Friday, January 27, 2012

Milonga

Dimanche - 22h
Nous penetrons dans un salon cossu, éclairé, où de nombreuses petites tables pour deux encadrent un carré de parquet de 8 mètres sur 8. L'endroit est comble : environ 200 personnes, entre 35 et 80 ans bavardent. Ils viennent à l'instant de s'assoir, en papotant avec leurs voisins. Ici des couples, là plutôt un groupe de vieux copains qui sortent entre hommes, ou une table de femmes entre elles. Un air de salsa flotte dans l'air mais personne n'y fait attention.

Tout à coup les premiers accords d'un tango se font entendre, et un tressaillement parcours l'assemblée. Les hommes comme les femmes se mettent à parcourir la pièce du regard, à la recherche d'un partenaire, sans toutefois échanger un mot. Une fois la partenaire de leur choix repérée, là bas de l'autre côté de la pièce, l'homme la regarde dans les yeux. Si elle croise son regard, il lui fait un discret signe de la tête, et elle lui répond de la même façon. L'invitation acceptée, il va se positionner sur la piste de dance, et elle le rejoint, parmi les autres couples formés de la même façon. Sans s'adresser la parole ils s'enlacent, sa tête à elle sur son épaule à lui, les torses se touchent mais les basins sont éloignés, pour permettre un meilleur jeu de jambe.
C'est là que cela devient fascinant. Vus d'en haut, ils tournicotent vaguement. Mais au niveau du sol ça chauffe beaucoup plus. Les pieds de madame tricotent et tournicotent autour de ceux de monsieur, qui la guide avec dextérité. Certains danseurs ont pourtant les cheveux bien blancs et le visage bien ridé, mais ils sont tous aussi concentrés et passionnés.

Puis survient la fin de la première chanson. Là tout à coup la piste s'anime : tous les danseurs s'arrêtent pour papoter avec leurs partenaires, faire connaissance après la première danse, mais sur place, au milieu de la piste. Ils en profitent pour saluer leurs voisins, leur claquer la bise, tandis qu'un nouveau tango reprend. Au bout de 20 ou 30 secondes de musique, chaque couple reprend la danse, tout aussi concentré que lors du premier. Ils répêtent la pause bavardage après le deuxième et le troisième morceau aussi. Le round prend fin lorsqu'après le quatrième tango, le DJ met de la salsa, et la piste de danse se vide. Là chacun reprend son siège, se pose pour boire un coup, et repérer son ou sa partenaire pour le round suivant...

Inutile de préciser que nous sommes les seuls à ne pas danser dans cette milonga. Ca se voit d'ailleurs car Stan est en tongues et Clem en sandales de marche, avec qu'une trouille c'est de se faire inviter par mégarde en essayant de capter les messieurs au moment où ils font le signe de tête pour inviter leur partenaire. Au final nous profitons bien de ce spectacle et nous promettons que si nous finissons par vivre à Buenos Aires, nous nous y mettrons aussi !

Wednesday, January 25, 2012

Recette : goûter argentin

Depuis l'Australie, nous sommes revenus à une cuisine plus occidentale, mais je meure d'envie de partager cette recette ...



1. Écrasez deux ou trois grandes bananes bien mures.
2. les saupoudrer de noix émiettées.
3. Rajouter deux ou trois cuillères de Dulce de Leche (ou à défaut, du caramel au beurre salé par exemple)

ça va à merveille avec le café, et je pense que ça irait pas mal dans une crêpe aussi...

Merci à Guillermo pour sa recette et à Ana pour ses noix !

Monday, January 23, 2012

la Patagonie


les 3 tours de Torres del Payne

Nous sommes arrivés sur le continent américain à Punta Arenas, en Patagonie chilienne : on ne peut aller plus au sud sans quitter le continent pour rejoindre la Terre de Feu, cette île partagée entre les deux pays. Nous optons plutôt pour le nord, et rejoignons Puerto Natales, et le parc national Torres del Payne. Malgré les incendies importants qu'il à connu, le parc reste magnifique, et avec Cesar et son fils Gaspar, deux Chiliens rencontrés en chemin, nous randonnons dans le parc deux jours, et essuyons même une tempête de neige en haut d'un pic.

Puis nous passons la frontière et rentrons en terre argentine. Depuis le village d'El Calafate, sorte de station de sport d'hivers loin de la montagne, nous allons voir cette merveille de la nature mythique : le glacier Perito Moreno. Ce bloc de glace géant qui avance plus de 20 mètres par an, rasant tout sur son passage, et débouchant dans le lac Argentino. Il fait 60 mètres de haut. Sa crête est sculptée par le vent en pics saillants. Il irradie une lumière bleue intense. De temps en temps, des crissements et craquements retentissent puis un bloc se détache quelque part, pour aller flotter dans le lac, tel un minuscule glaçon au pied du géant, en faisant tout de même des ronds dans l'eau.



Puis nous nous attaquons à la Patagonie.

Le bout du monde : une terre aride, vide, sans arbres, où l'herbe jaunie par le soleil est fouettée par le vent, et seul signe de présence humaine distante : une petite clôture longe la route en terre battue, et ça et là, tous les quelques kilomètres, on peut apercevoir un mouton qui paît. On peut faire une journée entière de bus sans croiser plus de 10 voitures sur cette Ruta 40 poussiéreuse, coincée entre les plaines désertes et au loin le début de la cordillère des Andes.
Tous les 200 ou 300 kilomètres, on tombe sur un pueblo. Il doit y avoir un point d'eau (lac ou autre) car pour se couper du vent, les quelques centaines d'habitants de ce coin du bout du monde ont planté des arbres pour s'abriter du vent. L'arrivée d'un bus est source d'animation : la buvette locale fait la moitié de son chiffre de la semaine, car il n'y a que deux bus par semaine...

Notre espagnol nous revient peu à peu. Il y a bien du vocabulaire local, le “che” intercalé ici et là, et cet accent si particulier, mais on s'en sort à peu près. On se sent un peu à la maison, ça sent bon l'espagne. Mais pas que : on dit que la moitié des argentins d'aujourd'hui ont du sang italien, et de fait, au menu des restaurants, outre le bœuf, on voit surtout des pâtes et des pizzas. Les gens ont le contact facile, ne sont pas pressés, ni stressés.

Sunday, January 15, 2012

La Nouvelle Zelande en quelques chiffres et photos



12 heures de decalage horaire avec la France (effectivement, c'est le bout du monde), 52 tremblements de terre (dont 2 gros qui nous ont un peu secoues), 194 phoques se dorant la pillule sur les plages, 7 panneaux routiers "attention au pingouins" vus (mais aucun pingouins), 27 bouteilles de vin Neo Zelandais bues (mais pas que a 2), 402 cookies cuits avec amour (puis degustes sur la route), 18 chants de Noël chantés dans le parc de Christchurch le soir du 24 decembre, 67531 vues imprenables de montagnes, glaciers, mer, ou volcans, 28 heures marchées dans des parcs nationaux, 5 heures passées a jouer au whist, 91674 fleurs violettes et bleues le long des routes de montagne, 63% (au moins) de gaz puant l'oeuf pourriu dans l'atmosphere de Rotorua, 10 gentils Neo Zelandais qui nous ont pris en stop, 32 lacs bleu turquoises sur l'île sud, 43 propositions de faire du saut à l'elastique, 1 baignade dans un lac (pour Stan et Philippe) 1 dans la mer (froide, toujours Stan et Philippe) et 1 dans une piscine, 3681 kilometres parcourrus.

Voici le lien vers nos photos préférées de Nouvelle Zélande : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/NouvelleZelande

Et voici la mosaïque de nos belles rencontres Néo Zélandaises:

Quelques réflexions en quittant l'Océanie


Nous avons passé 3 semaines en Australie et 3 semaines en Nouvelle-Zélande. Arrivant d'Asie, ces pays nous ont tout de suite paru familiers car ils sont développés et occidentalisés. Ils nous ont tout d'abord marqués par certaines de leurs caractéristiques communes :

Loin : on ne peut quasiment pas être plus loin de l'Europe. Probablement du fait de la distance, on observe un certain décalage et un côté un peu désuet qui nous a amusé : en Australie de nombreux jeunes font du skateboard alors que nous avons l'impression que ce n'est plus le cas en Europe depuis 15 ans. Nous n'avons jamais vu autant de vieilles voitures des années 60 et 70 qu'en Nouvelle-Zélande. Dans les deux pays, il y a des maisons en bois (et des toits en tôle ondulées en Australie !) et des petite villes qui ressemblent à des petites villes américaines des films des années 50. (Cela dit on retrouve certainement un tel décalage temporel au fin fond des Etats-Unis ou des campagnes européennes.)
Vides : ces deux pays sont très peu habités (l'Australie a une densité de 3 habitants par km2, la Nouvelle-Zélande de 15, alors que la France est à 110), mais aussi parmi les plus urbanisés au monde (92 et 86% respectivement, mais cela dit sans habiter dans des tours). Les deux pays ont aussi des paysages magnifiques (la Nouvelle-Zélande est cependant beaucoup plus montagneuse et volcanique).
Règles : Nous avons trouvé parfois un peu pesante l'omniprésence de règles que nous ne trouvions parfois pas adaptées et pour lesquelles nos interlocuteurs étaient très stricts. Par exemple à l'aéroport de Brisbane, alors que nous allons prendre l'avion pour Auckland, on nous demande de répartir le contenu de nos bagages à main parce que l'un pèse 5kg et l'autre 8 et qu'il faut que chacun pèse moins de 7kg... (Déja que c'est la première fois de notre vie qu'on nous pèse nos bagages à main...). Mais c'est sans doute notre côté français râleur et contestataire qui nous fait trouver ces règles énervantes.
Jeunes : Si l'on élude la culture aborigène en Australie, les deux pays sont très jeunes. Le moindre mémorial semble plus important que dans les pays à l'histoire plus riche, et si les musées sont moins fournis, ils sont extrêmement bien conçus.
Cosmopolites : les deux pays se sont essentiellement construits sur l'immigration. Il y a en Australie des Aborigènes dont les traces remontent à 30 000 ans mais qui ne représentent aujourd'hui que 2 à 3% de la population (inégalement répartie). Les premiers habitants de la Nouvelle-Zélande sont des Maoris venus en bateau de Polynésie a priori depuis le 13ème siècle, et ils représentent aujourd'hui 15% de la population. Les autres habitants d'Australie et de Nouvelle-Zélande sont originaires d'Europe, d'Amérique, d'Asie (de plus en plus) et même d'Afrique. Aujourd'hui, dans les rues de Sydney ou d'Auckland, on croise des gens vraiment de tous horizons.  
Ouverts : L'Australie et la Nouvelle-Zélande ne sont pas des pays qui se croient prédominants sur la scène internationale. Leurs habitants nous ont semblés humbles, curieux et ouverts sur le reste du monde, chaleureux et accueillants. Il nous est aussi arrivé à plusieurs reprises, notamment en Nouvelle-Zélande (même dans la capitale), de nous faire aborder par des gens qui voulaient juste vérifier que nous savions où nous allions et que tout allait bien pour nous.
Tolérants : Les gens s'habillent de toutes les manières, se promènent en tongues, et portent des piercings ou des tatouages incroyables (Les tatouages sont d'origine Maori). Les tatoueurs n'ont pas des boutiques miteuses, ils ont au contraire des salons dignes de coiffeurs de luxe, et ont apparemment un succès fou. De manière générale, les gens n'ont pas l'air de juger les apparences différentes (en tous cas dans les villes).
Qualité de vie : en Australie et en Nouvelle-Zélande, les gens prennent le temps de vivre. On est accueillis dans la moindre boutique par un "bonjour, comment ça va ?", et on nous explique que l'équilibre vie privée - vie professionnelle est quelque chose de très important (et respecté par les entreprises). Par exemple à Sydney, nombreux sont ceux qui sortent à 15h du bureau le vendredi pour aller faire du surf s'il fait beau. Dans ces pays, les gens sont ultra fans de sport, et de nature.
Enfants : enfin, étant des pays sûrs, développés, et avec de l'espace, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont l'air d'être des pays particulièrement adaptés pour avoir des enfants.

L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont aussi quelques différences notables dont certaines nous ont paru particulièrement intéressantes.
Indigènes : Si en Nouvelle-Zélande les Maoris sont bien intégrés, visibles, et aussi bien traités que les autres, en Australie les Aborigènes sont invisibles, leur histoire jugée insignifiante par beaucoup et leur conditions apparemment plus difficiles.
Culture : Si l'Australie ressemble apparemment assez aux Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande est plus anglaise. Un néo-zélandais vivant en Australie nous explique ainsi qu'en Australie on dit ce qu'on pense, moins en Nouvelle-Zélande.
Histoire : La Nouvelle-Zélande est le premier pays au monde a avoir donné le droit de vote aux femmes (en 1893 contre 1946 en France...). C'est aussi le pays du commonwealth qui a en proportion le plus contribué à la première guerre mondiale en terme d'envoi de troupes : 1/6 de leurs hommes sont venus combattre dans les tranchées, contre "seulement" 1/7 des anglais ou des proportions moins importantes pour l'Inde, l'Australie, le Canada etc. Quand en 1985 la France a fait couler par un de ses commandos dans le port d'Auckland le "Rainbow Warrior", bateau de Greenpeace qui allait protester contre les essais nucléaire à Mururoa, ils se sont sentis trahis.
Fierté nationale : La Nouvelle-Zélande et l'Australie sont des pays qui nous ont semblé relativement fermés d'un point de vue économique - au sens où ils mettent d'importantes taxes à l'importation-, mais il y a aussi en Australie une fierté particulière à consommer australien. De même en Nouvelle Zélande, de nombreux commerces arborent un panneau "proudly owned and managed by kiwis". Un point mineur mais qui nous a tout de même touché : le roquefort (le fromage préféré de clem) a été interdit en Australie jusqu'en 2005.
Homogénéité : Si nous avons noté peu de différence entre l'île du sud et l'île du nord en Nouvelle-Zélande, l'Australie est beaucoup beaucoup plus grande et par conséquent beaucoup moins homogène. Des colonies ont été installées à différents endroits par des gens aux projets et aux origines différentes et se sont développées différemment. Aujourd'hui des états australiens sur la même longitude ne sont pas forcément sur le même fuseau horaire, n'appliquent pas tous l'heure d'été ou pas à partir de la même date... Si les australiens des régions du sud-est sont éduqués et ouverts, on nous dit par exemple qu'il y a dans les coins perdus du Queensland (dans le quart nord-est) des "bouseux" qui possèdent des territoires de la taille de la Belgique.
Environnement : L'Australie a l'image d'un pays "propre" et c'est pourtant un des pays dont les habitants polluent le plus. Un allemand qui a passé du temps dans une ville du Queensland nous explique que ses habitants ne comprenaient pas qu'il ne laisse pas la lumière allumée en permanence. De plus, à cause de la distance entre les grandes villes, l'avion est le principal moyen de transport en dehors des trajets locaux.
Economie : Enfin c'est en terme d'économie et de perspective que les deux pays nous semblent les plus différents. Si les deux pays tirent des revenus importants du tourisme et des études de jeunes asiatiques, la Nouvelle-Zélande vit beaucoup de l'exportation d'agriculture. Après avoir notamment élevé beaucoup d'ovins (jusqu'à il y a 5 ans, on disait qu'il y avait 40 millions de moutons pour 4 millions d'habitants), l'industrie des produits laitiers est en train de devenir prédominante. Mais l'Australie a un atout majeur : les mines. Avec la demande croissante de matières premières, le pays vit un boom très important. Les vingt prochaines années s'annoncent sous les meilleures auspices. En revanche une fois que les ressources seront épuisées (si tel est le cas), ce boom aura généré des déséquilibres, notamment en terme de prix - ils nous ont déja paru très élevés -, et le pays devra trouver de bonnes alternatives. Pour l'instant l'Australie est une sorte de nouvelle Amérique (selon le très sympathique journaliste Olivier Caslin que nous avons en la chance de rencontrer), et beaucoup de gens y affluent en quête de perspectives, notamment de très nombreux français...

Merci Néo Zélandais


Merci à Michael et Josie pour leur visite d'Auckland, merci à Paul et Jo du ferry de Wellington, pour la discussion sympathique et les macarons. Merci à Donald et Andrew de nous avoir pris en stop de Picton à Blenheim, merci à Lizette, Philippe et leurs enfants de nous avoir pris en stop dans leur campingcar et de nous avoir emmené jusqu'à Kaikoura, merci au couple de Christchurch rencontré à Kaikouré de nous avoir remis sur la bonne voie, merci à Murray et John de nous avoir emmené jusqu'à Christchurch et de nous avoir aidé à trouver un logement correct. Merci aux pères Antoine, Filippo, et Anthony de la communauté de St Jean, de nous avoir accueilli pour le déjeuner de Noël, ainsi que pour la solemnité de St Jean, merci à Audrey et Olivier pour la promenade à Christchurch et les moments sympa partagés. Un immense merci à Philippe et Isabelle d'être venus nous retrouver au bout du monde et pour le super tour des îles Sud et Nord. Enfin, merci à Marylin, David et Jon du B&B de Wellington pour l'accueil au vin et fromage, et les discussions interessantes.

Florilège de petites citations recueillies en Océanie


"To be a neurosurgeon you need good brains, but for all the rest you can just learn", Llew, qui après avoir travaillé dans l'immobilier devient fermier en Australie et fait pousser -entre autres - des myrtilles.

"Ce qu'on dit reflète d'abord nos valeurs et notre personnalité avant de révéler quelque chose sur un sujet", Tea

"Courage is the most important of all virtues, because without courage you cannot practice any of the other virtues consistently", lue dans un café

"L'arrivée d'un premier enfant, c'est un tsunami", de jeunes parents, nous faisant penser à tous nos amis nouveaux parents !

"Libérez vous de l'esclavage de la peur", Benoît XVI aux jeunes de Taizé rassemblés à Berlin

"L'homme dans son luxe ne comprend pas, il ressemble au bétail muet.", psaume 49

"Whether or not we choose to acknowledge it, I believe that we're all responsible for each other. There remains a very real and very mysterious yearning deep within each and every human heart that compells us to reach outside of ourselves and serve others.", Martin Sheen, réalisateur

"We have many things to learn from the protestants", un catholique de l'Opus Dei rencontré en Australie

Saturday, January 14, 2012

Petite histoire de l'Australie


Si l'Australie est une ancienne colonie pénitentiaire britanique et encore aujourd'hui membre du Commonwealth, on sent l'influence des Etats-Unis beaucoup plus présente que celle de Sa Majesté.  En effet, la tradition fédérale (chaque état du pays préservant un maximum son indépendance), la culture du sport, de l'entrepreneuriat, des parcs nationaux, de la voiture : beaucoup de choses nous rappellent plus le Nouveau Monde que la vieille Europe. Nous sommes bien dans une terre d'immigrés : les premiers Anglais à avoir foulé le sol en 1788 y ont débarqué le trop plein de leurs prisons, et ont assez vite délogé et massacré les Aborigènes nomades qui vivaient là depuis 30 000 ans (aujourd'hui ils sont encore considérés par beaucoup comme un problème, parqués dans des réserves où le taux d'alchoolisme est élevé).

A peine plus de 100 ans après ce premier débarquement, en 1901 l'Australie devenait un état indépendant, et terre d'accueil pour les anglais et irlandais quittant leur pays, mais aussi pour de nombreux italiens, grecs, chinois, malais, indiens, allemands, français... Et en 1945 au sortir de la 2ème guerre mondiale, le gouvernement ouvre grand ses portes et fait appel à tous les travailleurs qualifiés du monde entier à venir peupler ce grand pays tout vide. Sachant que le gouvernement menait en parallele leur politique raciste de "White Australia", qui durerait jusque dans les années 1970, et qui laisse encore des traces parait-il dans la mentalité des générations les plus anciennes.

Aujourd'hui l'Australie reste un pays jeune, un peu complexé par son manque d'histoire (car, nous disent certains, l'histoire des Aborigènes, ça ne compte pas). Des bâtiments datant de 80 ans sont indiqués dans les brochures touristiques pour leur intérêt historique. Mais qu'à cela ne tienne : les australiens sont fiers de leurs racines : on nous explique que c'est devenu très courant pour les jeunes, une fois leurs études secondaires achevées, d'économiser en faisant des petits boulots (rappel: on gagne très bien sa vie en faisant des petits boulots en Australie, surtout si on est nourri, logé et blanchi par ses parents) pour ensuite partir 6 mois ou un an en Europe.

Aujourd'hui l'Australie est encore un peu dans le girond de la Grande Bretagne, de par son appartenance au Commonwealth : sa majesté Elisabeth II est chef d'état du pays. Mais le dernier referundum sur la question à été sérré : plusieurs sources nous ont affirmé que si la question avait été mieux tournée, l'Australie serait aujourd'hui une république, et que la prochaine fois sera la bonne.

Saturday, January 7, 2012

Au pays des hobbits


Nous partîmes 4, après avoir récupéré les parents de Clem en pas si mauvais état que ça étant donné les 36 heures de trajet, pour passer 10 jours à silloner l'île sud et un bout de l'île nord du pays.

Nous avons commencé par nous rendre à Akaora, petit port de plaisance qui conserve l'influence Française d'une tentative de colonisation infructueuse.

Puis le lendemain nous quittons Christchurch pour le centre de l'île sud : le lac Tekapo, qui malgré un ciel couvert à des eaux d'une bleu turquoise intense. Un peu plus au nord se trouve le Mont Cook, le plus haut point du pays. Nous n'y montons pas, mais l'admirons d'en bas, d'où on peut aussi voir des morceaux de glacier se détacher et former des mini icebergs dans le lac Pukaki.
Nous continuons sur Queenstown, capitale de l'adrénaline : saut à l'élastique, chute libre, ski nautique, jet ski font la joie et vident les portefeuilles de jeunes accourus par milliers en cette periode de grandes vacances scolaires. Nous ne sommes pas tentés.

N'ayant pas le temps de descendre tout au sud vers les fjords, nous remontons vers Fox Glacier, que nous voyons de très près. Nous longeons la côte ouest vers le nord, jusqu'au parc national Abel Tasman. Là nous passons un après midi à marcher dans une fôret tropicale le long des plages aux eaux turquoises.

Nous dormons à Blenheim, et avant de prendre le ferry pour l'île nord, profitons de la matinée pour aller déguster les vins de la région de Marlborough.

Nous arrivons le soir à Wellington, et Philippe et Isabelle visitent le musée Te Papa que nous avons eu l'occasion de voir en descendant. Puis nous prenons la route du parc Tongariro, au centre de l'île nord, où nous faisons une belle balade dans l'ombre du Mont Ruapehu. 

Nous rejoignons le grand lac Taupo, non loin duquel nous nous baignons dans des sources chaudes. Puis nous continuons jusqu'à Rotorua. Une forte odeur d'oeuf pourri flotte dans la ville : normal, c'est le siège d'une activité géothermique intense : geysers, boues bouillonantes, sources chaudes, bassins colorés et chargés de sulfites, arsenics, et autres molécules qui ne donnent pas envie de s'y baigner. Nous aprécions beaucoup notre balade dans le parc de la vallée de Waimangu.

Enfin nous rejoignons Auckland et passons notre dernière soirée ensemble sur le port : quelle belle visite d'un si beau pays, et pourtant il nous reste beaucoup à voir ! Il faudra revenir...

Nouvelle Zélande


La Nouvelle Zélande est une des terres peuplées les plus tardivement. Jusqu'au 12ème siècle, ses îles sont habitée principalement par des oiseaux (dont les moas, grand volatile mesurant 2 fois la taille de l'autruche, exterminés par les Maoris dès le 15ème sciècle) et à la différence de l'Australie, il n'y a aucun mamifère natif (si ce n'est quelques espèces de chauve-souris). Elle vera les Maoris, peuple des îles du pacifique, débarquer dansleurs grands canoés de mer entre le 12ème et 14ème siècle. Puis, au 17ème siècle les européens établissent les premiers contacts avec les populations Maoris, et en 1840, la Nouvelle Zélande est une colonie anglaise à proprement parler. Chaque vague d'immigration apporte avec elle ses plantes et animaux : patates douces des Maoris, bétail pour l'élevage, cervidés pour la chasse... Un bon nombre d'entre eux sont aujourd'hui considérés comme nuisibles, tel le possum australien, introduit pour sa fourrure, et décimant les colonies d'oiseaux par son goût pour leurs oeufs.

Composé de deux grandes îles principales, le pays fait la taille de la Grande Bretagne, pour seulement 4 millions d'habitants, dont le tiers habite dans Auckland et sa région. Autant dire que l'île sud est franchement vide ! Le pays est limitrophe de deux plaques tectoniques, ce qui explique son activité géologique intense. La ville d'Auckland est construite sur 7 volcans, qui ne sont pas tous éteints, certains ne sont que dormants. La région centrale de l'île nord bouillone d'activité géothermique : sources chaudes, boues bouillonantes, lacs acides, terraces sulfuriques... Sans parler des tremblements de terre qui font le quotidien des habitants de Christchurch depuis 15 mois, dont celui de février 2011 qui à causé près de 200 morts.

Nous avons trouvé les néo-zélandais gentils et accueillants. Ils nous ont pris en stop, nous ont offert des macarons, nous ont parlé de leur admiration pour l'Europe, nous ont recommandé des bons plans, nous ont emmené faire un tour d'Auckland, nous ont proposé de nous héberger... On en prendra de la graine à notre retour en France ! Un bémol cependant : leur accent est encore plus dificile à comprendre que celui des australiens...