Thursday, June 23, 2011

Arrivée en Chine


les murs de la cité interdite

Après le proche orient, nous voici depuis environ 2 semaines en extrême orient, dans l'empire du milieu pour être exacte. Nous avons atterri à Pékin, où Ségolène nous à très gentiment accueilli (comme elle commence à en avoir l'habitude).

La Chine est pour nous le premier pays de notre itinéraire qui n'est pas une découverte complète, dans la mesure où nous sommes l'un et l'autre déjà venus, Stan en 2007 pendant un mois, et Clem en 2008 (quelques mois avant les JO de Pékin) pendant une semaine et demi. Nous avons tous les deux été frappés par les changements colossaux qui sont visibles dans le pays, et à Pékin en particulier. Lors du passage de Clem en 2008, il y avait une ligne de metro en service dans la ville; il y en a désormais 15, plus un train rapide qui va à l'aéroport ! Les gratte-ciels et centres commerciaux se sont multipliés de façon spectaculaire, et on a l'impression qu'il y a 3 fois plus de voitures qu'avant. On remarque aussi de moins en moins de vélos, qui semblent disparaître au profit de petits scooters électriques complètement silencieux (et qu'on ne trouverait pas en Europe à cause du lobby de nos chers constructeurs automobiles nationaux).
On a tout de même retrouvé avec plaisir un certain nombre de choses qui elles n'ont pas changé: la nourriture chinoise est toujours aussi variée et délicieuse, on pourrait en manger trois fois par jour pendant 20 ans et ne jamais se lasser... (on y consacrera un article plus tard, promis). On s'est fait prendre en photo par des touristes chinois qui n'avait jamais vu de blancs avant nous. On a croisé des gens en pyjama qui se promènent dehors après le dîner le soir. On a vu des gens qui font la choré de leur entreprise dehors dans la rue sur le trottoir sur de la techno chinoise. On a contemplé de nouveau la vue spectaculaire de la grande muraille qui se déroule le long des crêtes dans les montagnes au nord de la capitale. On s'est baladé dans les paisibles parcs de la capitale où l'on peut voir des jeunes qui jouent au badminton ou font du taï chi, et des moins jeunes qui jouent aux cartes ou aux échecs chinois. On a assisté à des conférences intéressantes sur le développement de la Chine, et sur la sauvegarde de la culture chinoise à travers l'architecture, l'écriture et la mode. Bref, on n'a pas perdu notre temps.
Par la suite, on a pris un train vers le sud-ouest de Pékin, pour nous rendre à Datong. Là bas, nous n'avons pas profité de la ville, qui n'a pas grand intérêt, mais nous avons en revanche visité le temple suspendu, accroché à la falaise depuis 1500 ans pour échapper aux inondations dues à la rivière en contrebas.
le temple suspendu de Datong

Puis, toujours dans la même région, nous avons vu les grottes des Yunyang. Cette cinquantaine de grottes a été sculptée entre 453 et 525, au moment où le Bouddhisme gagnait en importance en Chine, et contient des bouddhas géants en pierre, d'une quinzaine de metres de haut en moyenne. Nous en avons eu le souffle coupé !
un des bouddhas de 16m de haut de Yonyang

des moines dans les ruelles d'un temple à Wutai Shan
Après Datong nous avons pris un bus pour le Wutai Shan, une montagne sacrée pour les Bouddhistes, lieu de construction de nombreux temples depuis le premier siècle après JC. Aujourd'hui, la ville qui se trouve au centre des 5 pics sacrés est moche et grise, mais elle est entourée de plusieurs dizaines de temples contenant chacun étant en fait un complexe de plusieurs dizaines (voire une centaine) de bâtiments. Nous étions entourés de moines et moniales bouddhistes et de touristes et pèlerins chinois qui faisaient leurs dévotions.
Enfin, nous sommes allés un peu plus au sud jusqu'à Pingyao, dont la vieille ville est encore entourée d'un mur datant du 18ème siècle, et dont le centre est très joli et préservé (et touristique). Nous avons pu nous balader dans les rues piétonnes, entre les marchants de fruits ambulants et les vendeurs de souvenirs pour touristes chinois et de boites en bois laqué, au son de pétards à toute heure de la journée.
Pingyao la nuit

Friday, June 17, 2011

Les français vus de l'étranger


La réflexion que nous avons le plus entendu pendant nos premiers mois de voyage est : "D'où venez-vous ? de France ? mais ce n'est pas possible, vous parlez anglais correctement !". Nous avons été très très surpris de la fréquence très élevée de ce commentaire sur le niveau d'anglais des Français. Que ce soit en Afrique du Sud, au Malawi, en Tanzanie ou en Terre Sainte, les gens sont quasiment unanimes. Ils ont l'impression que les français ne font pas l'effort de parler anglais.

Nous avons plusieurs interprétations pour cela : les langues ne sont pas assez valorisées à l'école, les professeurs enseignent les langues de manière théorique et écrite mais n'encouragent pas assez leurs élèves à parler (car eux-mêmes, en bons français, ont été encouragés à développer leur connaissance universitaire plutôt que leur expérience terrain...), les films ne sont pas assez souvent diffusés en version originale... Surtout nous pensons que les français (nous), sont trop nombrilistes, orgueilleux, et donc incapables de sortir de leur zone de confort en parlant une langue étrangère qu'ils savent ne pas bien maîtriser, par peur du ridicule. Comme si ne pas se jeter à l'eau allait aider à la maîtriser !

Pour preuve de notre nombrilisme, une anecdote d'un dominicain italien rencontré à Jérusalem : se promenant à Rome près du forum, il a entendu une petite française dire à sa maman : "tu as vu Maman, à Rome il y a beaucoup de ruines gallo-romaines". Et il nous a expliqué que cela l'avait beaucoup fait rire de comprendre que les français étaient le seul peuple à se sentir obligé de s'associer comme gaulois à la construction des monuments romains. En Espagne on ne parle pas de vestiges hispano-romains, mais juste de vestiges romains !

Enfin une israélienne d'Eilat nous a raconté qu'il y a 20 ans, en escale à Roissy, elle s'est perdue dans l'aéroport. Elle a passé plusieurs heures à essayer de demander son chemin à des gens en anglais, et après s'être faite éviter par tous, s'est mise à pleurer, désepérée, jusqu'à ce que quelqu'un qui parle hébreu ne l'aborde ! Nous avions honte quand elle nous a raconté cette histoire. Bien sur c'était il y a 20 ans et les choses évoluent. Mais par pitié, chers compatriotes, apprenez au moins l'anglais !!

Les religions en Terre Sainte


1/ 3 grandes religions fragmentées

Les 3 grandes religions du Livre sont évidemment très présentes en Terre Sainte. Le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam vivent côte à côte quasiment partout. Mais si de loin on a tendance à opposer ces trois grands ensemble, sur place on réalise très vite que chacune de ces trois grandes religions est composée de sous-ensembles très différents.

Chez les juifs, il y a très peu en commun entre les ultraorthodoxes antisionistes en habits noirs du quartier de Mea Sharim à Jérusalem, les colons de Hébron, les juifs modérés de Tel Aviv, ou encore les juifs qui dansent sur de la techno pour convertir les autres juifs à leur mouvance (si si !).

Chez les musulmans, il n'y a aucun rapport entre les fondamentalistes et les modérés : à l'entrée d'une mosquée à Tel-Aviv, un homme a voulu dire à Clémence qu'elle ne pouvait entrer. Un autre type est arrivé et lui a fait comprendre qu'il était fatigant, et nous a extrêmement bien accueillis, nous a offert du thé et nous a laissé déambuler à notre guise pendant qu'il retournait à sa prière.

Chez les chrétiens, idem : il y a par exemple peu en commun entre les franciscains qui tentent d'aider les pierres vivantes de Terre Sainte - les arabes chrétiens pris entre deux feux -, et les évangéliques sionistes qui sont convaincus qu'il faut soutenir Israël à tout prix pour que le Christ puisse revenir une fois Israël "pleinement rétabli" !

2/ La lettre et l'esprit de la lettre

Nous avons l'impression qu'au sein de toutes ces religions, il y a ceux qui s'enferment dans un rapport rigide et simpliste à la lettre et à la règle, et il y a ceux qui s'attachent à rechercher personnellement l'esprit de la lettre.

Les premiers s'enferment dans la prétention d'avoir trouvé, ne se posent plus de questions. Les seconds sont en recherche, et sont ouverts à tout dialogue constructif, même avec ceux qui sont très différents d'eux, même avec la science et l'histoire.

Il est dommage que les premiers, par leurs excès, soient souvent ceux qui parlent le plus fort au nom d'une religion tout entière. On a du coup souvent l'impression que les religions sont définies uniquement comme un ensemble de rites, de règles et d'interdictions figés, et que les gens les "plus religieux", sont ceux qui suivent le plus strictement les règles et s'offusquent le plus fort de ceux qui ne les suivent pas. Ils ont l'impression d'être les plus exigeants, alors que suivre des règles, dans un certain sens, est trop facile, trop enfantin. Une personne attachée à la règle et au texte sans interprétation n'a pas à se poser de question, ou alors juste pour trouver des stratagèmes pour faire ce qui lui convient tout en suivant la règle en apparence : ainsi au moment de la Pâques juive, la règle est de ne pas manger d'aliments avec de la levure, pour se rappeler que lors de la fuite d'Egypte les juifs n'ont pas eu le temps de préparer un vrai repas. Certains utilisent de la farine de pomme de terre pour fabriquer sans levure un pain très proche de ce qu'ils ont d'habitude. N'est-ce pas hypocrite, voire finalement contraire au but recherché ? Les musulmans qui blâment ceux qui ne suivent pas le ramadan, ou certains catholiques qui vont à la messe tous les dimanches et critiquent ceux qui ne le font pas alors qu'eux-mêmes ne sont pas capables de donner une pièce à un pauvre vivent une incohérence similaire.
Etre très catégorique sur certaines questions par exemple morales peut donner l'impression d'être très exigeant : en fait il s'agit souvent de fuir l'effort d'appréhender en finesse et avec humilité la complexité de la réalité.

3/ Quel est le but des religions ?

L'étymologie du mot religion est "relier". Tisser des liens, avec Dieu mais aussi et surtout avec les autres hommes, surtout les plus différents. Il y a une logique d'ouverture. Il y a bien sûr une notion de foi qui entre en jeu, mais sans jamais oblitérer l'intelligence, et pas pour s'enfermer. Il s'agit de s'approprier un cheminement.
Nous pensons que les personnes qui demandent juste des règles strictes ne suivent pas une religion mais qu'elles ont un comportement sectaire. Ces personnes s'enferment dans un chemin standard, elles ne sont pas en recherche, refusent de se fatiguer à utiliser leur intelligence, et endorment leur conscience au lieu de l'éveiller. Ce sont ces gens qui vont avoir des excès de superstition, s'enfermer par peur de l'autre, de l'extérieur, du monde moderne, se refugier dans des fantasmes...qui sont souvent exploités au niveau politique.
Nous avons par exemple appris que les musulmans avaient le droit de boire de l'alcool : ils sont juste censés être sobres au moment de la prière (qui est régulière puisqu'elle a lieu 5 fois par jour). Mais cela doit être trop compliqué à expliquer, à comprendre, à mettre en pratique, ou à remettre en question et à tolérer. De la même manière les burqas ou autres sont juste des interprétations bien pratiques pour certains. Nous avons ainsi été très agréablement surpris de comprendre que dans l'Islam modéré, c'est la conscience individuelle qui prime les règles, en dernier recours, tout comme dans le catholicisme.

Dommage que tant de gens ne voient, ou ne cherchent à voir les religions que sous ce faux angles des interdits, soit pour imposer leurs vues, soit pour s'éloigner de toute religion. Dans les deux cas il s'agit juste de se fermer au questionnement fondamental. En réalité, les religions servent à aider les hommes à éveiller leur conscience, à s'ouvrir en se libérant de leurs préjugés et de leur prétention, à dialoguer, à se poser les bonnes questions avec toute leur intelligence, à trouver petit à petit leur propre réponse individuelle, et à grandir en humanité et en sagesse.

Rien à voir avec des comportements castrateurs ou des doctrines prétentieuses ! Le bonheur est à ce prix, il n'est pas dans un quelconque confort hors de tout questionnement, et duquel on se réveille douloureusement tôt ou tard.

Pour ce qui est de la "doctrine" catholique : avant de juger ce que dit le pape, il faudrait l'avoir entendu ou lu avec bienveillance plutôt que de s'arrêter à ses préjugés ou à des retranscriptions incomplètes et hors contexte... Même beaucoup de catholiques ne font pas cet effort et pensent à tord que l'église enferme dans tout un tas d'interdictions (qui a lu le texte révolutionnaire "l'amour dans la vérité" qui pourtant pourrait inspirer tous les activistes du développement durable et de l'économie solidaire ? Ses pistes et valeurs seront certainement petit à petit utilisées, il est juste dommage de ne pas gagner un peu de temps en les considérant dès maintenant avec honnêteté). Pour comprendre, il faut tout de même chercher un minimum à comprendre. Nous sommes certains qu'il est possible de faire le même effort avec les autres religions. La multiplicité des éclairages et des questions n'est pas dangereuse, c'est au contraire une logique d'ouverture enrichissante, nourrissante et indispensable.

En Terre Sainte et partout ailleurs, les premiers - les tenants de la règle - ne se rendent pas compte que leur rigidité orgueilleuse fait plus de mal que de bien. Heureusement les second - les chercheurs de vérité -, tisseurs de liens entre les cultures et les religions mais aussi moins bruyants, sont nombreux. Nous en avons rencontré !

Thursday, June 16, 2011

la Terre Sainte en quelques chiffres et photos

1 région bien compliquée du monde, 3 grandes religions monothéistes, 15 civilisations qui se sont succédées, 22 dominicains, 47 franciscains, 9 petites soeurs de la charité, 7 brigitines, 5 soeurs de l'emmanuel, 289 heures de marche dans la ville de Jérusalem, 10 000 chrétiens à la procession des Rameaux, 19 messes ou célébrations religieuses, 1 malaise à la messe (mais sur 19 c'est pas beaucoup), 835 juifs orthodoxes de tout ages avec des papillotes et un grand chapeau ou un turban en fourrure, 5 kilos de houmous, 23 litres de citronade à la menthe, 3 mers (morte, méditérannée, rouge), 8421 jeunes entre 18 et 21 ans avec des grosses mitraillettes, 5 checkpoints passés en territoires Palestiniens, 11 thés bédouins bus en 3 jours en Jordanie, 4 nuits sous la tente (dont 2 sur une plage), 12 réveils en sursaut au son de "Allah Akbar" à 4h du matin parce qu'on avait oublié qu'il y avait probablement une mosquée pas loin.

Pour voir nos photos préférées d'Israël, des Territoires Palestiniens et de Jordanie, cliquez ici !


mosaïque de belles rencontres :

Florilège de petites phrases recueillies en Terre Sainte


" Plus je passe de temps en Israël, moins je comprends ", beaucoup de visiteurs réguliers en Israël.

" You must become the change you want to see in the world ", Gandhi.

"Que sert de gagner l'univers si c'est en perdant son âme ?", citation que Charles de Foucault avait gravé sur une planche de bois lors de son séjour de 3 ans à Nazareth.

"La vie est courte, dépéchez-vous d'avoir une belle vie", soeur Marie-Joséphine, une clarisse de 90 ans.

" Israël inflige à petit feu aux palestiniens ce qu'on leur a infligé à grand feu", une occidentale vivant en Israël depuis des années.

" Avant je haïssais tous les juifs. Maintenant que certaines associations israéliennes nous soutiennent, je différencie les colons des autres israéliens. ", un arabe de 70 ans en imbroglio juridique au sujet de son habitation à Jérusalem-Est et qui voit des voisins se faire expulser régulièrement.

"On ne doit pas se focaliser en terme de justice ou d'injustice, car c'est très négatif, ça amène à se positionner en victime uniquement.", Ibrahim, directeur de la Hope Flower School

"To have good intentions is good, but it is not enough. You need good management", Ibrahim, directeur de la
Hope Flower School

"On est pas chrétien si on a pas d'espérance", une homélie à Tibériade.

" Si un optimiste est un imbécile heureux, un pessimiste n'est rien qu'un imbécile malheureux ", G Bernanos.

"N'ayez pas peur, ouvrez grandes les portes de votre coeur au Christ", Jean-paul 2.

Quelques réflexions en quittant Israël et la Cisjordanie

La première chose que nous retiendrons de notre passage en Israël et Cisjordanie, c'est la Semaine Sainte extraordinaire que nous y avons passée. La deuxième chose, c'est la nausée qui nous a saisis petit à petit en découvrant à quel point Israël va trop loin : le mur abject et la colonisation rampante que nous avons vus nous ont énormément choqués. Il y a de nombreuses voix, même au sein d'Israël, pour changer les choses. Qu'elles se fassent entendre et comprendre !!

1/ Objectif rempli
Notre premier objectif en venant en Terre Sainte était de vivre Pâques sur les pas du Christ. Certains disent que voyager en Terre Sainte, c'est comme lire un 5ème évangile : cela apporte une compréhension géographique et archéologique complémentaire aux écritures, ce qui a une valeur intellectuelle et spirituelle inestimable. Nous avons eu beaucoup de chance de passer une semaine sainte extraordinaire, et les souvenirs que nous y avons alimentent notre vie de chrétiens.

Après cette semaine sainte, nous nous sommes consacrés à une découverte plus approfondie de la région. C'est une région très marquante, à plusieurs titres :

2/ Israël, un pays fascinant
Lieu de passage de nombreuses civilisations, la région est extrêmement riche d'histoire, de culture et de religion. La densité des vestiges archéologiques et historiques y est sans doute unique. Certains sont d'ailleurs très bien mis en valeur.

Les paysages y sont variés et magnifiques. Entre les paysages désertiques, les régions vertes de la Galilée et du Golan, les mer méditerranée, rouge et morte, le pays a une diversité impressionnante pour une taille si réduite.

Enfin, l'histoire de l'Etat d'Israël a des aspects qui forcent le respect : le pays s'est installé par la force et la stratégie dans un environnement hostile. En 1948, personne ne pensait que l'Etat d'Israël ne survivrait plus de quelques semaines au milieu des pays arabes prêts à en découdre avec lui. Aujourd'hui, l'Etat d'Israël a assis sa sécurité et a une des armées les plus puissantes au monde. Sa population vient des 4 coins de la terre et lui donne une impressionnante diversité de cultures et de couleurs. Une langue a même été réinventée : l'hébreu biblique a été considérablement modernisé pour être utilisable dans la vie de tous les jours (par un certain Ben Yehuda), et a surtout été adopté avec succès.

Aujourd'hui, Israël est un pays très moderne. Mais cet Etat va trop loin : nous l'avons encore peu exprimé sur ce blog car nous cherchions à rassembler plusieurs avis et plusieurs angles avant de nous engager. Finalement, à chaque fois que nous avons cherché à parler à de nouvelle personnes ou à avoir d'autres informations pour tempérer ou expliquer les choses, cela nous a conforté dans cette idée qu'Israël va trop loin.

3/ Petit à petit, la nausée
En arrivant à l'aéroport de Tel Aviv, nous avons été questionnés comme tout le monde au guichet de contrôle des passeports, puis nous avons été emmenés pour être interrogés un peu plus. Des questions rapides et pressantes ont fusé, il était 4h du matin et nous avions mal dormi dans l'avion, nous avons été assez déstabilisés. Evidemment, à ne pas avoir d'emploi, de logement ou de téléphone en France, nous paraissions un peu louches. Il n'empêche que nous ne sommes pas sentis très accueillis. Nous avons aussi senti une certaine méfiance et une arrogance que nous avons retrouvées plus tard lors de contrôles, et qui nous ont toujours mis très mal à l'aise. On nous a dit que si nous avions mentionné que nous comptions aller dans les Territoires Palestinens, on nous aurait renvoyé au pays tout de suite : c'est arrivé au petite ami d'une française qui travaille à Ramallah, quand il a eu le malheur de dire où il allait la rejoindre.

nous devant le mur, orné d'une inscription en jaune disant God = Love
Après la Semaine Sainte, nous avons passé un peu de temps dans les Territoires Palestiniens (nos remarques concernent exclusivement la Cisjordanie, nous n'avons pas pu nous rendre à Gaza) : ces territoires commencent juste derrière Jérusalem, derrière un mur de 9 m de haut érigé en 2002, qui a pour conséquence principale de limiter la circulation des gens : la plupart de ceux qui habitent en Cisjordanie n'ont pas le droit de venir côté israélien. Ceux qui habitent côté israélien n'ont pas non plus en général le droit d'aller en Cisjordanie. Ce mur a coupé des familles, fait perdre des emplois, réduit le commerce, enclavé des villages et des quartiers.


A gauche la Cisjordanie, à droite le mont des oliviers
Côté Cisjordanie, l'économie est clairement moins développée. Les zones proches du mur sont enclavées. A Béthanie, à deux pas de Jérusalem, la petite ville est coincée entre le mur et le désert, comme exclue de la zone urbaine de Jérusalem. Des maisons à l'ombre du mur sont abandonnées. De même en arrivant à Béthléhem après le check-point, tout un quartier est quasiment endormi.

A gauche le mont des oliviers, a droite Béthanie

Pour autant, il y quand même de l'argent en Cisjordanie : nous n'avons quasiment jamais vu autant de BMW flambantes qu'à Béthléhem. Contrairement à ce que l'ont pourrait penser, les palestiniens ne sont pas forcément pauvres (en Cisjordanie). Il y a d'ailleurs une aide internationale considérable qui leur est donnée. Certains disent que l'Occident, par manque de volonté politique, préfère s'acheter une conscience en faisant de l'humanitaire qui n'est pas indispensable...

Les Palestiniens préféreraient sans doute plus de volonté politique. En leur parlant, on sent souvent une amertume et un fatalisme considérables. Certains ont été chassés de leur terre en 1948 et parqués dans des camps. Tous sont coupés d'une partie de leur famille et du reste du monde. Ils sont aussi contrôlés régulièrement dans leurs déplacements par l'armée israélienne, qui est omniprésente : seule une toute petite partie de la Cisjordanie n'est pas sous contrôle, au moins partiel, de l'armée israélienne, et celle-ci a notamment le monopole de la sécurité sur tous les grands axes routiers. Par ailleurs, une bonne partie des palestiniens sont passés par de la prison, pour des raisons plus ou moins valables. Mais surtout, ils ont l'impression de se faire envahir et chasser à petit feu par les colonies. C'est ce point des colonies qui nous paraît le plus insupportable, et le plus hypocrite :

- en entrant en Cisjordanie depuis Jérusalem par la route qui va à la mer morte, on aperçoit de nombreux ensembles de bâtiments neufs entourés de murs sur la crête de collines :  il s'agit de Maale Adumim, une des plus grandes colonies israéliennes en Cisjordanie, qui abrite 37 000 colons en 2010, et qui souhaite atteindre 50 000 habitants.

Maale Adumim
- de la même manière, depuis Béthléhem, on aperçoit de l'autre côté de la vallée un grand et bel ensemble de bâtiments neufs bien protégés sur la colline d'en face. Il s'agit de la colonie de Har Homa Homat Shmuel, comme une seconde ville qui lui fait face. 25 000 habitants en 2010, avec le projet de doubler la population d'ici 5 à 10 ans, d'après le site d'immobilier suivant (alors que Bethlehem au sens strict a moins de 30 000 habitants)
Une autre colline adjacente est entourée de barrière, et bien que rien ne soit construit dessus, des routes neuves y mènent. Si on voulait construire une deuxième colonie pour entourer un peu plus Béthlehem, on ne s'y prendrait pas autrement...

Au fond à gauche, une partie de la colonie qui fait face à Béthléhem,
à droite, une colline vide mais terrassée et clôturée

grillage pour protéger la rue à Hébron
- à Hébron, une des grandes ville de Cisjordanie peuplée de plus de 100 000 habitants palestiniens, 500 colons juifs sont venus s'installer dans la vieille ville, dans des zones fermées surprotégées par quelques 5 000 soldats. Quand on se promène dans la vieille ville, on voit quelques axes de circulation désormais bloqués par des murs et des barbelés, derrière lesquels vivent ces colons en autarcie. Leurs maisons surplombent les rues qui les longent. Des filets ou grillages ont parfois été tendus au dessus de la rue pour protéger les passants des détritus que jettent les colons.
palestinien habitant au coin d'une
colonie à Hébron, devant le
 mirador qui jouxte son toit
Nous avons rendu visite à un palestinien dont la maison jouxte une colonie : on lui propose plusieurs millions de dollars pour vendre sa maison à un colon. Comme il refuse (il se ferait d'ailleurs probablement vite assassiner pour trahison par d'autres palestiniens), les colons cherchent à l'intimider. Il nous a raconté des histoires sordides de tortures, et même de meurtres. Depuis le toit de sa maison, on voit un espace clos dans lequel se ballade quelques juifs orthodoxes avec des poussettes. On distingue surtout quelques miradors ornés de drapeaux israéliens et peuplés de soldats, aux différents endroits de la ville ou des colons se sont installés.
Apparemment les colons font même venir des gens pour leur montrer les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent... Alors que je prends des photos des murs et des barbelés dressés, un soldat d'une vingtaine d'année dépasse du toit, et engage la conversation sur un ton amical. Il nous surplombe de 10 mètres, une mitraillette à la main, et nous explique avec enthousiasme qu'il est américain, qu'il a passé ses dernière vacances en France, et qu'il est très fier d'être venu rejoindre l'armée israélienne pour protéger des colons à Hébron...
un des postes de surveillance en plein hébron
Hébron, rue condamnée, pour cause de colonie de l'autre côté
une cahute de soldat sur les bords d'une des colonies à Hébron
- A Jérusalem-Est, (c'est-à-dire côté palestinien), il y a un endroit touristique qui s'appelle la cité de David. Le jour où nous nous en approchons, une jeune femme vient nous voir. Israélienne, juive, elle nous met en garde sur le fait que ce projet de la cité de David est un projet politique : il s'agit de prétexter de retrouver les traces du roi David qui a habité là il y a 3 000 ans pour agrandir ce centre et déloger les 30 000 palestiniens qui vivent dans ce quartier de Silwan. Elle nous explique qu'elle veut vivre en paix avec les palestiniens, contrairement aux promoteurs de ce projet qui cherchent à mettre de l'huile sur le feu et à s'approprier le terrain.
Sur Silwan voir le Wadi Hilweh Information Centre.
- A Sheikh Jarrah, autre quartier de Jérusalem Est, nous rendons visite à des familles palestiniennes qui sont empêtrées depuis des années dans des imbroglios juridiques visant à les faire partir. De temps en temps, l'une de ces familles finit par être raflée et une famille de colons s'installe. La famille à qui nous rendons visite a 2 maisons sur son terrain. La première est désormais occupée par deux colons et un chien qui ont leur "bureau" ici. La famille palestinienne vit dans la seconde maison juste derrière... En partant de chez eux nous croisons le colon. Il a apparemment un peu moins de 30 ans, et ne parle pas un seul mot d'anglais. Il sait très bien que nous sommes allés voir ses "voisins". Il nous regarde avec morgue et me fait signe de le prendre en photo devant "sa" maison, ornée d'un beau drapeau israélien.
Sheikh Jarrah, la maison d'une famille expulsée, désormais
habitée par des colons, sous la surveillance d'un petit mirador

Sur Sheikh Jarrah voir Solidarity

Il y a plusieurs centaines de milliers de colons israéliens en Cisjordanie, en augmentation constante. Leur présence et leur augmentation sont illégales aux yeux de l'ONU, ainsi qu'aux yeux de la loi israélienne. Pourtant, le gouvernement actuel les soutient, et les protège.
Près de la maison d'abraham
L'armée israélienne est omniprésente en Israël et en Cisjordanie. Nous n'avons jamais vu autant d'armes. Surtout, elles sont dans les mains de jeunes : tous les garçons de 18 ans israéliens doivent faire 3 ans de service militaire, et toutes les filles 2 ans. Peut-être est-ce à cause de leur jeunesse et de leur manque de confiance qu'ils se donnent si souvent un air arrogant. Dans tous les cas leur omniprésence met la pression, d'autant plus qu'ils ne sont pas tous contrôlables : un jeune père de famille qui marche avec une béquille nous raconte ainsi qu'il s'est fait tiré dans chaque jambe devant son fils par un soldat sadique. Un autre palestinien, un chauffeur de bus intrigué par le fait que nous voyageons en transport public en Cisjordanie, nous raconte qu'il s'est fait tirer dans le genou et ne peut plus marcher correctement.

En revenant en Israël après être passé en Cisjordanie, nous n'avons plus le même regard : cette fois nous "tiquons" sur de nombreux détails, et la nausée s'installe, progressivement :
- un des drapeaux israéliens les plus grands et les plus visibles à Jérusalem trône sur le mont des oliviers : nous remarquons que c'est en plein Jérusalem-Est, côté palestinien.
le drapeau du mont des oliviers
- nous allons à la mer morte, près de Jéricho. Alors que nous traversons la Cisjordanie, des drapeaux israéliens flottent partout le long de la route entièrement contrôlée par l'armée israélienne. A l'arrivée, la plage la moins chère (9 € par personne : aucune n'est gratuite), est aussi ornée de drapeaux israéliens : tout le littoral, et les ressources financières du tourisme qu'il représente, est accaparé par Israël.
- nous déjeunons le charmant village d'artistes de Ein Hod, près de Haïfa. Nous apprenons qu'il s'agit d'un village déserté (vidé ?) en 1948, et dont l'Etat israélien a donné les maisons aux artistes, à la condition qu'ils y travaillent et y exposent un temps minimum chaque année. De même dans la ville de Tsfat, l'ancien quartier arabe a été renommé quartier des artistes et l'ancienne mosquée a été transformée en galerie.
- en visitant la forteresse de Nimrod, dans le Golan, un commentaire audio incite les visiteurs à découvrir un superbe musée sur les héros résistants juifs d'avant 1948 (rien à voir avec cette forteresse ottomane...). On ne peut s'empêcher de se demander pourquoi un gosse qui lance une pierre en Palestine est appelé terroriste et un type qui a posé une bombe avant 1948 est appelé un résistant...
- une congrégation religieuse souhaite construire un centre d'accueil de pélerins au bord du lac de Tibériade. Comme pour tout projet de ce type, l'Autorité des Antiquités d'Israël doit vérifier que le sous-sol ne contient pas de vestiges importants. En l'occurence, des fouilles montrent qu'il y a des vestiges intéressants d'une ville de l'époque du Christ. Il y a notamment une synagogue, qui intéresse beaucoup les autorités, préoccupées en priorité de prouver la présence juive sur ces terres. Il y a d'autres vestiges mais le ministère ne juge pas intéressant de les excaver.
- Des religieux travaillant en Terre Sainte nous parlent de manipulation et de désinformation. Certains ont été témoins d'histoires qu'ils ne peuvent rendre publiques. On les a menacés de ne pas renouveler leur visa annuel si ils en parlaient.

Nous avons l'impression d'assister à un jeu de go géant. L'avancée feutrée mais inexorable des colons israéliens est indubitable et insoutenable. On a aussi l'impression que l'arrogance, la pression et les provocations quotidiennes sont voulues : si il y avait une réaction violente côté palestinien, cela justifierait une réaction d'Israël qui pourrait en profiter pour avancer un peu plus ses pions...

Enfin, après avoir visité l'Afrique du Sud, le pays de l'apartheid, nous retrouvons de nombreuses caractéritiques : les afrikaaners lisaient littéralement le concept de terre promise dans la Bible, ce que font aussi les sionistes. Les afrikaaners ne voulaient surtout pas habiter avec les noirs, les parquaient dans des townships et entravaient leur circulation notamment par le biais d'une carte d'identité précisant leur race. Israël s'enferme derrière son mur, les colons s'enferment littéralement dans les quartiers qu'ils occupent, les palestiniens sont poussés à partir, et la religion de chacun est mentionnée sur son passeport (tout le monde n'ayant pas les mêmes droits bien sûr). Finalement le résultat est le même qu'au temps de l’apartheid en Afrique du Sud : un peuple est déconsidéré et opprimé sur sa propre terre.

A l'occasion de la Nakba (la grande catastrophe, pour les palestiniens, la création de l'Etat d'Israël en 1948), il y a eu des manifestations de palestiniens et des heurts. Un enfant de 13 ans a même été tué par un colon à Silwan, juste à côté de là où nous logeons à ce moment-là. On nous explique que ce n'est pas le premier incident de ce genre, et que le colon ne sera jamais inquiété pour ce meurtre (en revanche les palestiniens qui ont jeté des pierres sur sa maison à la suite de ce meurtre sont allés directement en prison). Le lendemain, une dame d'une soixantaine d'année, manifestement juive, engage la conversation à l'arrêt de bus : "Voyez comme l'atmosphère est brune. "Ils" (les palestiniens) ont brûlé des pneus à la frontière hier soir. Cela empeste. A cause de ça, j'ai mal dormi. Vous voyez comme la vie est difficile ici !". Devant notre silence pas du tout compatissant elle ne nous adressera plus la parole.

En attendant, à la fin de notre séjour, nous n'en pouvons plus de cette injustice intolérable que nous voyons partout, nous sommes pris de nausée. Pour la première fois, nous sommes content de quitter un pays que nous visitons.

4/ Attention aux pièges
Après cette charge contre l'Etat d'Israël, il convient absolument de préciser plusieurs points :

- c'est la politique du gouvernement actuel qui est en cause, notamment avec le mur abject et la colonisation rampante qui n'est pas contenue. De nombreux israéliens sont contre cette politique (les ultra-orthodoxes de Mea Sharim, par exemple, ou beaucoup de modérés à Tel Aviv), ou ne sont peut-être pas vraiment au courant (désinformation, incapacité à aller voir en Cisjordanie...). Surtout, de nombreuses ONG israéliennes essaient de se battre contre la colonisation (par exemple B'Tselem).

- il faut aussi se garder de penser que les palestiniens sont tout blancs : si on est manipulés par Israël, on l'est aussi en Cisjordanie. Certains n'hésitent pas à se victimiser, ou à en rajouter. La corruption est d'ailleurs très importante en Cisjordanie, et passer pour des victimes qui ont besoin d'aide financière en arrange beaucoup. Par ailleurs, les problèmes principaux que les palestiniens ont subi dans les dernières années (notamment à Gaza qui est malheureusement inaccessible au visiteur lambda), sont dûs aux luttes fratricides entre le Hamas et le Fatah. Quant aux revendications ou aux moyens d'action de certains d'entre eux, ils sont parfois exagérés, contre-productifs, voire inacceptables. Enfin côté palestinien il y a aussi une minorité en grande difficulté, celle des arabes chrétiens : on nous raconte par exemple que dans certains cas où leurs logements étaient pratiques pour contrer Israël, des arabes chrétiens ont été expulsés par les musulmans, et n'ont pas été relogés. Doublement minoritaires en tant qu'arabes puis en tant que chrétiens, une grande partie d'entre eux s'exile. Ainsi à Béthléhem, où il y avait encore récemment une majorité de chrétiens, ceux-ci ne représentent plus que 30% des habitants, une grande partie d'entre eux s'étant exilé entre autres au Chili.

- Le désespoir : la situation est certes très préoccupante, mais il y a en fait énormément de gens qui ont des attitudes constructives. Nous en avons rencontrés de tous bords. Là où nous avons rencontré les comportements les plus abjects, nous avons aussi rencontré les gens les plus extraordinaires. Dans le fond il faudrait un miracle. Nous avons déja parlé du "miracle Mandela" en Afrique du Sud, et de celui de la chute de la dictature au Malawi. Sans doute faudrait-il un miracle venant d'Israël. Au lieu de s'enfermer dans l'arrogance et la peur, l'Etat israélien devrait comprendre que le moment est venu, depuis qu'il est devenu le plus fort, d'apprendre à donner, à lâcher un peu pour initier un cercle vertueux de paix : il a les cartes en main. Dans tous les cas, plus l'Etat d'Israël exagère et plus cela se sait, plus il s'expose à un retour de bâton. Et à l'heure de la mondialisation et d'internet, de telles logiques de fermeture sont autodestructrices bien plus rapidement qu'avant. L'opinion publique israélienne évolue aussi, notamment la jeunesse. Suite au printemps arabes les différentes factions palestiniennes sont enfin parvenues à s'entendre, et les palestiniens commence à s'inspirer des marches pacifiques. A suivre...
Dernière image, celle d'une icône sur le mur près du check-point de Béthléhem, écrite il y a quelques mois : il s'agit de Notre-Dame qui fait tomber les murs (physiques, intérieurs...).
Notre Dame qui fait tomber les murs

Merci

Notre séjour en Terre Sainte à été étayé de rencontres mémorables qui nous ont aidé à comprendre et apprécier cette région du monde bien compliquée. Nous devons donc remercier les dominicains de l'Ecole Biblique pour leur accueil tout au long de la Semaine Sainte, et particulièrement Frère Christian, Frère Nicolas-Jean et Frère Lucasz. Merci au Père Samandar pour son accueil. Merci à Céline et Nathalie pour leur temps et leur amitié. Merci à Léonnard pour son temps et son amitié. Merci à Bathilde, Marie-Sixtine et Dorothée, ainsi qu'à leurs amies Mathilde et Charlotte de nous avoir permis de nous incruster dans leur voyage en Galilée. Merci aux Franciscains et en particulier Frère David à Jérusalem, Père Gérard à Capharnaum, Père Stéphane à Bethlehem pour leur gentillesse et leur explications passionnantes reliant les textes bibliques à l'archéologie. A special Thank you to Simi for helping us find a place to stay in Jerusalem during Holy Week. Merci à Awni et sa famille pour leur accueil à Bethlehem, et tous leurs contacts. Merci à Salaam et sa famille de nous avoir fait visiter Hébron et apprécier l'hospitalité Palestiniènne. Merci à Ibrahim d'avoir pris le temps de nous accueillir à la Hope Flower School  et de nous en avoir expliqué le fonctionnement. Merci à Gilles et Marie-Agnes pour leur temps et éclairages sur la Palestine. Merci au Père Luc pour ces joyeuses rencontres imprévues. Merci à Georges et Annick de l'Oasis pour leur accueil et leur gentillesse. Merci à Soeur Marie-Joséphine pour son enthousiasme et ses sages recommandations. Merci aux personnes de Beit Scandinavia pour leur accueil. Merci à Audrey, Anne et Aude de nous avoir retrouvé à Petra pour quelques jours super sympas. Merci aux personnes de la maison d'Abraham pour leur accueil. Merci au rabbin et au kibbutzard de nous avoir pris en stop. Merci à Isabelle et Olivier pour leur accueil, leur disponibilité, et leur gentillesse, et pour nous avoir fait découvrir des choses qu'on n'aurait pas vu autrement.

Recette : poulet au miel (pour 8 personnes)


- 8 morceaux de poulet

- 1/4 verre d'huile d'olive
- 2 cuillères à soupe de paprika
- 1 cuillère à soupe de moutarde
- 4 gousses d'ail finement hachées
- 1 cuillère à soupe de sauce de soja
- 2 cuillères à soupe de miel
- 2 cuillères à soupe de vin rouge
- assez de pommes de terre pour 8 personnes


  • marinade:

dans un saladier mélanger vin rouge, miel, ail, moutarde, sauce de soja, et sel et poivre
en enduire les morceaux de poulets et laisser reposer une nuit au frigidaire


  • cuisson:

graisser un grand plat, et disposer au centre les morceaux de poulet, et autour les pommes de terre découpées en rondelles
cuire pendant une heure et demi à 160° environ


  • rafraichissement

presser 4 citrons dans une grande caraffe, y rajouter du sucre, des glaçons et de la menthe, et déguster bien frais.