Wednesday, October 19, 2011

Varanasi


varanasi au coucher du soleil
des fidèles font leurs ablutions dans le Ganges

Varanasi (aussi appelée Benares), ville quatre fois millénaire, qui aurait été fondée par le dieu Shiva lui-même. Ville sainte pour les hindous s'il en est une ! Le fleuve Gange y coule, et selon la tradition hindoue, qui s'y baigne, et s'y fait cremationer, peut échapper à l'éternel cycle de la réincarnation.



crémation vue de loin
Nous y sommes allé avec le père Sam, que nous avons rencontré au Malawi, à Nkhata Bay, et qui à choisi de nous rejoindre pour quelques temps en Inde pour ses vacances annuelles. Vieille ville de ruelles étroites, interdites aux voitures et rickshaws, nous respirons, enfin loin des coups de klaxon incessants des grandes villes indiennes. Nous nous perdons de nombreuses fois dans les ruelles, à la recherche de notre hôtel, slalomant entre les vaches qui bouchent le chemin. On débouche sur les ghats, grandes marches en pierre qui descendent dans l'eau. Il y a une centaine de ghats à Varanasi, et chaque escalier a une fonction rituelle pour les hindous : à celui-ci on se baigne (l'eau est pourtant très polluée, et bien sale), à tel autre on fait son linge, encore plus loin s’agglutinent plein de petites embarcations pour pèlerins et touristes. On déboule sans le vouloir sur le ghat de crémation : des grandes bûches s'empilent partout  et l'air est très chaud et très enfumé. Normal : 4 corps sont en train d'être brûlés en ce moment même. Les membres masculins de la famille ont apporté les corps, et regardent tandis que le brahman (prêtre hindou) accompli les derniers rites. Il est bien entendu interdit d'y prendre des photos.


  Nous faisons un tour en bateau sur la rivière au coucher du soleil. Le château d'eau près de l'embarcadère porte les marques de la crue de la mousson, il y a quelques semaines, au moins 3 mètres au dessus de nos têtes. Le long de la rive se découpent les silhouettes des temples de la ville, d'une mosquée, et des palais décrépis construits jadis par des maharadjas venus mourir dans la ville sainte. Une fois le soleil couché, nous assistons depuis l'eau à une "Puja" célébration de dévotion hindoue, qui se déroule sur le ghat principal. Une dizaine de brahmans, installés à intervalles réguliers sur des petites plate-formes en bois surélevées, chantent, soufflent dans une sorte de corne/coquillage, encensent la foule recueillie, puis prennent de grands chandeliers et les font tournoyer au son rythmé du tambour local. Sur l'eau, des bateaux de pèlerins lâchent de petites bougies flottantes qui forment autant d'îlots de prières s'en allant avec le courant.

Puja au bord du Ganges






Non loin de là, à une dizaine de kilomètres, se trouve un autre lieu saint, pour les Bouddhistes cette fois. C'est sous un arbre à Sarnath que Sidhartha, ayant atteint la sagesse suprême, prêcha son premier sermon à ses 5 premiers disciples. Un immense stuppa en pierre sculpté de fresques marque l'endroit, ainsi que de nombreuses ruines datant du temps de l'empereur Ashoka (200 ans avant JC), premier empereur indien à s'être converti au Bouddhisme. Des groupes de pèlerins vêtus de blanc et venus du Sri Lanka sont recueillis sous un arbre, tandis qu'un moine bouddhiste leur prêche son sermon. Autour de ces ruines millénaires, des constructions plus récentes, financées par les bouddhistes du monde entier : temple chinois, japonais, tibétain, etc. Autant de variantes architecturales pour une même croyance.

1 comment:

  1. Merci beaucoup pour ce nouvel article, toujours aussi instructif ! J'aimerais retenir toutes ces informations...

    Et puis, je trouve que le Père Sam a choisi la compagnie de bons amis pour ses vacances ;-)

    Bisous

    ReplyDelete