A Calcutta, la pauvreté est plus visible que dans les autres grandes villes indiennes. Sur 17 millions d'habitants environ, on estime que plus d'un million vivent dans la rue. C'est à dire qu'ils dorment sur le trottoir, dans ou sur leur véhicule, pour ceux qui conduisent des taxis, ou qui tirent des rickshaw, parfois des familles tendent un bout de bâche sur le trottoir. Cela ne fait pas de tous ces habitants du bitume des mendiants, loin de là (même s'il y en a beaucoup). La majorité de ceux qui vivent dans ces conditions on un travail, ou même plusieurs : ils cirent les chaussures des passants, ils sont vendeurs ambulants, ils travaillent dans des restaurants ou des marchés... Grâce aux pompes à aux qu'on trouve partout dans la ville, ils se lavent tous les jours, dans la rue aussi. La plupart arrivent à s'en sortir au jour le jour, à remplir le bol de riz de leur famille une journée de plus.
Mais lorsqu'ils perdent leur travail ou n'arrivent plus à le faire, il ne leur reste plus qu'à mourir sur leur bout de trottoir, ou dans un coin de gare. C'est pour eux que Mère Térésa à ouvert un de ses tous premiers centres, afin que les plus pauvres des pauvres aient un endroit où terminer leur vie avec dignité, entourés d'amour. L'un d'entre eux à trouvé les mots pour exprimer sa situation « Moi qui ai vécu comme un animal dans la rue, je vais mourir comme une ange ».
Petit à petit, des jeunes filles vont la rejoindre pour l'accompagner dans son travail (sa première volontaire n'est autre qu'une de ses anciennes élèves), dans les bidon villes de Calcutta. Elle va ouvrir d'abord un dispensaire puis une école, puis par la suite des centres pour accueillir ceux qui meurent dans les rues. Aujourd'hui, à Calcutta même, il y a une dizaine de centres : pour les lépreux, pour les enfants handicapés, pour les personnes âgées abandonnées, pour les mourants... Elles sont environ 5000 sœurs dans le monde (dont certaines contemplatives) à gérer plus de 600 centres dans plus de 130 pays, avec l'aide de nombreux volontaires qui donne de leur temps pour quelques jours ou quelques mois.
Nous avons passé 3 jours aux centres de Prem Dan et de Kalighat, où nous avons, avec de nombreux autres volontaires, pu aider aux tâches quotidiennes des sœurs : faire la lessive (à la main, des centaines de paires de draps et d'habits), distribuer les repas, et aider ceux qui ne peuvent pas se nourrir eux mêmes, faire la vaisselle, s'occuper des patients qui ont besoin d'aide (les emmener aux toilettes, les nettoyer et changer si besoin, raser les hommes), et par dessus tout, faire tout cela avec amour et tendresse. Nous avons été impressionnés par le nombre de volontaires, venus du monde entier, qui donnent 3 ou 6 mois de leur vie, parfois pour la 2ème ou 3ème fois, par les personnes qui viennent passer leurs vacances à s'occuper des autres, bref, par toutes les personnes dévouées, qui font les taches les plus ingrates avec le sourire, par amour de leur prochain.
Mère Térésa est morte en 1997, et enterrée à Mother House, la maison mère des sœurs de la Charité, à Calcutta. Elle à été béatifiée (première étape pour devenir une Sainte) par le pape Jean Paul II en 2003, et de nombreuses personnes, chrétiennes ou pas, viennent se recueillir sur sa tombe. Un petit musée raconte sa vie, ses combats pour la dignité des hommes, des femmes, et des enfants, nés ou à naître.
Pour ceux qui souhaiteraient aider le travail des Missionnaires de la Charité, vous pouvez faire un don (les différents centres a travers le monde ne vivent que grâce aux dons) ou bien aller leur donner un peu de votre temps. En France il y a des centres à Paris, Lyon, et Marseille.
Bien chers tous les 2,
ReplyDeleteMerci beaucoup pour cet article très touchant... Cela fait du bien de se redire combien il est important de tout faire par amour... même si ce n'est pas toujours facile.
Je vous embrasse bien affectueusement,
Véro.