Monday, September 17, 2012

Choses super utiles pour faire un tour du monde ou un long voyage


Dans l’éventualité ou notre expérience pourrait être utile à d’autres personnes prévoyant de faire un long voyage, voici une liste de choses utiles à emmener, ainsi que quelques considérations que nous n’avions pas forcément en tête au départ

Sac
  • un bon sac à dos bien solide 
  • des sacs poubelles ultra costauds et du scotch de déménageurs, pour empaqueter le sac pour quand il est en soute dans l'avion, pour pas que les lanières s'attrapent dans les tapis roulants, etc 
  • sac de couchage compact 
  • une petite tente compacte 
  • un petit sac à dos costaud, voire même un sac à main (en bandoulière pour ne pas se le faire voler à l'arraché) pour les femmes 
  • une gourde 
  • des lunettes de soleil 


Santé
  • une bonne assurance santé /rapatriement. (nous avons pris l'assurance Marco Polo de AVI et c'était pas mal. Ils n’étaient pas super réactifs quand Stan a eu besoin de trouver un médecin en Australie, mais ont été super efficaces quand on a eu besoin d'eux après notre accident de bus au Mexique) 
  • des tas de vaccins, selon les pays que l'on compte visiter (s'y prendre 3 mois avant de partir, au centre Air France ou Pasteur, car certains se font en plusieurs fois, et tous ne sont pas compatibles entre eux)
  • une trousse à pharmacie et de premiers secours. Ça prend de la place, mais si jamais on en a besoin, on regrettera trop de ne pas l'avoir prise. Garder une micro version de cette trousse à porter de main (c'est à dire pas dans un sac qui partira potentiellement en soute) avec paracétamol, anti-diarrhéiques,
  • des pastilles de purification d'eau. En pharmacie on vous proposera du micropur, hors de prix, mais la version générique, hydroclorazone, est aussi efficace et bien moins cher

Hygiène
  • de la lessive main 
  • un bac a lessive qui s'aplatit, pour pouvoir laver son linge même dans les coins où il n'y a pas de bonde à l'évier, ou de seau à disposition 
  • une serviettes en microfibre qui sèchent vite et prend peu de place 
  • oublier le gel douche, qui explose dans le sac à chaque changement d'altitude, préférer le savon dans une boite à savon. 
  • des réserves de déodorant (dans certains pays asiatiques, on en trouve très difficilement)

Pratique 

  • une banane invisible à mettre à l'intérieur de son pantalon, dans laquelle on garde son passeport, ses grosses coupures, entre 100 et 200 dollars américaines, et sa carte bleue de secours. 
  • un portefeuille auquel vous ne tenez pas, avec dedans des pièces et petites coupures, votre carte bleue pour retirer au quotidien, une photocopie de votre passeport et de votre visa pour le pays où vous vous trouvez, et un papier citant votre nom, nationalité, numéro de passeport, numéro d'assurance, et personne à prévenir en cas d'urgence. 
  • permis de conduire français et international (de nombreuses agences de location de voiture veulent l'original) 
  • un canif qui fait décapsuleur et ouvre boite (attention à bien le ranger dans le sac qui va en soute dans les aéroports) 
  • une gamelle, en cas de camping imprévu. Et tant qu'on y est, un peu de sel, de café lyophilisé, des sachets de thé, bref, votre indispensable du petit dej. 
  • une lampe de poche 
  • une grosse clé USB ou un petit disque dur externe, ainsi que des cartes SD de rechange, qu'on gardera dans la banane cachée. On a croisé de nombreuses personnes qui se sont fait voler le sac dans lequel ils gardaient leur appareil photo ET leurs réserves de photos, et qui ont ainsi perdu 6 mois de souvenirs de voyage. Mieux vaut faire souvent des back-ups sur la clé usb ou le disque dur, et ne pas les stocker au même endroit que l'appareil. 
  • un petit carnet toujours à portée de main, pour noter un nom, des horaires, une adresse, un email, bref, indispensable. (suggestion : se faire faire des cartes de visite avec nom, email, éventuellement un site web si on en a un: ça permet d'échanger facilement ses coordonnées avec des personnes que l’on rencontrera) 
  • des bouchons d'oreille et un masque, à garder à portée de main car fort utiles dans les transports 

fringues

  • des fringues légères et qui sèchent vite (oublier le jean) 
  • une paire de chaussures de marche et une paire de tongues 
  • un sac à linge sale 
  • une trousse de couture d'urgence, des épingles à nourrice 
  • un manteau léger et imperméable 
  • une polaire, un bonnet 
  • une montre pas chère 
  • une tenue présentable pour au cas où (restaurant, invité chez des gens, on ne sait jamais…) 

électronique / informatique
  • un petit netbook ou une tablette avec des ports usb, pratique pour tenir un journal de bord, faire un back up de photos, stocker des films à regarder dans les transports un peu longs, voir ses mails dans les auberges de jeunesse qui ont du wifi, skyper la famille et les amis... 
  • un appareil photo et plusieurs cartes sd, et si possible, plusieurs batteries 
  • un téléphone portable débloqué (attention, le japon, les pays du sud de l'amérique du sud, les pays d'amérique du nord n'ont pas les mêmes standards d'appareil que l'europe, du coup si votre téléphone n'est pas de toute jeunesse vous risquez de devoir en racheter un, vraisemblablement bloqué, dans ces pays) 
  • un kindle ou autre liseuse si on aime bien lire, parce que les livres c'est lourd, et même si souvent dans les auberges de jeunesse on peut échanger un livre lu contre un autre, c'est pas gagné qu’ils correspondent à vos goûts ni aux langues que vous lisez. On peut même stocker ses guides de voyage dessus… 
  • un adaptateur et une multiprise, parce que souvent dans une chambre il n’y a pas 36 prises et qu'avec un ordi, un téléphone, un appareil photo et un kindle, ça fait beaucoup à recharger 

Quelques considérations supplémentaires
  • Si vous pensez prendre de nombreux vols, vous pouvez opter pour un billet tour-du-monde que propose Air France ainsi que d’autres compagnies aériennes. Toutefois, ce billet présente de nombreuses contraintes, comme le fait de revenir au point de départ en moins d’un an, de ne pas revenir sur ses pas, de prendre tous ses billets à l’avance, etc. Nous avons choisi de ne pas prendre ce billet et de plutôt prendre nos vols au coup par coup. Nous aurions du songer à rejoindre les programmes de fidélité des trois grands réseaux de compagnies aériennes : SkyTeam, OneWorld et StarAlliance, ça nous aurait permis de cumuler plein de miles, dommage…
  • Quand on est sur un petit budget et qu’on voyage dans des pays très grands, souvent passer une nuit dans les transports (train/bus) est un moyen d’économiser du temps et aussi une nuit d’hôtel, au prix d’un moindre confort. Toutefois il est bon de garder en tête que passer trop de temps en position assise plusieurs jours d’affiler peut générer des hémorroïdes qui rendent la suite du voyage très très douloureux.
  • Certains visas ont une durée de validité limitée une fois émis, comme pour la Chine, qu’il faut demander peu de temps avant d’y voyager. D’autres comme celui de l’Inde sont valables un an après émission. Il vaut mieux se renseigner à l’avance sur ce point afin de ne pas rester bloqué dans une ville inintéressante en attendant son visa qu’on aurait pu faire faire avant de partir.
  • En voyage on est souvent tenté de se ramener des souvenirs, mais quand on voyage longtemps, il faut tout porter et ça devient vite lourd. En plus il y a certains pays comme l’Australie ou la Nouvelle Zélande qui ne vous permettent pas de rentrer avec des objets en bois, coquillages, graines etc. Du coup, soit on a une volonté de fer et on ne rapporte que des photos comme souvenirs de voyage, soit on se fait rejoindre souvent par des copains ou de la famille qui rapporteront et stockeront les achats en attendant le grand retour, soit on ne s’achète qu’un tout petit souvenir tout léger (comme une pair de boucles d’oreille par exemple) dans chaque pays.
  • Enfin, avant de partir, il est avisé de prendre le temps de scanner son passeport et les pages avec des visas pour les pays que l'on va visiter. Envoyez-les vous par mail, ainsi qu'à vos contacts d'urgence, en cas de vol, vous pourrez y accéder et les imprimer, c'est toujours une première preuve d'identité. Pour les ressortissants français, il existe le programme ARIANE du gouvernement français qui permet, après avoir créé un login, de lister tous vos déplacements à l'étranger. Cela permet, en cas de catastrophe naturelle, attentat, révolution ou autre impondérable, de savoir quels français sont sur place et de prendre contacte avec vous plus facilement. 
En espérant que ceci pourra être utile à d'autres voyageurs !

Saturday, September 8, 2012

And the winner is...

Chers amis, chère famille,

C'est décidé, nous partons début octobre vivre au Canada, à Toronto. Nous avons énormément aimé cette ville, qui est la plus cosmopolite au monde (50% des torontois ne sont pas nés au Canada), et sommes ravis d'y poser nos valises à la rentrée.

Nous avons été tellement gentilment été acueillis et hébergés par tant d'entre vous pendant notre voyage que nous aurons obligatoirement une chambre d'amis, et comptons bien  sur vos visites (attendez peut-être quelques mois qu'on soit installés d'abord...)

En attendant d'avoir des numéros de téléphone canadiens à vous communiquer, vous pouvez bien entendu continuer à nous écrire des mails ! N'hésitez pas non plus à nous mettre en contact si vous avez des amis ou de la famille sur place !


Dear Friends,

After so many months of travels, we have chosen to settle down in Toronto, Canada, and will be heading back across the Atlantic for good in a few weeks, early October. We have been very generously and warmly welcomed by so many of you during our trip that we will absolutely have to have a guest bedroom, and are counting on you all to come and visit us (give us a few months to settle in though maybe...). Also, please let us know if you have friends or family in Toronto : we'd love to meet them !


Queridos amigos,

Despues de tantos meses de viaje, por fin hemos elegido el lugar donde vamos a vivir : al inicio de octubre, vamos por Toronto, la ciudad canadiense que mas nos gusto. Como hemos sido acogido con tanto calor por tanta gente durante nuestro viaje, claro que tendremos una habitacion para amigos, y contamos con sus visitas (pero por favor, esperen algunos meses, para que nos instalamos primero...) Ademas, si tienen familia o amigos en Toronto, por favor, pongannos en contacto !


Un abrazo grande, y hasta pronto !
See you soon !
A très bientôt !

Saturday, September 1, 2012

Quelques reflexions en quittant les Etats-Unis

En arrivant au Etats-Unis par l'Arizona nous avons d'abord eu l'impression d'arriver en territoire connu. Les petites villes aux larges rues pleines de grosses voitures américaines et de pick-up sont exactement comme dans les séries et les films dont nous sommes continuellement abreuvés partout. Mais en parcourant d'autres parties du pays, sa taille et sa diversité nous ont impressionnés. En creusant un peu on découvre encore un “pays-continent” à la mesure de la Chine, de l'Inde ou du Brésil, plus complexe, intéressant et stimulant que l'image rapide qu'on en a depuis l’exterieur.

Immigration

Il y a des gens de toutes les couleurs, de toutes les cultures, de toutes les religions pour composer l'identité américaine : à Philadelphie par exemple, nous avons eu l'impression que les afro-américains, les asiatiques, les italiens, et les mexicains vivaient en très bonne entente, tout comme les francs-maçons, les quakers, les catholiques ou encore les juifs qui hébergent dans leurs synagogue les offices des épiscopaliens dont l'église voisine est en travaux. Toutes les femmes de ménage que nous avons croisé aux Etats-unis étaient hispanophones, et les indications du métro de san francisco sont en anglais, espagnol et chinois. Ce pays a sû se construire avec succès sur l'immigration, en faisant confiance à ceux qui ont sont venus y tenter leur chance, même (surtout !) les pauvres. Si beaucoup de communautés vivent tout de même un peu sur elle-même, elles semblent toutes attachés à l'Amérique, à ses valeurs – la liberté notamment -, son drapeau, et en sont fières. (Quand on dit que l'identité européenne n'est pas facile à construire parce que nous avons des langues, cultures, religions ou taxes différentes, regardons les communautés et les états américains...)

Positifs

Les américains ont une énergie positive, une confiance, un contact facile, une tolérance et une gentillesse dès le premier abord. Depuis serveuses (évidemment intéressées par un bon pourboire), jusqu'aux gens à qui nous avons demandé des indications ou que nous avons simplement rencontré. Même à New York la “ruche trépidante” on nous explique qu'une personne qui se sent seule trouvera toujours son voisin de bar disposé à l'écouter avec bienveillance, là où en France, plus méfiants par principe, nous avons probablement plus de mal à nous laisser aborder, et à dépasser le préjugé que nous collons d'emblée à une personne en fonction de son style vestimentaire ou de langage. Dans un autre registre, le fils d'une amie qui aimerait devenir astronaute est parvenu à trouver le contact d'un type de la NASA : celui-ci a accepté de passer plusieurs fois du temps au téléphone avec lui pour répondre à ses questions, là où en France un enfant de 12 ans n'aurait probablement pas été pris au sérieux. Les américains croient plus en leur destinée, et vont toujours essayer de tourner les choses positivement (un peu trop parfois peut-être). En France nous sommes assez critiques, et nous prenons les critiques de manière personnelle.

Efficacité

Les américains ont un côté efficace et donnent le droit à l'erreur : d'après ce qu'on nous décrit, les américains réfléchissent moins que les français avant d'agir, mais essaient plus vite, plus de choses, ce qui les rendraient, dans l'ensemble, plus optimistes, plus efficaces et moins critiques. On constate par exemple ce phénomène dans le secteur des medias ou d'internet, dans lesquels de nouvelles choses sont sans cesse lancées (des séries à New York ou des start-up à San Francisco), vite arrêtées si elles ne fonctionnent pas, mais avec l'espoir que dans le tas il y aura un ou deux véritables succès. En revanche si ce pli américain permet souvent plus d'efficacité, il génère aussi des aspects négatifs lorsqu'il est excessif : si la nourriture est au Etats-unis par défaut pleine d'antibiotiques, d'OGM, de sucre artificiel à base de maïs, et d'hormones, c'est parce que le principe y est d'autoriser quelque chose jusqu'à ce que l'on prouve qu'il est dangereux, au contraire de notre principe de précaution bien européen.

Inégalités des chances
Malgré les apparences, la vie n'est pas toujours facile pour tous aux Etats-Unis. Nous avons été très étonnés du nombre de clochards que nous avons croisés sur la côte ouest, et on nous a vite précisé que la plupart de ceux que nous croisons avec de belles voitures se sont endettés pour les acquérir (idem pour leurs maisons, leurs études etc) D'ailleurs aux Etats-Unis si on a pas déjà des dettes prouvant qu'on a une capacité de remboursement, on a plus de mal à emprunter. Et plus on achète à crédit avec ses cartes bancaires -qui font des crédit bien plus ambitieux que nos cartes françaises- plus on gagne des points qui permettront d’emprunter encore plus.. Après l'immobilier, on nous prédit une crise à cause des énormes prêts étudiants qui s'accumulent et ne seront pas tous remboursés à temps. Des études récentes expliquent que l'ascension sociale promise par le rêve américain n'est aujourd'hui plus possible, ou en tous cas dans une moindre mesure qu'au Canada ou peut-être même en Europe – bien que les gens croient bien plus à ce rêve aux Etats-Unis qu'ailleurs (ce qui est peut-être le plus important finalement...).

Santé
On nous explique d'ailleurs qu'en l'absence de sécurité sociale, le premier facteur de faillite personnelle dans le pays est le fait d'avoir un problème de santé, ce qui concerne même des gens aisés mal assurés : l'ami qui nous héberge à Washington a eu une crise cardiaque à 35 ans, et il s'est vu refusé toute assurance pendant 4 ans parce que les assureurs fonctionnent comme nos assureurs auto, ils donnent des malus, et refusent même d'assurer les risques les plus importants. Les carrières de médecin sont parmi les plus prometteuses, leurs tarifs sont exorbitants et une majorité de gens se soignent eux-mêmes ou attendent le plus longtemps possible avant de consulter. Un accouchement coûte minimum 20 000 $ à New York si la mère ne reste que 24 h à l'hôpital, et le pays compte une mortalité infantile conséquente, à plus de 6 pour 1000 (35e place mondiale) contre par exemple 3,5 pour 1000 en France (5e place mondiale).

Argent
Un autre aspect qui nous a déplu est l'omniprésence du portefeuille, avec l'argent qui sert d'étalon à tout jugement : là où en France on dit “10 maisons ont brûlé” on dit aux Etats-Unis “il y en a pour 5 millions de dégâts”, un bon film est un film qui rapporte, et un peu comme en Chine un garçon va souvent devoir détailler ses revenus à une fille pour avoir une chance de sortir avec elle et la bague qu'il lui offrira répondra à la question “combien il m'aime” (les américains et les chinois se retrouvent sur le côté pragmatique voire matérialiste, et aussi très tournés vers la consommation, avec des conséquences sur l'environnement, sur la qualité de la nourriture...). On nous dit que beaucoup d'américains ont en quelque sorte la devise “Travailler, avoir, paraître”.

Règles

Il y a aussi chez beaucoup d'américains un certain manque de souplesse et un côté très tatillon avec les règles (que nous avons déja vu chez d'autres anglo-saxon comme en Australie). On nous raconte qu’un employé fera souvent uniquement ce qui sera mentionné dans son contrat, prendra sa pause déjeuner quelles que soient les circonstances, et que s’il cuisine, il suivra a la lettre sa recette, sans penser à éventuellement remplacer un ingrédient qui lui manque par un autre similaire qu’il aurait. On retrouve ce côté à un autre niveau par exemple avec l'interdiction de consommer le moindre alcool avant 21 ans alors que l'on peut conduire dès 16 ans, et acheter des armes à feu à 18 ans (et que de toutes façons tous les jeunes se font faire de fausses pièces d'identité). Peut-être peut-on relier cette manière de fonctionner au système d'éducation public, puisque celui-ci n'utilise quasiment que des QCM pour évaluer les élèves : on encourage peu les enfants à développer leur esprit critique.

Manichéisme
De manière générale cela n'aide pas à sortir de raisonnements ou d'opinions manichéens. Une majorité d'américains sont chrétiens, mais un bon nombre d'entre eux nous ont paru excessifs et catégoriques, ce qui nous dérange. L'Amérique n'est pas un pays vraiment laïc : tous les enfants qui vont à l’école publique prient devant le drapeau tous les matins à l'école, et certains états enseignent le créationnisme (c’est-à-dire que des profésseurs de sciences naturelles enseignent que le monde à été crée par Dieur en 7 jours). D'ailleurs si nous avons été étonnés de si bien nous entendre avec chacun des nombreux prêtres catholiques que nous avons rencontrés pendant notre voyage, c'est aux Etats-Unis que nous avons trouvé un contre-exemple, qui a utilisé son temps de sermon pour descendre Obama et son infâme projet de sécurité sociale menaçant la liberté des catholiques... C'était si violent que nous avons failli partir, préférant finalement lui envoyer un mail après coup. Heureusement les 5 autres prêtres que nous avons rencontrés aux Etats-Unis étaient bien plus fins.

Lobbying
Les défenseurs du port des armes le sont aussi au nom de leur liberté... et nous avons été interloqués de croiser des promos “bière et munitions” en Arizona. Mais à ce sujet il y a un autre aspect qui nous déplaît fortement dans ce pays, c'est le lobbying excessif, qui empêche notamment de limiter le port d'arme. On nous explique aussi que la Cour Suprême – à majorité républicaine – a fait passer en 2010 une règle qui autorise toute entreprise à faire des dons illimités à un parti politique en tout anonymat (ce qui était déjà autorisé aux individus), à mille lieux de nos budgets de campagne limités et contrôlés pour prévenir les conflits d'intérêts et histoires de corruption. Nous vous recommandons par ailleur le documentaire passionnant « Inside Job » sur les conflits d'intérêts dans le monde de la finance aux Etats-Unis (ce qui n'est pas sans conséquence pour le reste du monde comme la crise de 2008 l'a prouvé).

Complexité
Mais les Etats-Unis, c'est surtout un pays gigantesque et multiple : il n'y aucun rapport entre les deux familles habillées comme dans “la petite maison dans la prairie” croisées en Utah et à Philadelphie, et les hommes que nous avons croisés se promenant tout nus dans les rues de San Francisco (c'est autorisé pour peu que l'on apporte un coussin pour s'asseoir dans les lieux publics, et à condition que les hommes ne soient pas excités). Il y a aussi une ambiance très différente entre la frénésie de New York et une ville posée, écologique et avancée comme Portland. Ou encore entre le métissage de Philadelphie, et le côté conservateur blanc de Boston. Finalement ce qui est le plus intéressant et qui nous a le plus surpris, c'est qu'on imagine souvent les américains centrés sur eux, inaptes à la remise en question et ignorants de l'extérieur. Si c'est peut-être un peu vrai dans certaines régions, nous avons rencontré surtout des gens ouverts, cultivés, et critiques sur leur propres pays : ce sont aussi eux qui nous ont mieux expliqué le gâchis, le surendettement, la malbouffe, le lobbying, le poids des armes... Quelque part il y a aux Etats-Unis des gens très différents de nous, mais aussi des gens très proches de nous. La force de ce pays c'est peut-être d'avoir à la fois certains extrêmes, et ceux qui les remettent en question et inventent demain.