Sunday, November 13, 2011

De retour en Chine tibétaine


Nous avons quitté l'Inde mi octobre pour revenir une troisième et dernière fois en Chine, cette fois pour en voir le sud. Nous avons repris notre périple chinois là où nous l'avions laissé : à Chengdu, dans le Sichuan. Nous avons immédiatement enchaîné deux journées de bus complêtes pour monter jusqu'à 4200m d'altitude au village tibétain de Litang. Nous étions encore dans le Sichuan, et non dans le Tibet administratif, et pourtant plus hauts que Llasa : nous avons mis quelques jours à nous aclimater à l'altitude, ainsi qu'au froid. La route por venir n'était pas très bonne : c'est surtout car les chinois n'y vont pas de main morte : ils refont tout d'un coup ! L'ancien goudron à été tout enlevé, et dans quelques semaines passeront sans doute les goudroneuses... 500km de routes de montagne d'un coup !
des pèlerins tibétains au temple de Litang
A Litang, la seule végétation est une sorte d'herbe rase et quelques fleurs qui recouvrent les collines voisinantes : on est au dessus de la ligne d'arbres. On voit des pics enneigés au loin (on est pourtant à la même lattitude que le Sahara...) La population est majoritairement d'ethnie tibétaine, et porte le costume traditionnel : pour les hommes, sorte de manteau épais aux tres longues manches pour les hommes, retenu à la taille par une ceinture à laquelle pend un grand couteau. Les femmes elles portent souvent une longue robe chasuble grise, recouverte d'un tablier, et ont les cheveux natés, et de nombreux colliers de perles multicolores autour du cou ou sur la tête. On les croise avec leurs roues de prière sur le chemin du monastère, ou vaquant à leurs occupations dans la rue ou au marché.
Un moine en robes safran et rouge par-ci par-là. Un "Tachi Délai" (bonjour) lancé fait immanquablement sourire à pleines dents les petites vieilles ravies. Il y a aussi des chinois Han (ethnie majoritaire en Chine) qui sont plus frêles, qui tiennent des commerces là et ont l'air moins accoutumés à l'altitudes (pour autant, les jeunes filles sont habillées comme à la ville, en microshorts et leggings, et chaussures à paillettes). Pas un occidental en vue. Ah si tiens ! 5 cyclistes francophones (2 français, 2 suisses, et un quebequois) qui traversent les montagnes à vélo... Nous sommes grave épatés, nous qui nous essoufflons à monter l'étage de l'auberge pour aller à notre chambre. Nous ne sommes pas trop dépaysés par rapport à l'Inde : il y a des yaks et leurs petits en plein milieu de la route. Une énorme truie se balade même à la recherche de restes du dîner de la veille qui auraient été jetés dans l'égout à ciel ouvert. Et des chiens... les tibétains adorent les chiens A l'origine surtout pour garder leurs troupeaux, mais même à la ville, on en voit partout, et de toutes les races : des gros chiens poilus façon Gros Cachou et des petites choses ridicules façon aspirateur à miettes. On trouve même, dans une décharge au pied du monastère, un endroit ou visiblement 4 ou 5 portées de chiots attendent leurs mères: adorables bouts de choux qui font craquer Clem : si seulement on pouvait en emporter un !
Nous prenons un minibus pour Shangri-la. Occasion d'entourloupe tibetaine (on apprend apres coup qu'ils sont specialistes du plan qui tombe à l'eau à la derniere minute mais proposent toujours une alternative plus cher...) Zhongdan, ville tibétaine dans le nord du Yunnan, juste de l'autre côté de la frontière avec la région du Sichuan, à été renommé Shangri-la à la fin des années 1990, d'après le nom d'une ville paradisiaque dans un roman anglais des années 1930, afin d'y développer le tourisme.


Nous arrivons pile à temps pour la finale de la Coupe du Monde de Rugby... ça tombe bien, la France joue ! Nous rencontrons plein de compatriotes à cette occasion : pour une ville certes touristique, mais quand même très paumée, nous sommes impressionés par le nombre de français installés là ! Un couple franco-chinois tient un excellent restaurant tibétain. Un autre travaille pour Enfants du Mekong. Une autre restaure une vieille ferme à deux heures de route pour en faire une auberge et un restaurant. Un autre encore monte des treks de luxe pour touristes français.
 Le lendemain nous partons faire un tour à vélo dans la région avec Bruno, nous passons dans un village tibétain tranquil, où la paille est mise à sécher sur des grands étendoirs dans les champs environnants, où des femmes lavent leur linge dans un ruisseau tandis que les vieilles promenent leurs petits enfants attachés dans leurs dos, et les vieux fument sur le pas de leur porte en nous regardant passer. Nous faisons une fine équipe : Stan à un vélo coincé en petite vitesse, Bruno perd sa pédale droite mal attachée de façon régulière, et Clem est épuisée dans la moinre montée (petite tension...). Nous visitons le monastère du coin, semblable à beaucoup d'autres, et passons derrière pour rendre visite à Patrick, un autre français rencontré la veille, qui dirige un hotel de luxe et de charme (c'est pourtant rare de trouver les deux réunis en Chine) tout en veillant à l'équilibre du village à côté, dont il emploie 20% de la population, et où il propose des cours de mandarin (la langue locale est un patois tibétain) et d'anglais, subventionne les études universaitaires de quelques uns, et encourage la création d'un magasin d'artisanat local à destination de ses clients. Nous sommes séduits par sa vision de l'hotellerie de luxe : elle est compatible avec le respect de l'environnement et de la population locale.

3 comments:

  1. Qu'elles sont belles vos photos !!!!
    Vous éditez chez qui à votre retour ?
    Je vous embrasse affectueusement
    Oncle Edouard

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  2. Merci oncle Edouard !
    Nous ne savons pas encore si nous éditerons et ce que nous éditerions... Mais si vous voulez investir, c'est possible !
    Nous vous embrassons !
    stan & clem

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  3. Que de souvenirs vous rapportez à chaque étape et que de belles photos effectivement ! J'ai toujours autant de plaisir à vous lire. Continuez !

    Je vous embrasse

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