Tuesday, May 3, 2011

Le mythe de Mozambique Island

En préparant notre voyage, un journaliste m'avait dit : "Il faut absolument que vous passiez à l'île Mozambique. C'est un endroit unique, c'est mon endroit préféré en Afrique". D'après ce qu'il me décrit alors, j'imagine une petite île tranquille, peuplée de gens très chaleureux, et couverte d'architecture coloniale et de plages paradisiaques. Le rêve ! Un autre ami nous ayant chanté les louanges du Mozambique, nous comptons fermement passer par le Nord du Mozambique entre le Malawi et la Tanzanie, pour passer quelques jours sur cette mythique île Mozambique.
Mais dès nos premières rencontres en Afrique du Sud, des éléments viennent nous perturber. Lors d'un dîner, la nièce de notre hôte zimbabwéenne habite au Mozambique : elle nous dit "Au Mozambique, à cause de la guerre, tout le monde a un flingue dès l'âge de 7 ans : mais souvent il est sans munitions et sert juste à faire peur aux touristes. Sinon il faut faire attention car il reste beaucoup de mines anti-personnel dans le pays. Et aussi, il y a quand même beaucoup de requins près des plages." Nous sommes un peu échaudés, surtout Clem.
Un mois plus tard, nous arrivons à la frontière Zimbabwe - Mozambique avec le bus qui nous transporte de Johannesburg en Afrique du Sud à Blantyre au Malawi. Côté Zimbabwe (départ), cela va assez vite. En revanche côté Mozambicain (arrivée), nous tombons sur un petit chef : comme j'ai le malheur de mal remplir mon papier, il prend un air affligé et refuse de nous donner ou même vendre un autre formulaire. Un interprète qui nous aide à bien remplir le papier finit par trouver du tipp-ex. Après cela, le garde frontière soupire devant mon formulaire, et met un temps fou à nous sortir nos visas à 30$ l'entrée pour 10 h de traversée en bus dans le pays. Quand nous repartons enfin, nous avons une image peu accueillante du pays.
Deux semaines plus tard, au Malawi, nous rassemblons des renseignements sur notre passage au Mozambique, et surtout sur la frontière avec la Tanzanie, pays dans lequel nous attrapons notre prochain vol. Un fleuve délimite cette frontière, et un pont y est en construction depuis 5 ans, mais toujours pas fini. D'après différentes sources, il faut donc passer le fleuve en canoë. Selon le temps qu'il fait, c'est plus ou moins risqué, surtout pour les bagages.
Nos perspectives mozambicaines s'assombrissent : Repayer un visa auprès d'un imbécile pour se faire braquer par des gosses, perdre une jambe sur une mine antipersonnelle, se faire manger l'autre par un requin en se baignant à la plage et finir à l'eau avec nos bagages en passant la frontière avec la Tanzanie, c'en est trop pour Clem. L'aventure oui, mais pas trop quand même. Ce n'est pas parce que j'ai un chapeau d'Indiana Jones qu'elle est prête à tout avec moi. Nous tirons donc un trait sur l'île Mozambique, qui restera de l'ordre du mythe... On ne peut pas tout faire !

2 comments:

  1. Bravo pour cette semaine sainte si particulière; on vous y suivait à distance!
    Bravo aussi pour votre blog qui devient de plus en plus pro et très bien conçu!
    Et la Jordanie et les retrouvailles avec les parisiennes?
    Vite, encore des nouvelles!!
    Is.

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  2. Il est des jours où la prudence est de mise...

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