Saturday, August 27, 2011

Les contreforts du Tibet


Le Tibet est une région fascinante et compliquée, souvent assez mal comprise en France, qu'il fait particulièrement rêver. Longtemps dans la sphère d'influence chinoise, il à été définitivement annexé (pardon, libéré) en 1951 par la République Populaire de Chine. Sans rentrer dans des considérations politiques, il suffit de dire qu'il s'agit d'une région stratégique pour la Chine, qu'il lui importe de bien contrôler, pour des raisons de ressources (3 des cinq fleuves majeur du pays prennent leur source au Tibet) ainsi que pour des questions de frontière sensibles avec des voisins turbulents. Le Tibet historique était beaucoup plus grand que ce qui est aujourd'hui la région administrative du Tibet, zone très sévèrement contrôlée par le gouvernement chinois. En effet, si le train reliant Pékin à Llasa en 2 jours est aujourd'hui appelé le train de la colonisation, amenant toujours plus de chinois Han pour s'établir sur le toit du monde, pour les étrangers, il faut non seulement obtenir un permis spécial pour y entrer, mais encore faut-il être en groupe, avec un guide agrée par l'état, qui ne vous lâchera pas d'une semelle (des fois que vous risquiez de parler à des tibétains) pendant la totalité de votre séjour (et accessoirement, cela coûte très cher).


Aujourd'hui si on parle du Tibet à l'étranger, si les français ont manifesté pour la libération du Tibet au moment du passage de la flamme olympique des JO de Pékin en 2008, si les tibétains ne sont pas une minorité ethnique comme toutes les autres en Chine, c'est grâce à un homme qui a su rendre la cause de son peuple célèbre : le Dalai Lama. Le Dalai Lama est l'autorité spirituelle suprême du Bouddhisme tibétain. Son numéro deux, qu'il choisit très jeune, est nommé le Panchen Lama. Il fait savoir qu'en 1995, le Dalai Lama à choisi un enfant tibétain de 6 ans pour être son Panchen Lama, et que celui-ci à aussitôt été arrêté par les autorités chinoises (faisant de lui le plus jeune prisonnier politique au monde) et n'a pas été revu depuis. Le gouvernement chinois a nommé de son côté un autre Panchen Lama, aujourd'hui âgé de 21 ans, peu aimé des tibétains pour des raisons assez évidentes, et n'ayant jamais vécu dans un monastère tibétain.


Nous avons donc décidé de ne pas nous rendre dans la Région Autonome du Tibet, et de plutôt tenter d'apercevoir la culture tibétaine dans ce qui était le Tibet historique et qui appartient maintenant aux régions administratives voisines : Gansu, Qinghai, Sichuan. Nous avons commencé par passer dans la ville de Tongren, près du monastère tibétain de Wutun Si, puis sommes descendus vers Xiahe, la ville du grand monastère de Labrang, qui héberge plus de 900 moines de tous ages. Nous avons malheureusement appris, dès notre arrivée en ville, que nous n'étions pas les bienvenus. C'est à dire qu'une visite du Panchen Lama était prévue au monastère de Labrang, et vu son appréciation par la population locale, les autorités ne voulaient pas que d'éventuels dérapages puissent être vu pas des étrangers. Aucun hôtel n'avait donc le droit de nous héberger, et nous avons du quitter les lieux le jour même. Ceci dit, nous avons quand même eu le temps de visiter le monastère, et de nous balader un peu dans les collines qui surplombent la ville.
le grand monastère de Labrang
vue depuis le village de Jaghana

un des temples de Langmusi
 Nous sommes donc arrivés plus vite que nous le pensions dans le petit village de Langmusi, à la frontière  du Gansu et du Sichuan, à 3300 mètres d'altitude, en plein dans les contreforts du plateau Himalayen. Peuplé essentiellement de tibétains ordinaires, ainsi que des moines qui habitent dans les 2 grands temples du village, Langmusi voit aussi pas mal de cars de touristes chinois qui débarquent pour la journée, et repartent le soir. Il n'y a que les quelques touristes étrangers pour s’intéresser aux belles randonnées à faire tout autour dans cette région magnifique. Grâce à une rencontre fortuite avec Sandrine, une voyageuse française parlant (et chantant) chinois, et l'argentin Sebastian, nous avons pu profiter des plusieurs balades dans les montagnes et villages autour de Langmusi : le village de Jaghana, la fête foraine de Maqu.

courses de chevaux à Maqu
Le long des routes on voit des petits cochons noirs qui se cherchent à manger sur les talus, des femmes qui portent des grandes hottes en osier remplies de paille ou de crottes sèches pour servir de combustible, des enfants qui se baignent dans un ruisseau, ou encore des yaks qui broutent et traversent la route quand bon leur semble (peu import si des motos, voitures ou camions passent).

Les tibétains ont des très beaux visages, particulièrement les femmes (de tous ages). La ressemblance avec les indiens d’Amérique du sud, qui vivent dans les Andes, est frappante ! Nul doute que ce sont les ancêtres de ce peuple qui ont passé le détroit de Béring et ont été les premiers à peupler le nouveau monde.

Pour voir un album de portraits tibétains : https://picasaweb.google.com/clemetstan/VisagesTibetains


Puis après quelques jours d'air pur dans les montagnes, nous avons repris le chemin de la ville : Chengdu, la capitale du Sichuan. Il s'agit d'un très grande ville, au centre ville ultra moderne, plein de gratte-ciels, de boutiques de luxe qui climatisent la rue, des dizaines (centaines?) de magasins de photos de mariage. Mais il y a aussi de nombreux parcs où il fait bon se reposer dans des salons de thé à l'ombre, tandis que des colporteurs proposent des massages (violents, mais efficaces selon Stan) ou un nettoyage d'oreille (là, on n'a pas été tenté, curieusement). On y trouve également un grand centre pour la protection et la reproduction des pandas (pandas géants, et petits pandas roux). Enfin, notre temps en Chine touchant à sa fin (notre visa nous permet de rester maximum 30 jours à la suite) nous avons quitté la Chine pour l'Inde, où nous allons passer les 2 prochains mois.

1 comment:

  1. C'est une expérience d'une richesse inouïe et au milieu de paysages tous plus beaux les uns que les autres !

    Je vous embrasse

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