Wednesday, April 25, 2012

Florilège de petites citations recueillies au Brésil

“Au Brésil tout est possible, on peut voir les situations les plus incongrues et les plus inimagnables”, Aurélien


“Au Brésil j'ai redécouvert le temps”, Aurélien
“Ordre et progrès”, devise du Brésil qui nous a parfois parue... déplacée.
"Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. C'est même la seule chose qui se soit jamais produite." Margaret Mead
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito in the room” - attribuée au Dalai Lama
"At the beginning I wanted to share my knowledge, at some point I understood that I wanted to change them and that I shouldn't ", and "We are not passing through", Fernanda, travaillant avec des communautés amazoniennes
Celui qui laisse sa terre natale emmène avec lui le temps, et le temps pour lui ne passe pas” Pasquale Nigro
On ne se fait pas des amis, on les reconnaît“, Vinicius de Moraes
L'argent n'est pas synonyme de bonheur”, un joueur de loto, futur philanthrope quand il gagnera
“C'est facile d'être hyper raide. Je me méfie de la rigidité, souvent elle cache une faille interne”, un prêtre
“On pense souvent que les évêques brésiliens sont communistes, qu'ils font de la politique. Mais il y a au Brésil tellement de social à faire, que c'est inévitablement aussi faire de la politique”, un prêtre
“Chaque baptisé est un missionnaire et pas un consommateur”, un prêtre
"Chercher Dieu en toute chose", St Ignace de Loyola

Saturday, April 21, 2012

Le Brésil en quelques chiffres et photos


8777 km en bus (n'incluant pas les 800km de bateau ni le vol Santarem-Manaus), 170 heures de bus, 99 heures de bateau (dont 33 heures de retard), 427 maillots strings sur les plages brésiliennes, 361 litres de jus de fruits divers et variés mais tous délicieux, 12 concerts, 73 caipirinhas bues, 31 congrégations évangéliques vues (dont les inloupables « église mondiale du pouvoir de dieu » et « église universelle du règne de dieu »), 25 nuits hébergés par des amis, 6 grosses douches façon mousson (dont une l'unique nuit où nous avons dormi sous la tente), 6 jours sans sac à dos pour Clem, 15 cocos verde (bem gelados) dégustés sur la plage, 100 leçons d'assimil brésilien pour Stan (Clem n'en aura fait que 52), 10 amis retrouvés en chemin, 1023871 fans des Beatles au bloco de Sargento Pimienta pendant le carnaval, 18 sœurs de la congrégation O Caminho rencontrées, très peu d'affaires de Stan encore sans trous (en gros un polo, et son pantalon de pyjama), 9 abordages du navire Santarem par des petits canoës, 8 jours de plage, 82 chansons des Beatles entendues (dont seulement le tiers chantés par nous)

Voici l'album de nos photos préférées du Brésil : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/Bresil#

Voici un album de choses vues qui nous ont amusées : https://picasaweb.google.com/111032676319290923536/BresilChosesVue

Voici la mosaïque de nos rencontres brésiliennes :



Obrigados


Merci beaucoup à Ed de nous avoir accueilli chez lui à Sao Paolo. Merci à Léo et Maria de nous avoir accueilli chez eux à Rio au pied levé pendant le carnaval, et de nous avoir fait découvrir des aspects insoupçonnés de la ville. Merci à Philippe de nous avoir hébergé, de nous avoir retrouvé à Iguazu, pour ces moments familiaux. Merci à Carlo et Irma de nous avoir retrouvé à Rio, et de nous avoir emmené écouter de la samba. Merci à Julien et Marie Caroline de nous avoir accompagné au MASP et autres musées paulistas. Merci à Antoine, Marie, et leurs deux adorables enfants, de nous avoir résevé un accueil familial à Sao José, de nous avoir fait découvrir la région, et surtout de nous avoir sauvé la mise avec cette galère de sac à dos. Merci à Marcos, à Marion pour une après midi carioca à la plage très chouette. Merci à Guillerme et sa famille de nous avoir hébergé très gentiment à Rio. Merci à Noël de son enthousiasme et sa bonne humeur. Merci à Jean-Baptiste, Nadège, Mariola, Kumi, et les pères Pierre, Sege et Philippe de leur accueil à Belo Horizonte. Merci à Bruno de nous avoir fait découvrir sa ville avec autant de gentillesse (et de patience avec notre mauvais portugais). Merci à Marcelo de nous avoir fait découvrir la cuisine Bahianaise. Merci aux pères Etienne et Xavier, ainsi qu'à sœur Marta, de nous avoir consacré leur temps à los Alagados. Un grand merci à Vianney d'être venu nous retrouver pour 10 jours hyper sympas. Merci à Aurélien de nous avoir accueilli chez lui, et fait découvrir les charmes de Récife. Merci à Fernanda et Joao de nous avoir invités chez eux à Belem, et de nous avoir sensibilisés aux enjeux économiques et environnementaux de la région Amazonienne. Merci aux sœurs d'O Caminho, de Belo Horizonte et de Belem, de nous avoir fait découvrir leur joie de vivre au service des plus pauvres, et de nous avoir invité à partager leur repas des Rameaux. Merci à Alain, Tea, Montse, David, Erna, Alessandro et Mario de nous avoir rendu agréable un voyage en bateau pourtant un peu compliqué.

Tuesday, April 10, 2012

Récit de la remontée du fleuve Amazone

Mardi midi nous nous présentons au port de la compagnie Marcos Pinto, qui nous a vendu un billet pour une camarote (cabine) sur le navire Santarem pour remonter les 800km du fleuve Amazone entre la ville de Belem et celle de Santarem. Le vendeur nous a promis que nous y serions jeudi, mais tout le monde nous dit qu'on y sera à priori plutôt vendredi matin. Soit 63h de trajet. Nous sommes donc munis de provisions : bouteilles d'eau minérale, fruits, pain, fromage, charcuterie, et un paquet de gâteaux.
Le bateau se remplit peu à peu. Il y a 3 étages : le pont inférieur sert à entreposer la marchandise et comprend la cuisine du bateau, le pont intermédiaire comprend un douzaine de petites cabines pour 1 ou 2 personnes, chacune ayant une petite salle de bain avec toilettes et douche (à l'eau du fleuve) et de la clime, ainsi qu'une grande salle où la vaste majorité des passagers, environ 150 à vue d’œil, s'installent en accrochant leurs hamacs et entreposant leurs bagages en vrac en dessous. Jeunes, vieux, enfants cohabitent avec moins de 30 centimètres les séparant du hamac d'à côté. Il y a 5 salles de bain pour femmes et 5 pour hommes pour tout ce beau monde. Et un petit réfectoire tout au bout. Sur le pont supérieur, il y a encore 6 cabines, plus grandes celles là car il s'agit de suites, le bureau du capitaine, et le bar (où l'on peut acheter soit de la bière, soit des chips au fromage oranges fluo, soit des nouilles lyophilisées).

Mardi 19h : nous partons, avec juste une heure de retard. Nous faisons connaissance avec quelques autres passagers du bateau, dont Alain, un français qui vient de passer 2 ans et demi à travailler dans une fazenda dans le Panatal, région du sud du pays.

A un moment dans la nuit, un des deux moteurs du bateau tombe en panne. Nous apprenons cela au réveil et constatons en effet que nous n'allons pas bien vite. Nous arriverons donc un peu plus tard que prévu.

Mercredi : nous avons bien dormi, car nous sommes équipés de sacs de couchage. Certains des autres passagers dans les cabines ont eu très froid car la clime est centrale et il est impossible de la baisser ou de l'éteindre. Dans la journée nous rencontrons aussi un couple d'Icelandais, deux italiens, et un groupe de filles de nationalités différents (une allemande, une espagnole, une argentine...) qui voyagent un peu en mode hippie, ainsi que toute une flopée d'enfants brésiliens un peu surexcités à l'idée d'être sur un bateau, et qui courent un peu partout. Clem essaie d'apprendre à l'une d'entre elles à faire un bracelet, mais la demoiselle n'est pas très patiente et s'en va laissant tout en plan. 
Durant la journée nous passons de nombreuses habitations sur pilotis sur le bord du fleuve  : maisons, églises, parfois des scieries, ainsi que de nombreux canoës dans lesquels se déplacent les locaux, car il n'y a pas de route dans le coin. Nous sommes pris d'assaut à plusieurs reprises par des petits canoës pleins d'enfants qui se positionnent juste devant notre bateau, et à l'aide d'un grand crochet, s'accrochent sur le bord du bateau au moment où ils sont emportés dans notre sillon. Ils passent ainsi à l'abordage, attachant leur embarcation à la notre, et montent à bord pour vendre sachets de crevettes, pots de cœurs de palmier, où autres denrées locales. Ils se décrocheront lorsqu'un bateau passera dans l'autre sens pour les remporter chez eux.
Le soir, nous apprenons que d'autres passagers occidentaux ont déjeuner au réfectoire à midi sans être malade dans la journée, et nous tentons donc notre chance pour le dîner, un peu làs de ne manger que des sandwichs.
Jeudi 14h  : le deuxième moteur tombe en panne. Là c'est un peu la panique car un bateau sans moteur sur le plus grand fleuve de la planète, on ne contrôle pas trop où il va, c'est dangereux. Du coup plusieurs hommes plongent avec des cordes pour tenter de l'attacher à l'un des palmiers sur les rives. Les cordes n'étant pas attachées aubateau, on leur jete d'autres cordes à attacher aux premières. Au passage ils cassent un palmier et arrachent la corde à linge d'une famille, mais finissent par nous immobiliser, tandis qu'une famille de locaux nous observe depuis leur porche, impassibles. 
15h, n'y tenant plus, Stan veut profiter de cette pose pour explorer la foret qui borde le fleuve. Un jeune homme vient le chercher en canoë, mais il reviendra à la nage. L'appareil photo en profitera pour prendre un bain de rivière aussi.
16h l’électricité sarrête. Tout va bien, pas de panique. On se dit qu'on risque d'avoir à attendre plusieurs jours, qu'on nous envoie un mécanicien et des pièces détachés de Belem par le prochain bateau...
17h  : miracle, un des moteurs remarche  ! Nous voilà repartis. Et l'électricité revient  !
Pour se faire pardonner ce problème mécanique, la compagnie décrète que la soupe sera gratuite ce soir. En attendant nous avons loupé l'office du Jeudi Saint.
22h  : alors que nous venons de nous coucher, une vieille dame mal réveillée croit voir de l'eau sur le pont inférieur et déclenche une panique en criant que le bateau est en train de couler. En l'espace de quelques minutes, tout le monde à mis son gilet de sauvetage, les enfants pleurent, et certains tentent de décrocher les canots de sauvetage tandis que d'autres ont leurs bagages à la main, prêts à sauter. Le capitaine est obligé d'intervenir pour les calmer et les rassurer.

Vendredi  : On s'est visiblement arrêté encore quelques heures dans la nuit car nous arrivons dans un petit port d'étape avec encore plus de retard que prévu. Dans la matinée, après avoir fait des bracelets pour plusieurs des enfants, il y en a un, le petit Davidson (c'est son prénom) qui continue à être particulièrement hyperactif voire même franchement pénible. On découvre que ses parents lui donnent du café (sauve qui peut!). Clem fait une allergie au soleil à cause des médicaments anti-palu que nous prenons. Le fleuve doit être plus haut que la normale cette année car les maisons que nous passons sont inondées  : le niveau de l'eau est au dessus du seuil, et le gros bétail à de l'eau jusqu'au cou. Certains passagers jettent des sacs plastiques avec des vivres dedans en passant devant certains habitations, que des enfants en canoë s'empressent de venir chercher.
Ce n'est pas encore aujourd'hui que nous arriverons  : pas de chemin de croix, ni d'office du Vendredi Saint.

Samedi  : Nous voyons des dauphins de rivière à plusieurs reprise  : ils sont gris-rose. Stan est frustré de ne pas arriver à les prendre en photo, car ils sont trop furtifs.
16h  : alors que le capitaine nous avait assurer que nous arriverions pour 18h (si Dieu le veut) un navire militaire apparaît et nous détache une petite embarcation qui nous fait signe de ralentir (déjà que nous n'allions pas bien vite). Pendant environ une heure une demi douzaine de militaires vont faire on ne sait trop quoi à bord. Il y en a 2 dans la cabine du capitaine et 4 autres qui se promenent. A un moment on les voit en train de regarder les extincteurs (le moment est mal choisi pour voir si le bateau est aux normes!) Pendant ce temps là, quelques autres militaires font des ronds autour de notre navire, pendant une heure, en nous prenant en photo (???)
18h  : Santarem est enfin en vue  ! Nous espérons y être un quart d'heure plus tard, afin d'avoir le temps de poser nos sacs dans un hôtel et trouver une veillée Pascale  !
20h  : Le soleil est couché, et Santarem est toujours en vue, mais se rapproche vraiment très lentement.
21h  : enfin arrivés, nous filons du quai en courant, pour arriver dégoulinants devant deux églises différentes et constater que les veillées Pascales de la ville ont toutes commencées 2h plus tôt et sont quasiment finies. Nous sommes quittes pour la messe du Dimanche Pascal, ce qui est tout de même mieux que de passer le jour de Pâques sur le bateau sans messe. On aura fait le trajet en 98h au lieu de 63h.

Épilogue  : le bateau est reparti à minuit, sans nous, pour Manaus, en théorie à un jour et demi en amont, en pratique, sans doute plutôt deux jours et demi, et probablement au moins quatre jours