Goa
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les cathédrales désaffectées dépassent de la végétation à old goa
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un pêcheur répare son filet sur la plage de Benaulim |
Après avoir passé une petite semaine à Mumbai, capitale économique de l'Inde au rythme de vie frénétique, nous avons pris un train pour le sud, dans l'ancienne enclave portugaise de Goa, pour nous reposer sur les plages du village de pêcheurs de Benaulim.
Surtout réputée pour ses plages paradisiaques, où les touristes russes ou hippies déferlent tous les ans entre novembre et mars, Goa fût pourtant à une époque la "Rome de l'Est". Au 17ème siècle, la ville de Goa comptait plus d'habitants que Londres ou Paris, ainsi qu'un grand nombre d'églises gigantesques, parfois côte à côte, des monastères, des couvents, bref, tout ce qui se faisait de plus saint à l'époque. Abandonnée courant 18ème siècle suite à des épidémies de choléra et d'autre problèmes d'insalubrité, Old Goa, est maintenant un site UNESCO, dont il ne reste que ses gigantesques cathédrales, dont l'une contient les restes de Saint François-Xavier, responsable de l'évangélisation de tout le sud de l'Inde, ainsi que d'autres partie de l'Asie. La capitale régionale à été déplacée à Panjim, plus près de la mer, puis dans les années 1960, la petite enclave portugaise à été reprise par la force par l'Inde fraîchement indépendante. Cependant les trace de l'influence portugaise demeurent : dans l’architecture, dans les noms (les indiens de cette région qui se convertissaient au catholicisme prenaient des noms portugais, il y a beaucoup de Da Souza, Da Silva, Coimbra...), dans la cuisine, et dans le langage (le dialecte local reprend beaucoup de mots portugais).
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l'église St François |
Hampi
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lotus mahal, palais de la reine |
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temple de vittala |
Apres 3 jours à Goa, nous avons pris un train (de jour, cette fois ci) pour le village de Hampi, dans la région du Karnataka. C'est là que se trouvait Vijaynagar, la capitale d'un royaume disparu, qui a connu sa période de gloire entre le 14ème et 16ème siècle. S'étendant sur 23km², et comptant un gigantesque palais pour le roi, un autre pour la reine, des bains, des temples à ne plus savoir où donner de la tête, ces ruines sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Seul un temple est encore utilisé par les villageois aujourd'hui.
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des locaux admirent le coucher de soleil |
Mysore
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illumination du palais de mysore |
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marché aux fleurs |
Après avoir visité Hampi, nous avons pris un train de nuit pour Bangalore, où nous avons enchaîné de suite vers le sud et le ville de Mysore, toujours dans le Karnataka. Mysore était la capitale de l'empire Wadiyar, une des dynasties qui à régné de façon ininterrompue le plus longtemps au monde (le dernier roi est devenu gouverneur de l'état du Karnataka à l’indépendance de l'Inde). Nous y avons vu le palais royal, qui date du début du 20ème siècle, reconstruit après l'incendie qui détruisit le précédent palais en bois, et son illumination façon Disneyland le soir. Dans un coin des jardins du palais, nous avons assisté à la toilette des éléphants cérémoniels qui devaient être utilisés pour les processions d'un festival quelques jours plus tard. Nous avons aussi visité le grand marché de la ville, où l'on trouve fruits, légumes, objets utiles pour la maison, encens, bijoux, etc. Sa particularité tient du fait qu'une bonne moitié du marché est consacré aux fleurs, que des hommes et des femmes passent leur temps en enfiler en guirlandes, destinées aux temples de la ville. D'ailleurs, il n'y a pas que les hindous qui fassent des offrandes de fleurs à leurs dieux : on a pu voir un grand nombre de guirlandes autour des cous des statues de Marie et de Sainte Philomène à la cathédrale de la ville.
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toilette d'éléphant |
Cochin
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filets chinois des plages de Cochin |
Depuis Mysore nous avons pris un bus de nuit vers le sud et l'état du Kerala. Un des premiers états au monde à avoir eu un gouvernement communiste élu démocratiquement, le Kerala est un état plutôt riche comparé au reste de l'Inde, avec le meilleur taux d’alphabétisation du pays, et une forte tradition syndicale qui fait que peu d'industries majeurs y sont implantées par rapport aux états voisins. C'est la région du pays où il y a la plus forte proportion de Chrétiens : 23% de la population (contre 2% au niveau national). Ce qui fait le succès du Kerala c'est surtout sa nature luxuriante et ses plages, des atouts fantastiques pour le tourisme (surtout le tourisme Indien). Cochin, première ville Indienne à avoir été colonisée par les Portugais (puis plus tard par les hollandais, puis les anglais) nous a un peu déçue. La vieille ville tombe en décrépitude lentement mais sûrement, et le bout de plage que touche la ville est dégouttant, jonché de détritus, et l'eau très sale. Nous y avons quand même visité la vieille synagogue, dernier signe de l'implantation d'une communauté juive florissante et très bien intégrée de longue date (16ème siècle), qui à disparu avec la création de l'été d’Israël. Aujourd'hui, seule une cinquantaine de juifs demeurent dans la région. Nous avons également assisté à une performance (raccourcie, heureusement) de kathakali, sorte de danse traditionnelle qui reprend les épisodes du Ramayana, la grande épopée mythologique hindoue.
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kathakali |
Les Backwaters
Le Kerala est connu pour ses collines verdoyantes où l'on trouve des plantations de thé et d'épices (que nous n'avons pas eu l'occasion de visiter) mais aussi pour ses "Backwaters". C'est à dire qu'il y a un gigantesque lac, tout en longueur et parallèle à la mer, dans lequel se déverse tout un réseau de canaux qui servent à l'irrigation des cultures (essentiellement du riz). De nombreux touristes viennent pour passer du temps dans les grand bateau-maisons : de grandes péniches qui servaient jadis à transporter le riz des backwaters aux ports pour l'export, reconvertis en habitations de luxe pour touristes fortunés. Nous avons préféré passer quelques jours dans la famille de George, à 20 minutes de rickshaw de la ville de Kottayam, complètement perdu dans un dédale de canaux étroits et verdoyants. Là on peut se promener le long des canaux et observer la vie quotidienne pour les villageois : femmes qui lavent leur linge ou leur vaisselle dans les canaux, enfants en uniforme qui reviennent de l'école, hommes qui vont au temple, ou qui se baignent dans les canaux.
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berger de canards |
L'élevage principal du coin n'est pas la vache ou la chèvre, mais le canard : on a vu plusieurs "bergers de canards" qui rentraient leurs troupeaux en canoë, au crépuscule. Nous avons aussi pu parler religion avec George : il est syro-malenkin, c'est à dire catholique de rite syrien, d'une tradition qui date du 4ème siècle. Il y a dans la région de Kottayam de nombreuses églises très anciennes (13ème ou 14ème siècle) qui témoigne de l'implantation de longue date (avant la colonisation européenne) de ces communautés chrétiennes. On dit d'ailleurs que le sud de l'Inde à été évangélisé par Saint Thomas apôtre (vous savez, celui que ne voulait pas croire tant qu'il n'avait pas vu).
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au bord des canaux : lessive et vaisselle |
Trivandrum
Nous voulions prendre le ferry, mode de transport en commun des locaux, depuis Kottayam pour rallier la ville d'Allepey, de l'autre côté du lac, mais suite à un problème mécanique, nous avons pris le bus, et depuis Allepey, un train pour Trivandrum, à la pointe sud de l'Inde. Nous y avons visité un belle galerie de peinture dédiée au peintre Raja Ravi Varma (1848-1906), un des premiers artistes indiens à s'être mis à la peinture à l'huile, et à avoir peint tant des scènes de la mythologie hindoue, que des scènes de vie quotidiennes, pour notre plus grand plaisir. Nous avons aussi visité le palais poussiéreux, puis nous avons repris un train pour remonter de l'autre côté de la péninsule indienne.
Chennai
Anciennement Madras, Chennai est aujourd'hui la 4ème ville du pays, mais telle Shanghai ou Mumbai, c'est une ville relativement jeune, qui doit son essor à la colonisation. On y visite l'ancien fort, aujourd'hui transformé en complexe de bureaux gouvernementaux, remplit de fonctionnaires. Nous avons aussi fait une petite halte médicale pour Clem : l'occasion de tester les médecins indiens. Enfin, nous avons rencontré, sur le campus de Loyola College (une des meilleures universités d'Inde, tenue par les jésuites) le père Michael, qui nous était recommandé par ses confrères de Goa. Indien mais parlant un français impeccable, il nous a expliqué qu'en plus de sa mission purement académique, l'université à pour but d'instiller des bonnes valeurs aux jeunes étudiants, quelle que soit leur religion : faire des jeunes chrétiens de meilleurs chrétiens et des jeunes hindous de meilleurs hindous en quelques sortes.
Après toutes ces aventures, nous avons pris un train de nuit - puis de jour - puis re de nuit (30 heures) pour Calcutta.
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nos voisins de train entre chennai et calcutta |