Nous avons quitté l'Inde mi octobre
pour revenir une troisième et dernière fois en Chine, cette fois
pour en voir le sud. Nous avons repris notre périple chinois là où
nous l'avions laissé : à Chengdu, dans le Sichuan. Nous avons
immédiatement enchaîné deux journées de bus complêtes pour
monter jusqu'à 4200m d'altitude au village tibétain de Litang. Nous
étions encore dans le Sichuan, et non dans le Tibet administratif,
et pourtant plus hauts que Llasa : nous avons mis quelques jours à
nous aclimater à l'altitude, ainsi qu'au froid. La route por venir
n'était pas très bonne : c'est surtout car les chinois n'y vont pas
de main morte : ils refont tout d'un coup ! L'ancien goudron à été
tout enlevé, et dans quelques semaines passeront sans doute les
goudroneuses... 500km de routes de montagne d'un coup !
 |
des pèlerins tibétains au temple de Litang |
A Litang, la seule végétation est une
sorte d'herbe rase et quelques fleurs qui recouvrent les collines
voisinantes : on est au dessus de la ligne d'arbres. On voit des pics
enneigés au loin (on est pourtant à la même lattitude que le
Sahara...) La population est majoritairement d'ethnie tibétaine, et
porte le costume traditionnel : pour les hommes, sorte de manteau
épais aux tres longues manches pour les hommes, retenu à la taille
par une ceinture à laquelle pend un grand couteau. Les femmes elles
portent souvent une longue robe chasuble grise, recouverte d'un
tablier, et ont les cheveux natés, et de nombreux colliers de perles
multicolores autour du cou ou sur la tête. On les croise avec leurs
roues de prière sur le chemin du monastère, ou vaquant à leurs
occupations dans la rue ou au marché.

Un moine en robes safran et
rouge par-ci par-là. Un "Tachi Délai" (bonjour) lancé
fait immanquablement sourire à pleines dents les petites vieilles
ravies. Il y a aussi des chinois Han (ethnie majoritaire en Chine)
qui sont plus frêles, qui tiennent des commerces là et ont l'air
moins accoutumés à l'altitudes (pour autant, les jeunes filles sont
habillées comme à la ville, en microshorts et leggings, et
chaussures à paillettes). Pas un occidental en vue. Ah si tiens ! 5
cyclistes francophones (2 français, 2 suisses, et un quebequois) qui
traversent les montagnes à vélo... Nous sommes grave épatés, nous
qui nous essoufflons à monter l'étage de l'auberge pour aller à
notre chambre. Nous ne sommes pas trop dépaysés par rapport à
l'Inde : il y a des yaks et leurs petits en plein milieu de la route.
Une énorme truie se balade même à la recherche de restes du dîner
de la veille qui auraient été jetés dans l'égout à ciel ouvert.
Et des chiens... les tibétains adorent les chiens A l'origine
surtout pour garder leurs troupeaux, mais même à la ville, on en
voit partout, et de toutes les races : des gros chiens poilus façon
Gros Cachou et des petites choses ridicules façon aspirateur à
miettes. On trouve même, dans une décharge au pied du monastère,
un endroit ou visiblement 4 ou 5 portées de chiots attendent leurs
mères: adorables bouts de choux qui font craquer Clem : si seulement
on pouvait en emporter un !

Nous prenons un minibus pour
Shangri-la. Occasion d'entourloupe tibetaine (on apprend apres coup
qu'ils sont specialistes du plan qui tombe à l'eau à la derniere
minute mais proposent toujours une alternative plus cher...)
Zhongdan, ville tibétaine dans le nord du Yunnan, juste de l'autre
côté de la frontière avec la région du Sichuan, à été renommé
Shangri-la à la fin des années 1990, d'après le nom d'une ville
paradisiaque dans un roman anglais des années 1930, afin d'y
développer le tourisme.

Nous arrivons pile à temps pour la
finale de la Coupe du Monde de Rugby... ça tombe bien, la France
joue ! Nous rencontrons plein de compatriotes à cette occasion :
pour une ville certes touristique, mais quand même très paumée,
nous sommes impressionés par le nombre de français installés là !
Un couple franco-chinois tient un excellent restaurant tibétain. Un
autre travaille pour Enfants du Mekong. Une autre restaure une
vieille ferme à deux heures de route pour en faire une auberge et un
restaurant. Un autre encore monte des treks de luxe pour touristes
français.

Le lendemain nous partons faire un tour à vélo dans la
région avec Bruno, nous passons dans un village tibétain tranquil,
où la paille est mise à sécher sur des grands étendoirs dans les
champs environnants, où des femmes lavent leur linge dans un
ruisseau tandis que les vieilles promenent leurs petits enfants
attachés dans leurs dos, et les vieux fument sur le pas de leur
porte en nous regardant passer. Nous faisons une fine équipe : Stan
à un vélo coincé en petite vitesse, Bruno perd sa pédale droite
mal attachée de façon régulière, et Clem est épuisée dans la
moinre montée (petite tension...). Nous visitons le monastère du
coin, semblable à beaucoup d'autres, et passons derrière pour
rendre visite à Patrick, un autre français rencontré la veille,
qui dirige un hotel de luxe et de charme (c'est pourtant rare de
trouver les deux réunis en Chine) tout en veillant à l'équilibre
du village à côté, dont il emploie 20% de la population, et où il
propose des cours de mandarin (la langue locale est un patois
tibétain) et d'anglais, subventionne les études universaitaires de
quelques uns, et encourage la création d'un magasin d'artisanat
local à destination de ses clients. Nous sommes séduits par sa
vision de l'hotellerie de luxe : elle est compatible avec le respect
de l'environnement et de la population locale.

Qu'elles sont belles vos photos !!!!
ReplyDeleteVous éditez chez qui à votre retour ?
Je vous embrasse affectueusement
Oncle Edouard
Merci oncle Edouard !
ReplyDeleteNous ne savons pas encore si nous éditerons et ce que nous éditerions... Mais si vous voulez investir, c'est possible !
Nous vous embrassons !
stan & clem
Que de souvenirs vous rapportez à chaque étape et que de belles photos effectivement ! J'ai toujours autant de plaisir à vous lire. Continuez !
ReplyDeleteJe vous embrasse