Tuesday, February 1, 2011

Johannesburg

    

Voilà une petite semaine que nous sommes à Jo'burg et nous avons l'impression que ça fait bien plus longtemps. Nous avons été très gentiment accueillis par Xavier et Amandine, qui vivent dans Sandton, un quartier d'affaires au nord de la ville. 
Nous n’allons pas faire un cours d’histoire sur l’Afrique du Sud, pour ça, nous vous recommandons vivement le livre Un Arc-en-ciel dans la nuit de Dominique Lapierre, qui relate l’arrivée des premiers européens au Cap pour planter des salades pour endiguer le scorbut, puis les interactions avec les indigènes, la découverte de diamants et de mines d’or, les deux guerres des Boers avec l’Angleterre, puis la naissance, la montée et la fin de l’apartheid, pour arriver enfin à l’élection de Nelson Mandela à la tête du pays en 1994.

Depuis la fin de l'apartheid en 1991, tous les citoyens Sud-africains peuvent habiter où ils veulent dans le pays, mais il demeure une nouvelle forme de ségrégation: l'argent. En effet, dans Sandton il y a des malls luxueux, des Porsches, des immeubles entourés de murs de 4m surmontés de fils électriques ou de barbelés, des gardes de sécurité. Cette banlieue est conçue pour les riches qui se déplacent exclusivement en voiture. Pour les transports en commun, il faudra repasser: il y a bien un train hyper moderne qui va jusqu'à l'aéroport, et un bus en relativement bon état qui va dans le centre tous les 20 minutes le matin et le soir, mais seulement toutes les 2h pendant la journée. Les plus pauvres, ceux qui travaillent à Sandton comme gardes, femmes de ménage, ou caissière, prennent des minibus, sortes de taxis collectifs qui klaxonnent en permanence pour alerter les passagers de leur passage, et qu'on hèle avec un signe diffèrent en fonction de la destination, et dans lequel on s'entasse a une quinzaine.

Nous en avons pris un à notre tour lorsque nous désespérions de voir arriver un bus après 45 minutes d'attente à l'arrêt; une famille de sud-africains nous a pris sous son aile et nous a accompagnés jusqu'à Ghandi Square. Lydon, leur fils de 3 ans se cache derrière son père au début, puis se révèle être en fait un bavard insatiable; il est très drôle et anime un peu l'arrière du minibus ou nous sommes installés. Il a l'air de bien fatiguer ses parents; sa mère est très patiente et menace gentiment de le donner aux policiers s’il ne se calme pas. Cette famille nous a accompagné tout au long du trajet à pied dans le centre, qui peut être dangereux pour les blancs non-accompagnés, afin que nous ne nous fassions pas embêter.

Nous avons aussi fait un tour de Soweto. Il s’agit du plus gros township (ghettos où les afrikaners ont entassé les familles noires pendant l’apartheid) autour de Johannesburg ; 4 millions de personnes y habitent. C’est une abréviation pour SOuth WEst TOwnships, car en effet, ce grand ensemble de 120km² regroupe une bonne quantité de petites villes, certaines beaucoup plus pauvres que d’autres. C’est Charmaine, une jeune fille qui doit avoir environ notre âge et native de Soweto, qui nous guide, car il n’est vraiment pas recommandé pour des blancs de venir ici non-accompagnés. Elle nous raconte l’histoire des différents quartiers que nous traversons, et nous explique aussi comment les choses ont évolués depuis la fin de l’apartheid, comment le township vit aujourd’hui. Nous passons dans la rue Vilakazi, dans le quartier de Orlando West, où Mandela a habité avant d’être emprisonné, et où l’archevêque Anglican Desmond Tutu (prix Nobel de la paix 1984, et président de la Commission pour la Vérité et la Réconciliation à parti de 1996) vit encore. Charmaine sourit et rigole tout le temps. Son métier principal n’est pas guide mais DJ : elle est aux platines de Radio Soweto de minuit à 3h du matin en semaine, et dans des boites de nuit locales le weekend. Elle nous fait visiter les locaux de Soweto TV, où elle a pas mal d’amis. C’est une nouvelle chaine télé, créée il a à peine 3 ans, et qui aujourd’hui est regardée par plus de 2,3 millions de téléspectateurs ! Nous prenons plusieurs minibus-taxis, et souvent en nous entendant parler avec notre guide des inconnus se mêlent à la conversation et bavardent comme de vieux amis. 
Nous passons par le quartier de Diepsloot, à proximité du plus grand hôpital d’Afrique subsaharienne (3000 lits) et de la station de taxi-minius où plus d’1 millions de personnes transitent chaque jour, puis dans le quartier de Cliptown, beaucoup plus pauvre, où toute une section est faite de maisons en planches de bois et de tôle ondulée, n’ayant ni eau courante ni électricité (ils s’alimentent grâce à des batteries de voitures, et il y a 40 robinets d’eau dans les rues, à se partager entre 40 000 habitants). 
Charmaine nous explique qu’environs 40% des sud-africains habitent dans ce genre de « informal settlements » dans ces conditions de vie, nous sommes bien loin des luxueuses demeures de Sandton… Nous terminons notre visite avec l’impression de mieux comprendre les clivages passés et présents de ce pays.

Non loin de là, le musée de l’apartheid retrace l’histoire de ce régime qui prétendait séparer pour leur bien les communautés blanches, coloured (métissées), asiatiques (majoritairement indiennes et chinoises), et noires. Nous comprenons mieux comment le pays a pu en arriver là, les souffrances des communautés opprimées, à qui on a retiré peu à peu tous leurs droits, pour finir par leur tirer dessus à balles réelles si elles osaient manifester leur mécontentement dans leurs propres quartiers. Le musée retrace aussi toute la période de transition qui a suivi la libération de Mandela et d’autres prisonniers politiques et la fin de l’apartheid. Stan est particulièrement marquée par un film d’un rassemblement blanc du début des années 90, où un homme en chapeau de cowboy harangue la foule en traitant F.W. de Kleerk (le président blanc qui a autorisé cette libération, aboli l’apartheid, et amorcé les pourparlers pour une nouvelle constitution) d’Antéchrist. Clem est marquée par la partie consacrée à la réconciliation, et la volonté d’une poignée de personnes (dont Mandela et Tutu) de créer une Afrique du Sud intégrant toutes les communautés, blancs y compris, et de ne surtout pas laisser place à la vengeance des noirs sur les blancs, qui aurait pu se terminer en bain de sang. La visite se termine sur des photos aériennes du 27 avril 1994, où une très longue file s’enroule sur plusieurs kilomètres autour des bureaux de votes, et de clichés pris à la sortie des urnes, ce jour où près de 80% du pays votait pour la première fois.

Nous avons eu l’occasion d’aller passer une journée dans le parc national de Pilanesburg, à 2h de Jo’burg, avec Xavier et Amandine : notre premier safari. On rentre dans le parc avec sa voiture (dont on a interdiction de sortir) et après on se contente de suivre les routes en terre battue, qui parcourent les différents paysages du parc, et desquelles ont peut voir parfois de près, parfois de loin, les différents animaux qui vivent en liberté dans cet espace de 580 km² . Nous avons eu énormément de chance pour notre première fois : Nous avons vu de près des gnous (wildebeasts), des zèbres, des kudu, des springboks (l’emblème de l’équipe de rugby sudafricaine), un éléphant, plusieurs rhinocéros, des autruches, un aigle, une maman phacochère (Pumba) accompagnée de sa portée, des singes, et d’un peu plus loin on a aperçu une girafe et un hippopotame.
  

pumba le phacochere


     wildebeasts  

  kudu (femele et male)



 
springboks

babar

rhinoceros dans les herbes hautes
autruche
vervet monkey

4 comments:

  1. Plutôt sympa comme démarrage... cela fait vraiment plaisir d'avoir des nouvelles !! La vie parisienne continue fraichement -4° ce matin...
    Prochain WE Viennerie avec oncle Edouard et les Aguettant pour une fête de copine.
    Normalement Papa et moi allons en Algérie pour le prochain CA vers le 14 février
    Je veux voir la photo de vous 2 avec le tee-shirt !! BIG KISS Maman

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  2. Nous aussi, on veut voir la photo avec le t shirt!
    Tant mieux si vous avez été aussi bien accueillis, c'est une super mise en route! Nous attendons les photos de lions et lionnes! peut -être au Kruger park?
    Suite au prochain numéro avec affection
    XOXOXO
    Marly and co

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  3. Un grand merci pour ce post si bien détaillé ainsi que les photos ! Je suis contente que le début se passe bien (et sous le soleil d'après photos!).
    Très amicalement
    Véro.

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  4. Merci pour ces nouvelles si intéressante!
    Je suis contente de voir que tout commence bien pour vous!
    Profiter de la vie et de cette expérience si enrichissante qui vous est donnée de vivre!
    J'espère sincèrement que vous prendrez le temps de donner des nouvelles aussi bien écrites régulièrement!
    Biz à tous les deux
    Tiphaine

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