Thursday, March 10, 2011

La religion et les catholiques en Afrique du Sud

En Afrique du Sud, 75% des habitants se disent chrétiens. Parmi eux, 6-8% (selon les sources) sont catholiques. Les autres sont surtout "dutch reformed" (réformés hollandais) et de la Zion Christian Church. Nous avons aussi vu des lieux de cultes anglicans, méthodistes et évangéliques. Par ailleurs, les hindous, musulmans et juifs représentent ensemble 6% de la population, rassemblés dans quelques endroits spécifiques, comme à Durban par exemple ou la communauté indienne est importante.

De manière générale, nous avons été surpris par le fait que Dieu est un sujet de conversation beaucoup plus évident en Afrique du Sud qu'en France. Dans notre bus pour le Malawi, une prière a été dite au début du voyage. Natasha, notre amie professeur de français à Graff-Reneit, nous a raconté qu'elle était méthodiste et nous a posé des questions sur notre foi, qui en France aurait semblées inappropriées. En général les gens trouve très positif que l'on croit en quelque chose.

Le Catholicisme a été interdit en Afrique du Sud entre 1652 et 1798, par la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales qui dirigeait alors le pays. Les anglais, qui ont ensuite pris la main sur la région, n'ont pas été plus tolérants au départ. Ce ne fut qu'à partir des années 1840 que l'Eglise Catholique a pu s'installer. Cela explique en partie son importance relativement limitée aujourd'hui. Aujourd'hui 80% de ses membres sont noirs.

Toutes les paroisses auxquelles nous avons rendu visite recevaient chaque semaine un petit 4 pages en format A5 nommé "catholic link" avec un contenu commun à toutes les paroisses d'un côté, et de l'autre du contenu propre à chaque paroisse. Il y avait notamment les textes de la semaine et la biographie d'un "modern master", un intellectuel inspirant. Nous avons apprécié lire ces biographies d'une soeur sud africaine, de Thomas Merton, Henri Nouwen, Mère Teresa puis Carlo Carretto.

Nous avons pu trouver des messes catholiques tous les dimanches, parfois dans de toutes petites communautés comme à Graff-Reinet ou à Santa Lucia.

A Johannesburg, nous avons eu l'impression que les catholiques étaient reltivement bien implantés : nous avons assisté à la messe à "Our Lady of Lourdes" à Sandton, célébrée par un jésuite. L'église était pleine, d'une assemblée de gens de toutes les couleurs, très recueillie. Et nous avons surtout passé du temps à l'université catholique de St Augustine, une université jeune et dynamique, avec un très bel esprit, dans laquelle nous avons été extrêmement bien accueillis quand nous avons rendu visite à nos amis de Fidesco. www.staugustine.ac.za www.fidesco.fr

Au Cap nous avons été à la messe à Nazareth House, un complexe détenu par l'Eglise, qui contient un hôpital, un couvent, et une église, et dont les soeurs accueillent des personnes âgées, des handicapés, des séropositifs, des enfants abandonnés... www.nazhouse.org.za/ Nous y avons aussi visité la cathédrale "Our Lady of the Flight into Egypt", en hommage à la "traversée du désert" que les catholiques ont vécu quand les hollandais et les anglais leur ont empêché de s'établir comme ils le souhaitaient. Nous y avons rencontré le père Aloysius Abone, nigérien, qui s'apprêtait à célébrer une messe pour la communauté zimbabwéenne. Nous avons visité l'intérieur de la cathédrale et écouté les chants de l'assemblée de jeunes, tous noirs, qui chantaient à plusieurs voix avec un rythme entraînant. C'était magnifique.

A Stellenbosch, nous sommes allés à la messe dans la petite église que fréquente notre tante. En arrivant on entendait les chants d'une autre église voisine, et la sortie s'est faite en même temps que pour l'église protestante d'en face. Tante May-Eliane nous explique que tout le monde est très religieux ici, qu'ils se prennent la main pour une prière avant chaque repas.

A Graff-Reinet, le prêtre polonais en charge de cette petite ville avait la charge de 3 églises, correspondant aux anciens quartiers noirs, blancs et métis du temps de l'appartheid. Et même si l'appartheid n'existe plus les gens n'ont pas tous déménagé et ne sont pas tous disposé à ce que leur église locale soit abandonnée pour être rassemblés dans une autre église. Il avait donc trois toutes petites communautés à gérer, au lieu d'une communauté de taille plus moyenne. Nous étions donc dans l'église du "quartier blanc", à laquelle venaient tout de même des gens d'autres couleurs. Nous avons été très bien accueillis par des gens qui se sont intéressés à nous. Un type nous a même gentiment ramenés en voiture.

A Santa Lucia, nous avons cru décelé un accent légèrement français chez le prêtre blanc qui célébrait la messe : il s'appelle André Cotton, est québecois, envoyé en Afrique depuis des années avec les servites de Marie. Après être passé au Zaïre et au Swaziland, il a été envoyé en Afrique du Sud il y a 10 ans, et a sur son périmètre surtout des catholiques zoulous (Il parle un bon nombre de langues africaines). Santa Lucia a donc une toute petite communauté qui accueille les touristes de passage. Nous avons d'ailleurs été très gentiment accueillis pour un petit-déjeuner avec la dizaine de personnes de l'assistance. Cette communauté avait beaucoup de perspectives puisque l'évêque de la région prévoyait d'agrandir leur église et d'installer des communautés religieuses à Santa Lucia.

En bref nous avons été très bien accueillis partout, simplement. Nous nous sommes sentis chez nous dans les églises, pris dans les célébrations, et nous avons trouvé cela précieux de se sentir aussi proches dans la foi de gens inconnus d'autres cultures ou langues.

1 comment:

  1. Merci beaucoup pour tout cela, c'est vraiment très intéressant... et tellement vrai !
    Je vous embrasse :-)

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