contrôlés pour prévenir les conflits d'intérêts et histoires de corruption. Nous vous recommandons par ailleur le documentaire passionnant « Inside Job » sur les conflits d'intérêts dans le monde de la finance aux Etats-Unis (ce qui n'est pas sans conséquence pour le reste du monde comme la crise de 2008 l'a prouvé).
Complexité
Mais les Etats-Unis, c'est surtout un pays gigantesque et multiple : il n'y aucun rapport entre les deux familles habillées comme dans “la petite maison dans la prairie” croisées en Utah et à Philadelphie, et les hommes que nous avons croisés se promenant tout nus dans les rues de San Francisco (c'est autorisé pour peu que l'on apporte un coussin pour s'asseoir dans les lieux publics, et à condition que les hommes ne soient pas excités). Il y a aussi une ambiance très différente entre la frénésie de New York et une ville posée, écologique et avancée comme Portland. Ou encore entre le métissage de Philadelphie, et le côté conservateur blanc de Boston. Finalement ce qui est le plus intéressant et qui nous a le plus surpris, c'est qu'on imagine souvent les américains centrés sur eux, inaptes à la remise en question et ignorants de l'extérieur. Si c'est peut-être un peu vrai dans certaines régions, nous avons rencontré surtout des gens ouverts, cultivés, et critiques sur leur propres pays : ce sont aussi eux qui nous ont mieux expliqué le gâchis, le surendettement, la malbouffe, le lobbying, le poids des armes... Quelque part il y a aux Etats-Unis des gens très différents de nous, mais aussi des gens très proches de nous. La force de ce pays c'est peut-être d'avoir à la fois certains extrêmes, et ceux qui les remettent en question et inventent demain.
Immigration
Il y a des gens de toutes les couleurs, de toutes les cultures, de toutes les religions pour composer l'identité américaine : à Philadelphie par exemple, nous avons eu l'impression que les afro-américains, les asiatiques, les italiens, et les mexicains vivaient en très bonne entente, tout comme les francs-maçons, les quakers, les catholiques ou encore les juifs qui hébergent dans leurs synagogue les offices des épiscopaliens dont l'église voisine est en travaux. Toutes les femmes de ménage que nous avons croisé aux Etats-unis étaient hispanophones, et les indications du métro de san francisco sont en anglais, espagnol et chinois. Ce pays a sû se construire avec succès sur l'immigration, en faisant confiance à ceux qui ont sont venus y tenter leur chance, même (surtout !) les pauvres. Si beaucoup de communautés vivent tout de même un peu sur elle-même, elles semblent toutes attachés à l'Amérique, à ses valeurs – la liberté notamment -, son drapeau, et en sont fières. (Quand on dit que l'identité européenne n'est pas facile à construire parce que nous avons des langues, cultures, religions ou taxes différentes, regardons les communautés et les états américains...)
Positifs
Les américains ont une énergie positive, une confiance, un contact facile, une tolérance et une gentillesse dès le premier abord. Depuis serveuses (évidemment intéressées par un bon pourboire), jusqu'aux gens à qui nous avons demandé des indications ou que nous avons simplement rencontré. Même à New York la “ruche trépidante” on nous explique qu'une personne qui se sent seule trouvera toujours son voisin de bar disposé à l'écouter avec bienveillance, là où en France, plus méfiants par principe, nous avons probablement plus de mal à nous laisser aborder, et à dépasser le préjugé que nous collons d'emblée à une personne en fonction de son style vestimentaire ou de langage. Dans un autre registre, le fils d'une amie qui aimerait devenir astronaute est parvenu à trouver le contact d'un type de la NASA : celui-ci a accepté de passer plusieurs fois du temps au téléphone avec lui pour répondre à ses questions, là où en France un enfant de 12 ans n'aurait probablement pas été pris au sérieux. Les américains croient plus en leur destinée, et vont toujours essayer de tourner les choses positivement (un peu trop parfois peut-être). En France nous sommes assez critiques, et nous prenons les critiques de manière personnelle.
Efficacité
Les américains ont un côté efficace et donnent le droit à l'erreur : d'après ce qu'on nous décrit, les américains réfléchissent moins que les français avant d'agir, mais essaient plus vite, plus de choses, ce qui les rendraient, dans l'ensemble, plus optimistes, plus efficaces et moins critiques. On constate par exemple ce phénomène dans le secteur des medias ou d'internet, dans lesquels de nouvelles choses sont sans cesse lancées (des séries à New York ou des start-up à San Francisco), vite arrêtées si elles ne fonctionnent pas, mais avec l'espoir que dans le tas il y aura un ou deux véritables succès. En revanche si ce pli américain permet souvent plus d'efficacité, il génère aussi des aspects négatifs lorsqu'il est excessif : si la nourriture est au Etats-unis par défaut pleine d'antibiotiques, d'OGM, de sucre artificiel à base de maïs, et d'hormones, c'est parce que le principe y est d'autoriser quelque chose jusqu'à ce que l'on prouve qu'il est dangereux, au contraire de notre principe de précaution bien européen.
Inégalités des chances
Malgré les apparences, la vie n'est pas toujours facile pour tous aux Etats-Unis. Nous avons été très étonnés du nombre de clochards que nous avons croisés sur la côte ouest, et on nous a vite précisé que la plupart de ceux que nous croisons avec de belles voitures se sont endettés pour les acquérir (idem pour leurs maisons, leurs études etc) D'ailleurs aux Etats-Unis si on a pas déjà des dettes prouvant qu'on a une capacité de remboursement, on a plus de mal à emprunter. Et plus on achète à crédit avec ses cartes bancaires -qui font des crédit bien plus ambitieux que nos cartes françaises- plus on gagne des points qui permettront d’emprunter encore plus.. Après l'immobilier, on nous prédit une crise à cause des énormes prêts étudiants qui s'accumulent et ne seront pas tous remboursés à temps. Des études récentes expliquent que l'ascension sociale promise par le rêve américain n'est aujourd'hui plus possible, ou en tous cas dans une moindre mesure qu'au Canada ou peut-être même en Europe – bien que les gens croient bien plus à ce rêve aux Etats-Unis qu'ailleurs (ce qui est peut-être le plus important finalement...).
Santé
On nous explique d'ailleurs qu'en l'absence de sécurité sociale, le premier facteur de faillite personnelle dans le pays est le fait d'avoir un problème de santé, ce qui concerne même des gens aisés mal assurés : l'ami qui nous héberge à Washington a eu une crise cardiaque à 35 ans, et il s'est vu refusé toute assurance pendant 4 ans parce que les assureurs fonctionnent comme nos assureurs auto, ils donnent des malus, et refusent même d'assurer les risques les plus importants. Les carrières de médecin sont parmi les plus prometteuses, leurs tarifs sont exorbitants et une majorité de gens se soignent eux-mêmes ou attendent le plus longtemps possible avant de consulter. Un accouchement coûte minimum 20 000 $ à New York si la mère ne reste que 24 h à l'hôpital, et le pays compte une mortalité infantile conséquente, à plus de 6 pour 1000 (35e place mondiale) contre par exemple 3,5 pour 1000 en France (5e place mondiale).
Argent
Un autre aspect qui nous a déplu est l'omniprésence du portefeuille, avec l'argent qui sert d'étalon à tout jugement : là où en France on dit “10 maisons ont brûlé” on dit aux Etats-Unis “il y en a pour 5 millions de dégâts”, un bon film est un film qui rapporte, et un peu comme en Chine un garçon va souvent devoir détailler ses revenus à une fille pour avoir une chance de sortir avec elle et la bague qu'il lui offrira répondra à la question “combien il m'aime” (les américains et les chinois se retrouvent sur le côté pragmatique voire matérialiste, et aussi très tournés vers la consommation, avec des conséquences sur l'environnement, sur la qualité de la nourriture...). On nous dit que beaucoup d'américains ont en quelque sorte la devise “Travailler, avoir, paraître”.
Règles
Il y a aussi chez beaucoup d'américains un certain manque de souplesse et un côté très tatillon avec les règles (que nous avons déja vu chez d'autres anglo-saxon comme en Australie). On nous raconte qu’un employé fera souvent uniquement ce qui sera mentionné dans son contrat, prendra sa pause déjeuner quelles que soient les circonstances, et que s’il cuisine, il suivra a la lettre sa recette, sans penser à éventuellement remplacer un ingrédient qui lui manque par un autre similaire qu’il aurait. On retrouve ce côté à un autre niveau par exemple avec l'interdiction de consommer le moindre alcool avant 21 ans alors que l'on peut conduire dès 16 ans, et acheter des armes à feu à 18 ans (et que de toutes façons tous les jeunes se font faire de fausses pièces d'identité). Peut-être peut-on relier cette manière de fonctionner au système d'éducation public, puisque celui-ci n'utilise quasiment que des QCM pour évaluer les élèves : on encourage peu les enfants à développer leur esprit critique.
Manichéisme
De manière générale cela n'aide pas à sortir de raisonnements ou d'opinions manichéens. Une majorité d'américains sont chrétiens, mais un bon nombre d'entre eux nous ont paru excessifs et catégoriques, ce qui nous dérange. L'Amérique n'est pas un pays vraiment laïc : tous les enfants qui vont à l’école publique prient devant le drapeau tous les matins à l'école, et certains états enseignent le créationnisme (c’est-à-dire que des profésseurs de sciences naturelles enseignent que le monde à été crée par Dieur en 7 jours). D'ailleurs si nous avons été étonnés de si bien nous entendre avec chacun des nombreux prêtres catholiques que nous avons rencontrés pendant notre voyage, c'est aux Etats-Unis que nous avons trouvé un contre-exemple, qui a utilisé son temps de sermon pour descendre Obama et son infâme projet de sécurité sociale menaçant la liberté des catholiques... C'était si violent que nous avons failli partir, préférant finalement lui envoyer un mail après coup. Heureusement les 5 autres prêtres que nous avons rencontrés aux Etats-Unis étaient bien plus fins.
Lobbying
Les défenseurs du port des armes le sont aussi au nom de leur liberté... et nous avons été interloqués de croiser des promos “bière et munitions” en Arizona. Mais à ce sujet il y a un autre aspect qui nous déplaît fortement dans ce pays, c'est le lobbying excessif, qui empêche notamment de limiter le port d'arme. On nous explique aussi que la Cour Suprême – à majorité républicaine – a fait passer en 2010 une règle qui autorise toute entreprise à faire des dons illimités à un parti politique en tout anonymat (ce qui était déjà autorisé aux individus), à mille lieux de nos budgets de campagne limités et contrôlés pour prévenir les conflits d'intérêts et histoires de corruption. Nous vous recommandons par ailleur le documentaire passionnant « Inside Job » sur les conflits d'intérêts dans le monde de la finance aux Etats-Unis (ce qui n'est pas sans conséquence pour le reste du monde comme la crise de 2008 l'a prouvé).
Complexité
Mais les Etats-Unis, c'est surtout un pays gigantesque et multiple : il n'y aucun rapport entre les deux familles habillées comme dans “la petite maison dans la prairie” croisées en Utah et à Philadelphie, et les hommes que nous avons croisés se promenant tout nus dans les rues de San Francisco (c'est autorisé pour peu que l'on apporte un coussin pour s'asseoir dans les lieux publics, et à condition que les hommes ne soient pas excités). Il y a aussi une ambiance très différente entre la frénésie de New York et une ville posée, écologique et avancée comme Portland. Ou encore entre le métissage de Philadelphie, et le côté conservateur blanc de Boston. Finalement ce qui est le plus intéressant et qui nous a le plus surpris, c'est qu'on imagine souvent les américains centrés sur eux, inaptes à la remise en question et ignorants de l'extérieur. Si c'est peut-être un peu vrai dans certaines régions, nous avons rencontré surtout des gens ouverts, cultivés, et critiques sur leur propres pays : ce sont aussi eux qui nous ont mieux expliqué le gâchis, le surendettement, la malbouffe, le lobbying, le poids des armes... Quelque part il y a aux Etats-Unis des gens très différents de nous, mais aussi des gens très proches de nous. La force de ce pays c'est peut-être d'avoir à la fois certains extrêmes, et ceux qui les remettent en question et inventent demain.
Tuesday, August 28, 2012
Quelques citations glanées pendant notre parcours au Canada
- “Ne mange pas ce que ton arrière grand-mère ne pourrait identifier comme étant de la nouriture”, au Québec.
- “Une pomme par jour éloigne le médecin, à condition de bien viser”, dicton américain détourné par les québecois.
- “Une pomme par jour éloigne le médecin, à condition de bien viser”, dicton américain détourné par les québecois.
- “Avoir un enfant m'a aidé à progresser professionnellement”, Laurence et François-Olivier
- Une collègue de Laurence après son accouchement et son congé : “tu sais c'est beaucoup plus sympa de bosser avec toi maintenant qu'avant que tu ne deviennes mère.”
- Dernier entretien de Laurence pour obtenir un poste à Toronto : "Nous souhaitons vous faire une offre d'emploi !” - “Merci ! Avant d'accepter je dois tout de même par correction vous annoncer que je suis enceinte.” - “Félicitations ! Sinon vous commencez lundi ?”
- “Ici dans le travail il faut savoir oublier son diplôme et son bagage, réfléchir et sentir sur le moment”, François-Olivier
-“A la fin d'un voyage comme ça on a marre de prendre des décisions tout le temps”, Etienne qui a fait un tour du monde à vélo d'un an.
- “Le voyage permet de mieux se connaître, et de mieux connaître les autres”, Luis un médecin et intellectuel mexicain rencontré dans le train Vancouver-Toronto.
- “Il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler”, Luis.
- “L'idéologie est aliénante bien qu'elle paraisse libérante à celui qui est enfermé dedans”, Luis.
- “I don't like the expression “alternative” thinking, it's just thinking.”, rédacteur en chef de Adbusters.
- « Dans les théories économiques modernes, prédomine souvent une conception utilitariste du travail, de la production et du marché. Le projet de Dieu et l’expérience elle-même montrent cependant que ce n’est pas la logique unilatérale du bénéfice personnel et du profit maximum qui peut contribuer à un développement harmonieux, au bien de la famille et à l’édification d’une société plus juste, car cette logique comporte une concurrence exaspérée, de fortes inégalités, la dégradation de l’environnement, la course aux biens de consommation, la gêne dans les familles. Bien plus, la mentalité utilitariste tend à s’étendre aussi aux relations interpersonnelles et familiales, en les réduisant à de précaires convergences d’intérêts individuels et en minant la solidité du tissu social. », Benoît XVI
- “Tout est lié”, Pierre-Boris un camerounais chercheur en anthropologie basé au Québec et qui a étudié (depuis une dizaine d'année) la sociologie, le droit, l'histoire, la philosophie, le management, le marketing, les mathématiques, les statistiques, l'informatique, l'économie, la géographie... Il regrette qu'il n'y ait pas plus de ponts entre des disciplines parfois enfermées dans leur jargon propre, et il déplore par exemple que certains aient pu lui ai reprocher d'utiliser les outils d'une discipline pour une autre, par corporatisme et alors que cela était pertinent.
- “C'est en vivant avec des nordaméricains que l'on réalise que nous autres européens avons une manière de penser propre, et que nous sommes bien plus proches entre nous que ce qu'on avait imaginé.”, une anglaise rencontrée à Toronto
- "L'opptimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès." Baden-Powell
- Une collègue de Laurence après son accouchement et son congé : “tu sais c'est beaucoup plus sympa de bosser avec toi maintenant qu'avant que tu ne deviennes mère.”
- Dernier entretien de Laurence pour obtenir un poste à Toronto : "Nous souhaitons vous faire une offre d'emploi !” - “Merci ! Avant d'accepter je dois tout de même par correction vous annoncer que je suis enceinte.” - “Félicitations ! Sinon vous commencez lundi ?”
- “Ici dans le travail il faut savoir oublier son diplôme et son bagage, réfléchir et sentir sur le moment”, François-Olivier
-“A la fin d'un voyage comme ça on a marre de prendre des décisions tout le temps”, Etienne qui a fait un tour du monde à vélo d'un an.
- “Le voyage permet de mieux se connaître, et de mieux connaître les autres”, Luis un médecin et intellectuel mexicain rencontré dans le train Vancouver-Toronto.
- “Il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler”, Luis.
- “L'idéologie est aliénante bien qu'elle paraisse libérante à celui qui est enfermé dedans”, Luis.
- “I don't like the expression “alternative” thinking, it's just thinking.”, rédacteur en chef de Adbusters.
- « Dans les théories économiques modernes, prédomine souvent une conception utilitariste du travail, de la production et du marché. Le projet de Dieu et l’expérience elle-même montrent cependant que ce n’est pas la logique unilatérale du bénéfice personnel et du profit maximum qui peut contribuer à un développement harmonieux, au bien de la famille et à l’édification d’une société plus juste, car cette logique comporte une concurrence exaspérée, de fortes inégalités, la dégradation de l’environnement, la course aux biens de consommation, la gêne dans les familles. Bien plus, la mentalité utilitariste tend à s’étendre aussi aux relations interpersonnelles et familiales, en les réduisant à de précaires convergences d’intérêts individuels et en minant la solidité du tissu social. », Benoît XVI
- “Tout est lié”, Pierre-Boris un camerounais chercheur en anthropologie basé au Québec et qui a étudié (depuis une dizaine d'année) la sociologie, le droit, l'histoire, la philosophie, le management, le marketing, les mathématiques, les statistiques, l'informatique, l'économie, la géographie... Il regrette qu'il n'y ait pas plus de ponts entre des disciplines parfois enfermées dans leur jargon propre, et il déplore par exemple que certains aient pu lui ai reprocher d'utiliser les outils d'une discipline pour une autre, par corporatisme et alors que cela était pertinent.
- “C'est en vivant avec des nordaméricains que l'on réalise que nous autres européens avons une manière de penser propre, et que nous sommes bien plus proches entre nous que ce qu'on avait imaginé.”, une anglaise rencontrée à Toronto
- "L'opptimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès." Baden-Powell
- "Bienaventurado el que no cambia el sueño de su vida por el pan de cada día". (“Bien inspiré est celui qui ne rogne pas sur son rêve de vie pour gagner son pain quotidien), Facundo Cabral
- "Bienaventurado el que sabe que compartir un dolor es dividirlo y compartir una alegría es multiplicarla". (“Bien inspiré est celui que comprend que partager une peine c'est la diviser et que partager une joie c'est la multiplier”), Facundo Cabral
- "Peu m’importe quels seront demain l’aspect des cités, la forme des maisons, la vitesse des véhicules … mais quel goût aura la vie? Quelles seront pour l’homme les raisons de vouloir et d’agir ? Où puisera-t-il le courage d’être ? On gagne plus à avoir aimé qu’à avoir compris… je préfère encore la charité à l’intelligence." dans "Inquiétudes d’un biologiste", Jean Rostand
“ Il n’est pas vrai qu’en politique et dans les débats publics, la vraie manière de servir la nation soit de salir l’adversaire.
II n’est pas vrai qu’en affaires, seuls les critères d’ordre financier et technique doivent orienter les choix économiques, sans que soient prises en compte leurs incidences humaines.
Il n’est pas vrai que la violence qui blesse, qui tue, qui détruit, soit le vrai chemin pour gagner la paix et faire valoir ses droits.
II n’est pas vrai que l’instabilité de l’amour humain livré au gré des passions et de l’instinct soit une manière humaine d’aimer.
Il n’est pas vrai que nous puissions être heureux sans les autres et à plus forte raison contre les autres, en excluant de notre table ceux qui ont faim de pain, de culture et de dignité.
La foi n’est pas un terme, elle est un point de départ. “, cardinal français Jean-Louis Tauran
- "Bienaventurado el que sabe que compartir un dolor es dividirlo y compartir una alegría es multiplicarla". (“Bien inspiré est celui que comprend que partager une peine c'est la diviser et que partager une joie c'est la multiplier”), Facundo Cabral
- "Peu m’importe quels seront demain l’aspect des cités, la forme des maisons, la vitesse des véhicules … mais quel goût aura la vie? Quelles seront pour l’homme les raisons de vouloir et d’agir ? Où puisera-t-il le courage d’être ? On gagne plus à avoir aimé qu’à avoir compris… je préfère encore la charité à l’intelligence." dans "Inquiétudes d’un biologiste", Jean Rostand
“ Il n’est pas vrai qu’en politique et dans les débats publics, la vraie manière de servir la nation soit de salir l’adversaire.
II n’est pas vrai qu’en affaires, seuls les critères d’ordre financier et technique doivent orienter les choix économiques, sans que soient prises en compte leurs incidences humaines.
Il n’est pas vrai que la violence qui blesse, qui tue, qui détruit, soit le vrai chemin pour gagner la paix et faire valoir ses droits.
II n’est pas vrai que l’instabilité de l’amour humain livré au gré des passions et de l’instinct soit une manière humaine d’aimer.
Il n’est pas vrai que nous puissions être heureux sans les autres et à plus forte raison contre les autres, en excluant de notre table ceux qui ont faim de pain, de culture et de dignité.
La foi n’est pas un terme, elle est un point de départ. “, cardinal français Jean-Louis Tauran
Quelques citations glanées pendant notre parcours aux Etats-Unis
- “In Chicago, if you don't like the weather, wait a few hours. In San Francisco, if you don't like the weather, walk a few blocks”, Paul
- "La première raison de faillite personnelle aux Etats-Unis, c'est avoir un problème de santé", Les, un ami qui suite à une crise cardiaque à 35 ans n'a pas pu obtenir d'assurance santé pendant 4 ans car les assureur fonctionnent aux Etats-Unis sur la santé comme en France sur les voitures : malus pour les profils à risque, voire refus d'assurer.
- “Sounds very american”, dit une amie américaine lorsque nous lui racontons l'histoire de Frick, l'homme d'affaire souvent détestable qui s'est racheté une réputation en offrant sa superbe collection d'oeuvres d'art pour en faire un musée.
- "Proclaim LIBERTY throughout all the land unto all the inhabitants thereof", sur la cloche de la liberté à Philadelphie
- "Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost to me,
I lift my lamp beside the golden door!"
fin du poëme d'Emma Lazarus sur la statue de la liberté
(Donnez-moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoyez-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte,
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !)
- “N'oubliez pas qui vous êtes !”, Flore
- “Merci, tu m'as tant donné, comment puis-je te rendre ?” “Profite de ce que tu reçois, et quand tu peux donner à quelqu'un d'autre, donne”, Flore
- “Aie la volonté de changer les choses que tu peux changer et la sagesse d'accepter celles que tu ne peux changer”
- “Do not let your dreams be dreams”, un tag à San Francisco
- “Arriver et partir, espérer et se souvenir, toute la vie est là”, citation en français sur une petite fontaine de pierre devant la superbe cathédrale épiscopalienne de San Francisco.
- "Une forêt qui pousse fait moins de bruit qu'un arbre qui tombe", Abd-al-Malik
- "La musique unit les personnes au-delà de toutes les divisions”, Benoît XVI
- "Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu", Saint Irénée
- "La première raison de faillite personnelle aux Etats-Unis, c'est avoir un problème de santé", Les, un ami qui suite à une crise cardiaque à 35 ans n'a pas pu obtenir d'assurance santé pendant 4 ans car les assureur fonctionnent aux Etats-Unis sur la santé comme en France sur les voitures : malus pour les profils à risque, voire refus d'assurer.
- “Sounds very american”, dit une amie américaine lorsque nous lui racontons l'histoire de Frick, l'homme d'affaire souvent détestable qui s'est racheté une réputation en offrant sa superbe collection d'oeuvres d'art pour en faire un musée.
- "Proclaim LIBERTY throughout all the land unto all the inhabitants thereof", sur la cloche de la liberté à Philadelphie
- "Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost to me,
I lift my lamp beside the golden door!"
fin du poëme d'Emma Lazarus sur la statue de la liberté
(Donnez-moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoyez-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte,
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !)
- “N'oubliez pas qui vous êtes !”, Flore
- “Merci, tu m'as tant donné, comment puis-je te rendre ?” “Profite de ce que tu reçois, et quand tu peux donner à quelqu'un d'autre, donne”, Flore
- “Aie la volonté de changer les choses que tu peux changer et la sagesse d'accepter celles que tu ne peux changer”
- “Do not let your dreams be dreams”, un tag à San Francisco
- “Arriver et partir, espérer et se souvenir, toute la vie est là”, citation en français sur une petite fontaine de pierre devant la superbe cathédrale épiscopalienne de San Francisco.
- "Une forêt qui pousse fait moins de bruit qu'un arbre qui tombe", Abd-al-Malik
- "La musique unit les personnes au-delà de toutes les divisions”, Benoît XVI
- "Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu", Saint Irénée
Sunday, August 19, 2012
Le Canada en quelques chiffres et photos
5595 bornes parcourues, 4 nuits dans le train, 14 fous rires dus à l'accent québécois (et winnipegois), 17 fois où on s'est dit que c'est trop bien Toronto, 42 «Yeah !!» de Charlotte, 2 folles chantant le Blues des Fifties dans les rues de Montréal, 4 petits dejs sur la terrasse ensoleillée de Raph et Etienne à Montréal, 7821 carrés rouges vue au Québec, 85% de la gente féminine de Toronto habillée très (très!) court pour sortir à Toronto, 1 poutine mangées (on préfère le homard tout simplement), 75% de réduction sur le Canadien grâce aux Aubaines Express (merci Sophie et fog), 0 choses qu'on avait envie d'acheter chez Honest Ed (et ce malgré les photos de lui serrant la pince à Céline et son mari René).
Voici l'album de nos photos préférées du Canada : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/Canada
Et voici la mosaique de nos belles rencontres Canadiennes:
Voici l'album de nos photos préférées du Canada : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/Canada
Et voici la mosaique de nos belles rencontres Canadiennes:
Les Etats-Unis en quelques chiffres et photos
6888 bornes en voiture, 2 nuits où on a dormi dans la voiture, 6 hommes tous nus croisés dans les rues de SF, 3 langues officiels dans le métro de SF (anglais, espagnol, chinois), 34 burgers mangés (dont un au bison), 19 non-blancs vus à Boston, 80% femmes de ménage hispaniques dans les grandes villes américaines, 5 minutes d'attente pour rentrer aux USA depuis Méxique (vs 50 minutes pour y rentrer depuis le Canada), 38 chariots a bouffe différents dans le centre de Portland, 661 photos prises au Grand Canyon, 9 francophiles rencontrés par hasard sur la côte ouest, 218 infractions au code de la route commis (par Clem) sur Market Street à SF, 358 pétages de cable dus aux mauvaises indications routières, 296631 voitures doublée dans les bouchons grâce à la carpool lane pourtant vide, 372934 types (blancs) qui végètent sur les trottoirs de la Californie en faisant la manche, 3,5 kilos de fromage ingurgités à l'ambassade de France à Washington (vous savez maintenant à quoi servent vos impôts), 3 heures de panne de moteur sur la Chesapeake Bay, 85 « Cherie Baby » entonnés suite au spectacle « Jersey Boys », 5 amis d'enfance de Clem retrouvés sur la côte est, 27 bornes parcourues à pied dans Manhattan et Brooklyn, 1628130 personnes amassés sur les bords du Hudson pour voir le feu d'artifice du 4 juillet, 5 musées visités à Washington, 16 nuits hébergés aux USA (merci sinon on n'aurait pas tenu notre budget!), 8 clam chowder mangées.
Voici nos plus belles photos des USA (à la fois côte ouest et côte est) : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/USA
Voici un album de choses insolites vues en Amérique du Nord (USA et Canada) : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/ChosesVuesAmeriqueDuNord#
Enfin, voici la mosaïque de nos rencontres Américaines :
Voici nos plus belles photos des USA (à la fois côte ouest et côte est) : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/USA
Voici un album de choses insolites vues en Amérique du Nord (USA et Canada) : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/ChosesVuesAmeriqueDuNord#
Enfin, voici la mosaïque de nos rencontres Américaines :
Monday, August 13, 2012
Recette : Clam Chowder
Ingrédients:
- 600g de palourdes
- 1 cuillère a soupe de sel
- 1L d'eau chaude
- 600mL d'eau froide
- 1/2 livre de lardons
- 200g celery finement haché
- 1 gros oignon finement hachés
- 8 pommes de terres rouges (de taille moyenne) épluchées et coupées en dés
- 600mL de creme légère
- 500mL de lait
- poivre
Instructions:
1. Rincer les palourdes et les placer dans un grand saladier avec le sel et l'eau chaude. Laisser le tout reposer 15 minutes. Puis mettre de côté un quart de litre de l'eau, et égoutter les palourdes.
2. Pendant ce temps là, dans une grande cocotte, faire revenir les lardons, oignons et celery pendant 5 à 10 minutes.
3. Rajouter dans la cocotte : l'eau salée mise de côté à la fin de l'étape 1 ainsi que les 600mL d'eau froide et porter à ébulition. Ajouter les pommes de terre et re porter à ébulition, puis baisser le feu. Attendre jusqu'à ce que les pommes de terre soient cuites (environ 15 minutes).
4. Rajouter dans la cocotte les palourdes, la crême légère, et le lait, porter à ébulition, et cuire à feu doux 5 minutes.
5. Poivrez à votre goût et servir chaud, éventuellement avec des croutons si vous aimez.
- 600g de palourdes
- 1 cuillère a soupe de sel
- 1L d'eau chaude
- 600mL d'eau froide
- 1/2 livre de lardons
- 200g celery finement haché
- 1 gros oignon finement hachés
- 8 pommes de terres rouges (de taille moyenne) épluchées et coupées en dés
- 600mL de creme légère
- 500mL de lait
- poivre
Instructions:
1. Rincer les palourdes et les placer dans un grand saladier avec le sel et l'eau chaude. Laisser le tout reposer 15 minutes. Puis mettre de côté un quart de litre de l'eau, et égoutter les palourdes.
2. Pendant ce temps là, dans une grande cocotte, faire revenir les lardons, oignons et celery pendant 5 à 10 minutes.
3. Rajouter dans la cocotte : l'eau salée mise de côté à la fin de l'étape 1 ainsi que les 600mL d'eau froide et porter à ébulition. Ajouter les pommes de terre et re porter à ébulition, puis baisser le feu. Attendre jusqu'à ce que les pommes de terre soient cuites (environ 15 minutes).
4. Rajouter dans la cocotte les palourdes, la crême légère, et le lait, porter à ébulition, et cuire à feu doux 5 minutes.
5. Poivrez à votre goût et servir chaud, éventuellement avec des croutons si vous aimez.
Monday, July 23, 2012
Many Thanks
Merci à Flore et sa famille pour leur accueil à San Diego et les discussions passionnantes qui s'en s'ont suivi, Thanks to Luke and his flatmates for their warm welcome in San Francisco, Merci à Fabian, Sylvia et la petite Pandora, pour un après-midi très sympa à SF, Thanks to Emily and Paul of Mission Dolores Parish for the nice chat and the tour up to Twin Peaks, Thanks to Todd for the tour of Grace Cathedral and the Fairmont hotel. Thanks to Francois III of Portland for a nice chat, Merci à Gaëlle d'avoir pris le temps de nous faire partager ses impressions sur Vancouver et Montreal, Thanks to Daren for telling us all about AdBusters, Thank you to Lidia, Luis-Javier, Ellerey, Chun Ying Li for all the nice chats we had on the Canadian, Un grand merci à François-Olivier, Laurence et leur petite Charlotte pour leur accueil à Toronto, Merci à Xavier pour une soirée très sympa, Merci à Pascale et sa famille de nous avoir expliqué le pourquoi du comment des manifestations étudiantes, et de la vie au Quebec, Un grand merci à Raphaëlle et Etienne de leur accueil si familial à Montreal, Merci à Remy et Clémence d'avoir pris le temps de nous raconter leur vie Montrealaise, Merci à Isabelle, Mathieu, et leurs familles pour le sympathique brunch de cousins issus de loin, Merci à Céline, Benoit et Céline, pour une soirée très sympa, Many thanks to Diana and Terry for their fabulous welcome Down East, Merci à Benjamin et Mathilde d'être réstés à New York spécialement pour nous accueillir, et pour tous leurs conseils précieux pour bien profiter de la ville qui ne dort jamais, Merci à Eugénie et Aleth pour les sympathiques visites faites ensembles, Merci à Antoine et Margot, ainsi qu'à Constantin, Clémence, Romain et Franklin pour la super soirée sur leur terrace, Thanks to Vianney and Emily for good times and allowing us to get the best view ever of the 4th of July fireworks (and thanks therefore to Melissa and Anthony), Thanks to Will and Sarah for telling us all about how they see life in New York, Danke Schön à Kai pour un dej avec une vue imprenable et une visite personalisée de l'ONU, Thanks to Marianne for à very nice lunch and visit of the Frick collection, Thanks to Liz for meeting us in Morristown despite complications and taking us around to revisit Clem's old neighborhood, Thanks to Father Martin for a very nice chat and clarifying where the Catholic church stands in American politics today, Merci à Clémentine et Damien pour une soirée de 14 juillet très sympa, and finally, Thanks to Les for his very warm welcome in Washington DC, and sailing on the Chesapeake Bay.
Friday, July 13, 2012
Un jour j'irai à New York avec toi
Tellement de choses ont
été écrites sur New York que c'est dur de ne pas tomber dans le
cliché. Pour Stan c'est la première fois. Pour Clem, presque, car
elle n'a jamais vu la ville avec des yeux d'adulte.
C'est une ville a deux vitesses. La vie pulse a toute vitesse à Manhattan. Les gens se pressent; à tout moment au moins 20% des voitures dans les rues sont des taxis jaunes. Les transports en commun sont bien un peu vieux, mais ils ont le mérite de marcher, et d'être climatisés, ce qui n'est pas désagréable quand il fait 35° dehors. Toutefois nous avons l'occasion de nous perdre à Brooklyn (c'est pourtant encore la ville de New York) et là, on aura beau chercher un taxi, il n'y en a tout simplement pas. On fini par dénicher une station de metro après pas mal de marche, et il nous faut attendre 15 minutes sur le quai avant qu'un métro daigne passer.
C'est aussi une ville
prise dans une frénésie de consommation. On ne vient pas ici sans
s'y faire prendre aussi, ou bien on en ressort comme Clem, avec une
grosse frustration de n'avoir pas fait de shopping. On est pris dans
un tourbillon de néons et de publicités, et pas que sur le mythique
Times Square. Comme dirait Raphaëlle, pour profiter de la ville, il
faut péter son PEL.
Malgré le très grand Central Park, qui prend presque 20% de la surface de Manhattan, nous n'avons pas l'impression que l'île soit un environnement propice aux familles. (d'ailleurs, au bout de 3 jours dans la ville, Stan s'exclame : “oh, une femme enceinte, c'est la deuxième qu'on voit depuis notre arrivée!”) Sans doute en partie du à la cherté de la vie (qui fait que les deux parents doivent travailleur pour pouvoir payer le loyer), le peu d'infrastructures, la petite taille des appartement, le rythme effréné de a vie... On nous dit que plus de 50% des gens qui vivent à Manhattan sont célibataires (et qu'il y a autant de chiens qui y vivent que de gens). Du coup il existe toutes sortes de choses pour ces personnes : applications de rencontres géolocalisées, soirées de speed-dating... Les femmes sont toujours tirées à quatre épingles, ne sortent pas sans des talons vertigineux et sans manucure. (On se sent bien pouilleux en touristes).
On retient que les New
Yorkais sont accros au phénomène de mode. J'entends qu'ils sont
prêts à faire des pieds et des mains (manucurées) pour aller ou être vu dans
THE endroit à la mode du moment. On voit souvent des queues qui font
la moitié du tour du block pour un endroit trendy pour bruncher le
dimanche, ou bien un nouveau coiffeur, ou encore pour voir LA
nouvelle comédie musicale ('Book of Mormon' joue à guichet fermé
depuis de nombreux mois, par exemple). En bon petits français, nous
n'avons pas la patience, et préférons aller dans un endroit
peut-être un peu moins hype, sans doute moins cher, et surtout où
on peut être servis tout de suite.
Nous retiendrons aussi
Ellis Island : ce sas obligatoire pour tous les immigrants rentrés
dans New York entre 1892 et 1924, à une époque où les Etats-Unis
accueillaient l'immigration à bras ouverts pour venir peupler leur
territoire. On dit que près de 40% des américains aujourd'hui ont
au moins un ancêtre qui y est passé. Ce musée passionnant retrace
non seulement le parcours du combattant des nouveaux arrivants :
visite médicale, tests de lecture et écriture, retrouvailles, mais
on y trouve aussi une exposition extrêmement bien faire sur les
différentes vagues d'immigration depuis 1530 et l'arrivée des
premier européens (espagnols), d'où venaient ces migrants, pour
quelles raisons ils étaient partis de chez eux (persécution
politique ou religieuse, famine, rêves d'avancement, esclavage...),
ce qui les attendaient à l'arrivée, où ils se sont installés dans
le pays et comment. Personne n'est oublié : ni les africains pris en
esclavages, ni les amérindiens massacrés et parqués dans des
réserves, ni les chinois, premiers à être victimes d'une loi d'immigration
discriminant contre une nationalité en particulier. Nous
recommandons vivement cette visite.
Enfin nous avons adoré la
comédie musicale Jersey Boys : les dialogues croustillants et la
musique entêtante des Four Seasons raconte l'histoire des hauts et
des bas de quatre garçons dans le vent (venus du New Jersey...).
Leur nom ne vous dit peut-être pas grand chose mais je vous assure
que vous connaissez au moins quelques uns de leurs tubes : “Oh what a night” (Cette année là), “Can't take my eyes off of you”,
“Sherry baby”, “Big girls don't cry”, “Walk like a man”...
Tuesday, July 3, 2012
T'as-tu vu la manif?
Voila maintenant près de 6 mois que les étudiants québequois sont en colère : le gouvernement de la province a décrété une hausse de 75% des frais d'inscription à l'université.
Il faut savoir qu'aujourd'hui, du total des frais de scolarité pour un élève sur un an, 12% sont payés par l'élève, 28% par le gouvernement provincial, et 60% par le gouvernement fédéral. Le programme de hausse échelonnée par le gouvernement provinicial vise à faire passer la participation de l'élève à 28% et réduire la sienne à 15%, en justifiant que les élèves doivent investir dans leur propre avenir, et qu'en se payant leur éducation supérieur, ils s'assurent des meilleurs emplois.
Sauf que la hausse, entamée en 2007 et programmée jusqu'en 2016, sera au total de 146%. Et les étudiants de grogner en disant que ceux qui ont des meilleurs emplois paient plus d'impôts. Alice, une lycéenne très engagée nous explique que ce sont les sciences sociales qui sont directement visées. D'après elle, quand on est diplomé en philosophie, sociologie ou antropologie, on n'a aucune garantie de trouver un emploi bien payé qui permette de rembourser facilement ses études, contrairement aux étudiants qui suivent des formations d'ingénieur ou de commerce. Leur travail n'est pourtant pas inutile pour autant.
Les frais de scolarité au Quebec restent à ce jour, et ce malgré l'augmentation, les plus bas de tout le Canada, de très loin. Par exemple, en 2009, les frais de scolarité pour un étudiant en premier cycle de sciences sociales étaient de $1 968 au Quebec, $16 878 dans l'état d'Ontario (juste à côté), $26 000 en Californie, et nuls en France. Une étude estime que cette hausse des frais de scolarité pourrait entrainer une baisse d'effectifs universitaires de 2,5%.
Mais au final, ce n'est plus un simple mouvement étudiant auquel le gouvernement fait affaire, car au fil des mois, la grogne s'est généralisée. C'est un soulèvement de gauche plus général, qui reproche au gouvernement libéral de M Charest les multiples scandales de corruptions auxquels il a été mélé, et surtout son "Plan Nord". En effet, le nord de la province de Quebec est plein de ressources naturelles et minières largement inexploitées à ce jour, et le gouvernement est en train de lancer de multiples initiatives pour encourager les entreprises (essentiellement étrangères) à venir dans la région. Les manifestants craignent qu'il n'y ait que peu de retombées en terme d'emploi pour la région, et soupçonnent que les politiques en profitent pour toucher des pots-de-vin des investisseurs. Ils sont donc en colère qu'on leur augmente leurs frais de scolarité alors qu'il semble y avoir assez de fonds pour ce Plan Nord auquel ils n'adherent pas...
Voici un lien vers un reportage radio passionnant d'une journaliste française à Quebec expliquant la situation, et ici une vidéo (partisane mais intéressante) reprenant notamment quelques belles images des manifestations jusqu'en mai :
Mais au final, ce n'est plus un simple mouvement étudiant auquel le gouvernement fait affaire, car au fil des mois, la grogne s'est généralisée. C'est un soulèvement de gauche plus général, qui reproche au gouvernement libéral de M Charest les multiples scandales de corruptions auxquels il a été mélé, et surtout son "Plan Nord". En effet, le nord de la province de Quebec est plein de ressources naturelles et minières largement inexploitées à ce jour, et le gouvernement est en train de lancer de multiples initiatives pour encourager les entreprises (essentiellement étrangères) à venir dans la région. Les manifestants craignent qu'il n'y ait que peu de retombées en terme d'emploi pour la région, et soupçonnent que les politiques en profitent pour toucher des pots-de-vin des investisseurs. Ils sont donc en colère qu'on leur augmente leurs frais de scolarité alors qu'il semble y avoir assez de fonds pour ce Plan Nord auquel ils n'adherent pas...
Voici un lien vers un reportage radio passionnant d'une journaliste française à Quebec expliquant la situation, et ici une vidéo (partisane mais intéressante) reprenant notamment quelques belles images des manifestations jusqu'en mai :
la palme à qui saura comprendre cette pancarte en bon québecois |
sources : http://www.droitsdescolarite.ca/fr/combien.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_scolarit%C3%A9_au_Qu%C3%A9bec
Friday, June 22, 2012
Le Canadien
C'est le train n°2 (car le n°1 fait le même trajet dans l'autre sens), le mythique Canadien, qui traverse tout l'ouest du Canada, et relie Vancouver à Toronto, en passant par les villes d'Edmonton et Winnipeg, ainsi que de nombreuses bourgades de moins de 5000 âmes. C'est grâce à Sophie que nous avons pu en faire l’expérience.
Parmi la vingtaine de wagons, on compte 3 “dome cars”, sorte de bulle en plexiglas surélevée, depuis laquelle on peut profiter d'une vue imprenable sur les paysages que l'on traverse. On part de Vancouver le soir, vers 20h30, le lendemain, on traverse les rocheuses canadiennes, on grimpe un peu, on voit des cascades, des glaciers, des montagnes enneigées. De temps à autre une voix annonce au haut-parleur que nous allons avoir bientôt sur notre droite une vue sur Triangle falls, ou bien que sur notre gauche nous avons une vue imprenable sur Mt Robson, le plus haut pic des rocheuses canadiennes, en deux langues s'il vous plaît. Nous nous tordons de rire avec l'accent de ces canadiens francophones. Nous apercevons deux ours, qui se promènent en lisière de forêt. Le lendemain, ce sont surtout des plaines que nous traversons, de grandes prairies à perte de vue, et même à deux reprises, des bisons qui broutent. Il fait un soleil radieux. Le troisième jour, il fait plus gris, et nous traversons des forêts et longeons des lacs où nous apercevons des castors qui barbotent. On nous explique que nous traversons présentement une réserve d'amerindiens à laquelle on ne peut acceder que par train, et qui sont encore à 97% « pur sang ».
Nous sympathisons avec d'autres voyageurs, certains touristes comme nous, d'autres qui rentrent chez eux et prennent le train car leur bourgade est trop petite pour être desservie en avion. Nous sommes en classe économique, ce qui veut dire que nous n'avons pas de couchette, mais le wagon n'est même pas rempli au quart, et les sièges très confortables, ce qui fait qu'on ne dort pas trop mal quand même. Ceux qui ont pris des couchettes ont des lits et même accès à des douches. Il y a aussi des snack bars, et des wagons restaurants, mai nous avons fait quelques courses avant de partir ce qui nous permet de faire des économies, et on se débarbouille avec des lingettes. En fait ce qui nous fait faire le plus d'économies, c'est le site des “aubaines express” (bon plans) que Sophie nous a recommandé : http://www.viarail.ca/fr/aubaines/ et qui permet de trouver les billets à 75% de réduction à condition d'être flexible sur les dates. Le personnel de bord est gentil et serviable. Ils sont obligatoirement tous bilingue, et on nous explique qu'il sont le plus souvent choisis parmi la communauté francophone de la ville de Winnipeg, qui est à mi-chemin sur notre trajet. Leur accent est donc spécifique à cette région, et est différent de celui du Quebec. A de nombreuses reprises nous devons ralentir ou nous arrêter pour laisser passer un train de marchandise, ou bien restons bloqué quelque temps derrière un train en panne, mais personne ne s'énerve : sur un trajet de 3 jours et demi, on n'en est pas à quelques minutes près... De fait, nous aurons 6 heures de retard au final, ce qui nous permettra de profiter d'un bon de remise de la compagnie de chemin de fer Via Canada, qui nous paiera notre billet pour la ville de Quebec.
Pour les voyageurs au Canada et amateurs de beaux paysages sauvages, nous recommandons vivement le Canadien !
Recette : Soupe de poivrons
Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 3 oignons
- 3 poivrons rouges
- 3 tranches de pain (rassi)
- 1 litre de bouillon de légumes
- 1 boîte de purée de tomates
- 1 buche de fromage de chevre (150 g)
Préparation :
Couper les oignons et les poivrons en dés (on peut éplucher les poivrons pour qu'ils soient plus digestes) et les faire revenir 15 à 20 min dans un peu d'huile.
Ajouter le bouillon, le pain, le fromage, la purée de tomates, puis laisser cuire 15 min.
Mixer et déguster bien chaud
Merci à François-Olivier et Laurence pour leur recette !
- 3 oignons
- 3 poivrons rouges
- 3 tranches de pain (rassi)
- 1 litre de bouillon de légumes
- 1 boîte de purée de tomates
- 1 buche de fromage de chevre (150 g)
Préparation :
Couper les oignons et les poivrons en dés (on peut éplucher les poivrons pour qu'ils soient plus digestes) et les faire revenir 15 à 20 min dans un peu d'huile.
Ajouter le bouillon, le pain, le fromage, la purée de tomates, puis laisser cuire 15 min.
Mixer et déguster bien chaud
Merci à François-Olivier et Laurence pour leur recette !
Monday, June 18, 2012
Grand Canyon
Cicatrice large de plus de
17 kilomètres de large et plusieurs centaines de kilomètres de
long, cette grande crevasse traverse la grande plaine désertique du
nord de l'Arizona. Creusé par la rivière Colorado sur des millions
d'année, le Grand Canyon était un obstacle naturel insurmontable,
tant pour les colons que les populations indigènes, qui préféraient
souvent faire les 300km de détour pour passer de l'autre côté au
fait de descendre dans le gouffre et remonter de l'autre côté.
La roche rouge striée
d'un peu de végétation ci et là s'illumine sous les premiers
rayons du soleil, et à mesure que celui-ci monte dans le ciel, il
parvient à faire scintiller la rivière Colorado, qui chemine
tranquillement dans le fond du canyon. Ce n'est qu'illusion, car son
parcours est semé de terribles rapides qui ont coûté la vie a bien
des aventuriers. Ce n'est qu'en 1869 que le Major Powell, vétéran
de la guerre de cessesion, et son équipe, ont réussi à descendre
la rivière, dans le but de cartographier cette région.
En cette fin du mois de
mai, il fait un temps radieux, mais à plus de 2000m d'altitude, et
avec un vent à décorner des bœufs (et qui nous fait trembler à
l'idée de se faire pousser dans le canyon) nous sommes emmitouflés
dans nos écharpes et bonnets. La vue n'en est pas moins magnifique.
Quelques reflexions en quittant le Mexique
Le
Mexique est un carrefour spatio-temporel entre le monde indien
précolombien, le monde latin espagnol, et le monde anglo-saxon
américain. C'est le lieu d'un mélange étonnant et passionnant,
accouchant d'une identité mexicaine haute en couleurs qui nous a
beaucoup plu.
Mélange historique et culturel :
Le
Mexique c'est d'abord le pays des "mexicas" (comme
s'appelaient les aztèques), héritiers des nomades chichimèques
descendus du nord vers le plateau central du pays, et qui se sont mis
dans la lignée des toltèques. Mais le Mexique c'est aussi le pays
des olmecs, mayas, mixtèques, zapotèques, tarasques... toutes ces
civilisations cousines qui se sont succédées et entremêlées dans
la région, qui se sont combattues ou qui ont échangé, et qui ont
érigé des sites incroyables (sans utiliser la roue pour le
transport, plutôt la "main d'oeuvre"), creusé
l'astronomie (pas de fin du monde le 23 décembre 2012, juste un
changement d'ère comme tous les 5000 et quelques ans) et dont ne
savons finalement que peu de choses... Il reste aujourd'hui de tout
cela des pyramides par centaines, mais aussi des langues - on parle
encore beaucoup le nahuatl au centre du mexique, ou au yucatan la
langue ancienne de cette région -, des habits - même si une
proportion très importante de tissus "mayas" vendus dans
le yucatan est aujourd'hui en réalité fabriquée en chine -, des
éléments de cuisines, des éléments religieux – souvent mélangés
au catholicisme –, et tout simplement la majorité des gens qui
descendent tout droit de ces civilisations...
Le
Mexique c'est ensuite le premier pays colonisé par les espagnols,
amenant toute une autre influence latino-européenne dont il reste
aujourd'hui évidemment la langue, la religion catholique -il y a des
églises absolument partout, et l'image de "Notre-Dame de
Guadalupe" est omniprésente-, et les corridas par exemple. La
greffe latine semble avoir finalement bien pris sur les mexicains,
mais c'est peut-être surtout le fait de se retrouver pour réagir
aux interventions occidentales abusives – espagnoles, françaises,
et américaines notamment – qui a forgé l'identité mexicaine
actuelle. Parmi les épisodes historiques mythiques mexicains il y a
ainsi : le 16 septembre 1810 le cri de révolte du prêtre
révolutionnaire créole miguel hidalgo qui mène ensuite la première
insurrection vers l'indépendance, la victoire contre les français
-pourtant plus nombreux- à Puebla le 5 mai 1862, et le sacrifice
héroïque des étudiants de l'école militaire de la colline de
chapultepec, qui sont restés par choix pour défendre le bâtiment
de l'attaque américaine le 13 septembre 1847, l'un d'eux se jetant
dans le vide en s'enroulant dans le drapeau mexicain au lieu de se
rendre (d'après la tradition).
Enfin,
le Mexique est aussi aujourd'hui influencé par les Etats-Unis,
notamment à travers les nombreux mexicains qui y sont installés,
attirés par le rêve américain. Nous avons rendu visite à une très
belle maison d'accueil pour personnes âgées seules, et la plupart
des grand-mères que nous avons y rencontrées avaient eu une dizaine
d'enfants dont un bon tiers étaient généralement installés aux
Etats-unis. Elles expliquaient qu'en comparaison de leur époque la
famille traditionnelle était devenue moins importante, que leurs
enfants étaient plus individualistes, et certaines disaient ne pas
parvenir à communiquer avec leurs petits-enfants devenus "trop
gringos". D'influence nord-américaine probable nous avons aussi
remarqué les convenience stores Oxxo ouvert 24h/24 (nous n'en avions
pas remarqué au Brésil par exemple), les fast food très présents
(et certains établissements semblent penser être élégants en
copiant le style des fast food), le baseball, les salles de fitness,
et aussi une certaine attention à la nourriture saine et à
l'écologie dont nous ne savons si il faut l'attribuer à l'influence
de la Californie, à l'héritage indien, ou à rien de spécial.
Des gens originaux :
Les
mexicains sont des latins, accueillants et chaleureux. Ils ont ce
côté sympa et informel que nous apprécions beaucoup. Nous avons
ainsi été extrêmement bien accueillis par la famille de Benjamin
-le meilleur ami de Clem qui est franco-mexicain-. Les mexicains ont
aussi ce côté frondeur qu'on retrouve souvent chez les latins : on
nous explique par exemple que les gens vont souvent prendre
spontanément plutôt le parti d'une personne poursuivie que de la police qui a poursuit. Si ils ont parfois un côté excessif dans leurs fêtes et
manifestations que l'ont peut retrouver chez les méditerranéens,
les mexicains ont aussi des aspects étonnants qu'il faut peut-être
plutôt attribuer à l'héritage indien : il y un souvent un côté
complètement kitsch et déjanté, par exemple dans la lutte
mexicaine - moins aseptisée que le catch américain - qui déchaîne
les foules. Il y a aussi une fascination pour la mort et un côté
trash – par exemple avec des têtes de mort décorées vendues
partout – dont on ne sait si il faut les rapprocher des sacrifices
humains des aztèques et de la surenchère de dépeçages macabres
auxquels s'adonnent les narcotrafficants dans leurs guerres entre
gangs.
Ce
qui est intéressant, c'est l'impression que les mexicains ne sont
pas tous les mêmes mais qu'ils se reconnaissent dans une identité
mexicaine faite de ces héritages multiples. Même les mexicains qui
n'ont pas de racines indiennes sont fiers de l'héritage des
civilisations précolombiennes (peut-être grâce à des artistes
comme Diego Rivera qui ont revendiqué et revalorisé cet aspect de
la culture mexicaine au milieu du vingtième siècle). Les mexicains
ont aujourd'hui une culture forte. Ils n'ont pas peur des autres, et
dans les échanges avec le voisin du nord ce sont en réalité
peut-être eux qui influencent plus qu'ils ne sont influencés.
Économie :
Nous
avons trouvé l'économie mexicaine plus développée et mieux
portante que ce que nous aurions imaginé. Nous avons croisé partout
des boutiques avec des affiches proposant des emplois de serveurs et
vendeurs. Bien sur ce sont des petits boulots, mais nous n'avons
remarqué nulle part autant de demande. Dans le métro de mexico, les
vendeurs à la sauvette se succèdent littéralement, proposant des
stylos, carnets, chewing-gum, compilations musicales, documentaires
politiques... et ont l'air de bien s'en sortir. Nous ne voyons que
très peu de mendiants - beaucoup moins que les mendiants blancs que
nous verrons en Californie -, et entendons que des mexicains
reviennent un peu du "rêve américain", trouvant
aujourd'hui finalement plus d'opportunités au Mexique qu'aux
Etats-unis. Nous rencontrons aussi des gens qui nous font part de la
facilité à entreprendre : eux-mêmes ont de bons emplois, mais
investissent aussi avec des amis pour monter une école de musique,
des pharmacies, des restaurants.
En
revanche si l'économie semble avancer plus qu'ailleurs, il y au
Mexique une superficialité étonnante : nous avons eu un accident de
bus et avons été amenés à un hôpital avec la quinzaine d'autres
blessés. Nous avons été d'abord impressionnés par la qualité des
infrastructures et de l'attention, avant de réaliser que nous étions
quasiment séquestrés : après 24h les assureurs ne s'étaient
toujours pas rencontrés pour se mettre d'accord sur qui paierait
quoi ; mais surtout aucun rapport médical n'avait été écrit sur
nos cas alors que 3 médecins différents étaient passés au moins 3
fois chacun... Dans un autre registre, en allant sur le Zocalo – la
place principale de Mexico – le jour où Paul McCartney va y faire
un concert, il y a des policiers par milliers pour gérer le
remplissage de la place et fouiller les gens. Nous arrivons à un
barrage et je passe tour à tour devant une dizaine de policiers :
chacun d'entre eux me regarde superficiellement, me tâtant vaguement
une poche, mais finalement personne ne me fouille correctement.
Chaque policier a l'air d'avoir compté sur les précédents ou les
suivants pour faire le boulot. Enfin quand nous prenons un bus d'une
trentaine d'heure pour Nogales (à la frontière américaine), sur
une des routes du nord du pays par laquelle passe une partie du
traffic de drogue, le bus est arrêté une bonne dizaine de fois par
des groupes militaires ou en civil non identifiés. Tous ont l'air
très sérieux, et à un des arrêts, des revêtements intérieurs du
bus sont même dévissés et revissés. Mais au final chacune des
fouilles est un peu superficielle et par exemple personne ne fouille
correctement les bagages des passagers. Il y a comme une focalisation
sur la quantité au lieu de la qualité, et une perte d'efficacité
effarante.
Il
y a en fait un accent sur l'apparence, que ce soit en terme de
sécurité -il faut que ça paraisse impressionnant -, de marketing –
un vendeur utilise beaucoup de mots pompeux pour "convaincre"-,
ou de politique – on vend un politicien beau gosse en mettant son
visage absolument partout-. Comme pour la lutte mexicaine, la
caricature rend crédible.
Drogue
Nous
lisons et entendons des statistiques effarantes sur le trafic de
drogue qui représenterait une part énorme de l'économie mexicaine.
Peut-être est-ce pour cela que les "petits jobs" normaux
n'attirent personne, si les jeunes ont de "meilleures
opportunités" ailleurs ? A Puebla nous passons des tours
rutilantes inutilisées dont on nous dit que la construction a
probablement servi à blanchir de l'argent, et des voitures énormes
dont les propriétaires richissimes ne sont peut-être pas tout
propres... Peut-être que l'économie mexicaine ne va pas si mal en
partie graĉe à cette "bulle de la drogue".
L'ordre
de grandeur est de 50 000 morts depuis 2006, liés à la guerre
contre ou entre les traficants. Il y aurait une corruption énorme et
des liens entre la police et les traficants, entre les politiques et
les cartels. Il y a en ce moment sans cesse des découvertes
horribles de corps mutilés en signe de vengeance de tel cartel
contre tel autre, et des journalistes qui investiguent ou des gens
qui militent contre la corruption sont régulièrement assassinés –
tel un ami d'amis, universitaire assassiné récemment dans des
circonstances louches -.
Certains
parlent d'une véritable guerre civile. Qui sont les responsables de
tout cela dans le fond ? La demande de drogue, quelle qu'elle soit,
justifie les trafics, et les sommes considérables en jeu rendent les
gens prêts à tout... Sans doute qu'au Mexique c'est plus la demande
américaine qui est en cause, mais la demande européenne aide
probablement aussi, tout étant finalement connecté.
Politique
La
politique peut-elle changer quelque chose ? Le 1er juillet prochain
le Mexique élira un nouveau président de la république, pour
succéder à Cardenas, celui qui est arrivé en 2006 et a déclaré
la guerre aux cartels. Nous assistons au 1er débat télévisé (sur
2) avec une famille mexicaine. Passionnant, et nous nous rendons
compte de la chance que nous avons en Europe et en France (le débat
avait lieu quelques heures après l'élection de François Hollande).
Echanges en direct d'amabilités et de photos compromettantes entre
les 4 candidats. Le candidat favori est un beau gosse "vendu
comme un paquet de lessive", avec un budget affichage qui inonde
le pays, et des liens forts avec la plupart des medias. Il est
candidat du PRI, le parti qui a été au pouvoir 70 ans avant que le
PAN ne l'emporte il y 12 ans. Selon certains il est la poupée des
narcotrafficants (il y a aussi des histoires de morts louches dans
son entourage). Il dit plein de choses qui sonnent bien mais ne
propose rien de concret. Il ne parle pas anglais et n'aurait
quasiment rien lu. Il est surtout très beau. Il était donné
largement gagnant jusqu'à récemment : des étudiants l'ont provoqué
et fait fuir lors d'une allocution dans une université, et leur
mouvement de contestation - nommé "#yosoy132" - devant ce
candidat "lessive" menteur et trop proche des medias prend
de l'ampleur grâce aux réseaux sociaux. Aujourd'hui Enrique Pena
Nieto (c'est son nom) n'est plus si sûr de l'emporter. Mais même si
un autre candidat l'emporte, les choses changeront-elles ? Certains
disent que Pena Nieto est supporté par certains cartels mais que
d'autres candidats sont supportés par d'autres cartels...
Dans
tous les cas, nous votons d'une certaine manière aussi depuis les
autres pays, et depuis l'Europe : en sachant ce qui se passe et en le
condamnant ou non. Quelque part "fumer un petit joint, d'autant
plus excitant que c'est interdit", même depuis l'Europe, c'est
aussi voter en faveur de ces cartels, en faveur de tous ces morts et
contre ces mexicains qui tentent de changer les choses et de ne pas
sombrer dans la corruption...
Saturday, June 16, 2012
Florilège de petites citations glanées au Mexique
-
"La meilleure chose qu'un père puisse laisser à ses enfants
est un peu de son temps chaque jour. Passez de bons moments en
famille.", affiché par la municiplaité sur les places
publiques à Merida dans le Yucatan (places sur lesquelles le wi-fi
est gratuit et des adolescentes se connectent avec leur laptop
jusqu'à 23h sans problème)
-
"Le bien c'est la majorité des gens. Mais on ne s'en rend pas
compte car cette majorité est silencieuse", Facundo Cabral
-
“On pense à la mesure de son vocabulaire”
-
“La lettre tue et l'esprit vivifie” St Ambroise
-
"A quoi me servent des pieds si j'ai des ailes pour voler ?"
la peintre Frida Kahlo après son amputation des pieds.
-
"Si le monde était clair, l'art n'existerait pas" Albert
Camus
- "Apprendre
à voir est
le plus long apprentissage de tous les arts", Edmond de Goncourt
-
Un mexicain de Puebla à un autre : "tu as du sang français toi
?" - "Oui, mon grand-père s'est mangé un français lors
de la bataille du 5 mai" (1862)
- « Si on s’en prend volontiers à Peña Nieto (candidat à l'élection présidentielle du 1er juillet), c’est parce qu’il est un produit marketing vendu comme une marque de lessive" – étudiants mexicains du mouvement "yo soy 132" qui s'expriment sur les réseaux sociaux et ont un impact inattendu, cités dans un article de Patrice Gouy paru dans la Croix en juin.
Citations issues de la lettre des indiens d'Amérique à Jean-Paul 2
lors de sa visite au mexique en 1993 :
- "Nous ne comprenons pas pourquoi quand il y a assez de produits pour tous leurs prix baissent, et quand les produits manquent leurs prix montent : nous ne savons pas qui a inventé ce jeu mais nous nous rendons compte que ce sont les commerçants qui s'enrichissent avec. Nous ne comprenons pas pourquoi on prête de l'argent aux riches quand nous sommes ceux qui en ont le plus besoin"
- "Ils (les occidentaux) ne comprennent pas que la terre est comme une mère, qui donne la nourriture, mais qu'il faut respecter"
-
"L'Eglise est toujours du côté de la liberté de conscience et
de la liberté de religion", et "L'Eglise n'est pas un
pouvoir politique", Benoît XVI lors de son voyage au Mexique et
à Cuba en mars 2012.
-
"Plus nous progressons dans l’écoute et dans le dialogue avec
Dieu, pour que la prière devienne la respiration quotidienne de
notre âme, plus nous percevons le sens de nos limites, non seulement
devant les situations concrètes de tous les jours, mais aussi dans
notre relation avec le Seigneur. C’est alors que grandit en nous le
besoin de Lui faire confiance, de nous en remettre toujours davantage
à Lui." Benoît XVI lors de son voyage au Mexique et à Cuba en mars 2012.
Sunday, June 10, 2012
Le Mexique en quelques chiffres et photos
6193 km parcourus, 25 kg
de guacamole ingurgités, 17 litres de margaritas bus, 1500 fans de
catch enragés hurlant “mátalo
!”, 4381 (très hautes) marches montées sur des pyramides
Maya/Aztecs/Zapotecs/de cultures non-identifiées, 101 heures de bus,
1 accident de bus, 26 heures passées séquestrés à l'hopital,
92536 églises vues, 286301 vierges de Guadalupe, 7 fêtes croisées
à Oaxaca en une soirée, 67 fêtes/processions/concerts traversées
dans tout le pays, 329 étudiants en cape à Guanajuato, 3802
affiches avec le visage de bellâtre d'Enrique Pena Nieto, candidat
du PRI aux élections présidentielles de début juillet (« eso
es mi compromiso para Mexico y sabes que voy a cumplir), 60% temps de
débat accordé à Enrique Pena Nieto passé à répondre « je
n'ai pas le temps de répondre », 70% d'authentiques souvenirs
Mayas qui sont « made in China », 2 vendeurs
d'authentiques souvenirs Maya par touriste sur le site de Chichen
Itza, 7305 iguanes sur le site de Tulum, 6 tortues sauvées.
Voici l'album de nos photos préférées du Méxique : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/Mexique
Voici un album de choses vues qui nous ont fait sourire : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/MexiqueChosesVues#
Voici l'album de nos photos préférées du Méxique : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/Mexique
Voici un album de choses vues qui nous ont fait sourire : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/MexiqueChosesVues#
Monday, June 4, 2012
Muchisimas gracias !
Merci beaucoup à Claire et Charles pour une visite guidée super intéressante à Coba. Un grand merci à Benjamin et Mathilde d'être venus nous retrouver pour quelques jours à Puebla, et pour nous avoir introduit dans la grande et très accueillante famille Landa. Muchisimas gracias a Chucho, Zandra, Elisa, Franco y Diego, por su acogida lindisima en Puebla. Muchas gracias a Cath y a sus papas mexicanos Gloria y Pancho por acogernos en Cuernavaca, y a Mauricio, Javier, el padre Abel, Rosita, y los demas voluntarios de la casa de dia por el lindisimo trabajo que hacen con los abuelos de la Lagunilla. Muchas gracias tambien a Tony y Karen por acogernos en el DF de manera tan espontanea. Gracias a Karen, Amaranta y Paco por ensenarnos su ciudad dandonos ganas de vivir alli. Merci beaucoup à Lola de nous avoir si gentiment accueilli au pied levé. Merci beaucoup à Anne d'être venu nous rejoindre pour 10 jours de voyage mouvementés. Y por fin gracias a Alfredo, por haber sido lindo mientras estabamos presos en el hospital.
Tuesday, May 22, 2012
Oaxaca ou la fête permanante
Si nous l'avons vu essentiellement sous
la pluie, cela ne nous a pas empeché de remarquer qu'on y fait en
permanance la fête.
En effet, à 17h, nous croisons une
procession de jeunes et de moins jeunes et accoutrement traditionnel,
colleretes de dentelles pour les femmes et cierge fleuri pour les
messieurs, qui se dirige vers l'église Santo Domingo. Plusieurs
jeunes filles portent des écharpes avec des noms à la consonnace
locale, et une à même une couronne à paillettes. Devant l'église
s'en suite une dance traditionnelle. Nous demandons à une dame en
costume s'il s'agit d'un concours de Miss local, mais il semblerait
qu'elle ne soit pas bien sure de l'occasion spécifique de cette
procession (on en déduit qu'il doit y en avoir beaucoup).
Un peu plus loin, derrière l'église,
une estrade à été montée, et en passant on assiste à une
représentation de danse contemporaine, aux accents mexicains, assez
réussie. Malgré les premières gouttes de pluie, le public apprécie
et reste.
Nous prenons le chemin du zocalo, la
place principale de la ville, et là, devant la cathédrale, un
groupe de quatre musiciens chante des balades sous la pluie, devant
un public de familles et de jeunes, dont certains dansent, réfugiés
sous les arbres de la place, juste en face.
Nous continuons notre promenade dans la
ville (sous la pluie) et arrivons sur une autre place, où une plus
grande estrade, avec un orchestre au complet, nous attend. Un jeune
rappeur entame le concert (nous constatons qu'à part le mot lexique,
il n'y a pas grand chose qui ryme avec mexique) et passe assez vite
la main à une diva qui roucoule des tubes mexicains d'antan, tandis
que le public, dans des gradins sous la pluie, se delecte.
Affamés, nous dénichons un restaurant
sur le zocalo , à l'étage, avec vue sur la cathédrale. Nous avons
à peine le temps de commander la spécialité locale, le mole
oaxacan aux 100 épices (dont du cacao), qu'éclate un feu d'artifice
juste dans l'encadrement de notre fenetre. On demande au serveur
l'occasion de ce spectacle, mais il n'a pas non plus l'air de savoir.
Puis, un petit quart d'heure plus tard, nous entendons du bruit en
contrebas. En nous penchant un peu par la fenetre, nous apercevons un
cortege : une camionette transporte un Jésus encadré de deux
enfants déguisés en saints (marie et joseph? Nous ne les voyons pas
très bien) et est suivie par un cortege a pied composé de plusieurs
poupées géantes plus grandes que des hommes, quelques trompettes et
trombonnes, et des gens qui chantent. Ils font le tour de la place
puis continuent leur chemin.
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